Dans les mille montagnes/Neige sur le fleuve

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Traduction :

Dans les mille montagnes

Dans les mille montagnes, le vol des oiseaux a cessé.

Sur les dix mille sentiers, les traces des hommes se sont effacées.

Dans une barque solitaire, vêtu d'un manteau de paille, un vieillard

Seul, semble pêcher la neige sur le fleuve glacé.

Notes :

* Ce poème symbolise le sage en communion avec la nature en insistant sur son attitude sereine dans une atmosphère d'hiver hostile en apparence.

C'est la peinture d'un jour neigeux qui est léguée à la postérité. Une forte couche de neige blanche recouvre les mille sommets des chaînes de montagne, les dix mille grands chemins et petits sentiers. On ne voit pas, dans cette immense étendue déserte, la moindre trace de pas ni l'ombre d'un oiseau qui vole. Le fleuve et le ciel sont de même couleur, on n'observe de tout côté qu'un monde de glace et de neige sans tache. Même l'air semble congelé. C'est alors que dans ce paysage où tout est figé par le froid, on voit apparaître une petite barque esseulée. Dans cette barque, portant un imperméable de paille (d'écorce de palmier), un vieillard, chapeau sur la tête, tenant sa canne, est en train de pêcher tout seul au milieu du fleuve. Il est tellement absorbé par son action qu'il semble ignorer aussi bien le froid glacial que le monde neigeux qui l'entoure. Il est évident qu'il est également insensible au temps qui passe. C'est parce qu'il a déjà vécu depuis longtemps dans ce fleuve glacé qu'il semble indifférent voire satisfait. Lecture faite de ce poème, l'image bien vivante du pêcheur est maintenant pour nous au premier plan, elle relègue au second la peinture du monde de glace et de neige.

* Les deux premiers vers se répondent et se complètent de façon remarquable, tant sur le plan grammatical que sur le plan sémantique :

qian et wan veulent dire 1000 et 10000 ;

shan et jing signifient montagne et sentier ;

niao et ren ont pour sens oiseau et homme ;

fei et zong désignent vol et trace ;

jué et miè veulent dire cesser et effacer.