On protège les marches frontières

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Notes :

* Les Monts Yin (Yin shan) constituent un massif montagneux qui borde le désert de Gobi. Les Barbares (Xiongnu ou Hu) envahissaient la Chine en franchissant cette montagne, ce qui explique la construction de « la Grande Muraille de 10000 lis », à l'époque des dynasties Qin et Han (221 avant J.C. - 220 après J.C.).

* L'empereur Han Wudi (141 avant J.C. - 87 avant J.C.), conscient de l'importance du rapport de force avec les peuples de la steppe qualifiés de Barbares, renforce l'armée qu'il confie au général Li Guang, surnommé le Général Volant, un spécialiste du tir à l'arc et de la chasse au tigre. Il remporte de nombreuses victoires mais connaît aussi quelques échecs.

Texte et prononciation :

Traduction :

On protège les marches frontières

(Wang Changling)

Depuis l'époque des Qin et des Han, la lune éclaire la Muraille.

Vivant à plus de mille lis de leur famille, nos soldats ne peuvent rentrer chez eux.

Si seulement le Général Volant était encore en vie à la Cité du Dragon,

On n'entendrait pas dire que des cavaliers barbares ont franchi les Monts Yin.

Commentaire :

C'est une des poésies les plus connues écrites par Wang Chanling concernant la vie de la zone frontalière du nord de la Chine.

Les deux premiers vers nous disent que depuis l'époque des Qin et des Han, la Grande Muraille a été érigée pour défendre la Chine des invasions étrangères (les Xiongnu qualifiés de Barbares). Depuis plus de 1000 ans la lune illumine sans interruption les quartiers montagneux et désolés situés aux abords de la Muraille. A la clarté de la lune, les hommes chargés de garder les portes se relaient sans cesse, patrouille après patrouille. S'ils ont quitté leur famille, et s'en trouvent éloignés de plus de 1000 lis, c'est pour venir défendre la frontière. Ils espèrent repousser les attaques de l'ennemi, pour rentrer ensuite chez eux en triomphateurs.

Mais plus de 1000 ans ont passé, qui pourrait dire combien de ces hommes sont rentrés vivants ? Pensant au destin tragique de ces innombrables soldats, à ces 1000 ans de combats, à ce défilé stratégique frontalier protégé d'une muraille de 10000 lis, le poète est extrêmement ému. Si le général Li Guang dit le Général qui vole, était là, les cavaliers ennemis ne pourraient envahir la Chine, et les soldats qui gardent la Grande Muraille pourraient rentrer chez eux. Selon le poète, il faut garder le souvenir de ces héros, en espérant qu'il y en aura d'autres.

Ci-dessous, le poème « On protège les marches frontières» écrit de haut en bas en plusieurs styles de calligraphie:

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De gauche à droite :

Première colonne : caractères simplifiés actuels; troisième colonne : caractères des fonctionnaires ; cinquième colonne : petit sceau (xiao zhuan), datant de 200 avant J.C. ; sixième colonne : caractères modernes.