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Traduction :
Un soir d'automne à la
montagne
(Wang Wei)
Après la pluie, la montagne
semble vide,
Ce soir le temps d'automne
arrive.
La lune brille entre les
sapins,
Le ruisseau limpide coule sur
les pierres.
Dans les bambous, les
bavardes lavandières rentrent chez elles,
Les lotus devant la barque du
pêcheur s'agitent.
Si à leur guise les effluves
du printemps s'en sont allés,
Moi-même, descendant du roi,
je peux rester.
Notes :
*
La traduction du huitième vers n'est pas simple. Les mots wang et sun
ont pour sens : roi et petit-fils. Le sens global de wang sun est donc: petit-fils de roi, ou plus généralement descendant de roi et aussi membre de la noblesse, selon les dictionnaires de chinois classique. Or le
nom de famille du poète est Wang (c'est-à-dire Leroy !). Donc wang sun pourrait, par un habile jeu de mots du poète sur son
patronyme, vouloir dire un descendant de la famille Wang. Au lieu d'écrire Wang Wei pour se désigner lui-même,
le poète a écrit Wang sun. Enfin il faut savoir que notre poète est mandarin et
fils de mandarin, il appartient donc à la noblesse ...de robe. Le calembour est
de bon goût.
Une
traduction du dernier vers, plus littérale, pourrait être : «Moi-même,
membre du clan Wang, je peux rester».
*
Au cinquième vers, intervient le mot huan, qui veut dire laver,
mais aussi décade. A l'époque Tang
les mandarins devaient, par ordre de l'empereur, prendre un bain tous les dix
jours et se reposer ce jour-là. Les lavandières ont peut-être lavé entre autres
les habits des mandarins à la fontaine du bois.