Quelques posies chinoises de la dynastie Tang
par Marcel FOURNET
(avec lĠaide amicale de Michel BINSE)
Le pote Li
Shangyin (812-858 Hunan)
Pourquoi insrer dans
un site principalement consacr la gnalogie, une page consacre quelques posies
chinoises de la dynastie Tang ?
Pour des raisons
familiales jĠai t amen tudier la langue chinoise en autodidacte. Il est
trs encourageant pour un dbutant de pouvoir rapidement accder un texte
original. Il se fait que les posies classiques de lĠpoque Tang sont
parfaitement adaptes ce dsir pour deux raisons principales:
1Ħ)
SĠil sĠagit de quatrains de cinq ou sept pieds,
ils sont (assez) facilement saisissables dans leur globalit. Appris par cÏur
dans les coles en Chine, ils font partie du bagage culturel de tout Chinois.
Un Franais qui tudie les posies Tang comprend mieux lĠme chinoise, la
philosophie de ce peuple et sa faon de voir les choses et le monde ;
elles font souvent rfrence lĠhistoire antique de la Chine. Ces petites
posies trs impressionnistes sont
de vritables merveilles: que de choses bien dites en quatre vers (ou
plus)!
2Ħ) LĠcoute, puis la rcitation de ces pomes oblige prononcer distinctement chaque idogramme, ce qui constitue un excellent exercice de prononciation pour qui tudie le chinois. On progresse ainsi dans la reconnaissance puis la mmorisation des fameux quatre tons de la langue chinoise. Il faut savoir aussi que tous les vers ne riment pas, la langue parle ayant volu depuis un millnaire.
Je remercie pour son
aide mademoiselle ZHANG Meng, professeur de chinois lĠUniversit de
Boulogne-sur-mer en 2006-2007, et qui a enregistr les posies suivantes que
lĠon peut couter sur le prsent site :
* On sarcle les champs :
chuhe, par Li Shen (772-846 Jiangsu)
* La cigale : chanyushinan, par Yu Shinan
* Dans les mille
montagnes/Neige sur le fleuve : qianshan
/ jiangxue, par Liu Zongyuan (773-819 Shansi)
* Nostalgie par une nuit
calme : jingyesi, par Li Bai (701-762
Jiangsu)
* Aurore de printemps : chunxiao, par Meng Haoran (689-740 Hubei)
* Monte au Pavillon des
Cigognes : dengguanquelou,
par Wang Zhihuan (688-742 Shanxi)
* En gravissant la plaine
Leyou : dengleyouyuan, par
Li Shangyin (812-859 Henan)
* Par une tempte de neige,
nuite chez mon hte au Mont des Nnuphars : fengxuesufurongshanzhuren,
par Liu Changqing (709-795 Hebei)
* Au couvent en haut dĠun
pic : tifengdingsi, par Li Bai
(701-762 Jiangsu)
* Promenade en
montagne : shanxing, par Du Mu
(803-853 Shanxi)
* Dans un logis parmi les
bambous : zhuliguan, par Wang Wei
(699-761)
*
Adieux Meng Haoran qui part pour Guangling : songmenghaoranzhiguangling,
par Li Bai (701-762 Jiangsu)
*
Un soir dĠautomne la montagne : shanjuqiuming, par Wang Wei
(699-761)
*
Beuverie solitaire au clair de lune : yuexiaduzhuo, par Li Bai (701-762
Jiangsu)
*
En passant par lĠestaminet : guojiujia,
par Wang Ji (585-644 Shanxi)
* Penses envers mes frres
le jour de la Fte du double yang
au Shandong : jiuyuejiuriyishandongxiongdi,
par Wang Wei (699-761)
* La cigale : chanlishangyin, par Li Shangyin
* On mĠoffre un verre de vin pour me rconforter : zhijiuxing, par Li He (790-816)
*
Nuite solitaire dĠautomne lĠhtellerie du temple : qiuzhaidusu, par Wei Yingwu (736-790
Shanxi)
*
La Rue aux Hirondelles : wuyixiang,
par Liu Yuxi
*
Par une nuit au clair de lune : yueye, par
Liu Fangping
*
Je mĠancre pour la nuit au Pont des Erables : fengqiaoyebo, par Zhang Ji (766-830)
*
En prison jĠentends chanter la cigale : zaiyuyongchan, par Luo Binwang
*
On protge les marches frontires : chusai,
par Wang Changling
*
Pome de printemps : chunci, par Liu Yuxi
*
En coutant un joueur de luth : tanqin,
par Liu Changqing
*
Au palais o sĠarrte lĠempereur en voyage : xinggong, par Yuan Zhen
*
Chagrin dĠamour : yuanqing, par Li Bai
*
Les oiseaux enchantent la ravine : niaomingjian,
par Wang Wei
*
Suggestion (lĠami) Liu : wenliushijiu,
par Bai Juyi
Les Chinois appellent aussi les quatrains : juj, ce qui veut dire phrase interrompue. Ils drivent dĠun jeu de socit o plusieurs
personnes composaient tour de rle un vers jusquĠ composer un huitain. La
rgle du jeu voluant, une mme personne composa la moiti du huitain, laissant
le soin une autre personne de le terminer. Les demi-huitains devinrent enfin
un genre potique part entire dĠo lĠappellation de phrase coupe ou phrase interrompue.
Une posie Tang apparat comme un instantan de vie.
Chacune de ces pages contient une peinture de monsieur HU Jianhua, un ami chinois lettr et artiste, qui me les a spcialement ralises aux fins dĠillustration. Je le remercie galement de tout cÏur.
Quelques peintures et dessins de HU Jianhua : nĦ1 ; nĦ2 ; nĦ3 ; nĦ4 ; nĦ5 ; nĦ6 ; nĦ 7 ; nĦ8 ; nĦ9 ; nĦ10 ; nĦ11 ; nĦ12 ; nĦ13 ; nĦ14 ; nĦ15 ; nĦ16 ; nĦ17 .
(Li Shangyin)