Fiches individuelles


VICHERY Laurent - 632
marchand de bois, manouvrier

Décès : après 1739
VICHERY = VICERY

Père : VICHERY/VISCHERY Jacques (1644 - 1708)
Mère : DEPRET/DESPREZ Marie Magdeleine (? - 1714)

Union : LANSEL Marie Madeleine (1672 - 1738)
Mariage : avant 1697

Enfant : VICHERY Jacques Philippe (1700 - 1776)

VICHERY Laurent
VICHERY/VISCHERY Jacques
VICHERY Adrien
LIENARD Antoinette
DEPRET/DESPREZ Marie Magdeleine
 
 




VICHERY Noëlle
Naissance : 15 décembre 1761 à Camblain-l’abbé - 62
Décès : 27 messidor an II à Arras - 62

Père : VICHERY Jacques Benoît (1729 - 1766)
Mère : FIERET Marie Philippe (1726 - 1792)

Union : FOUQUART Charles Louis (1766 - 1831)
Mariage : 2 juillet 1793 à Camblain-l’abbé - 62

Note individuelle :
Origine de l’arrestation de Noëlle VICHERY, guillotinée à Arras le 27 messidor an II:

Pendant la Révolution Française, aux environs du 8 nivôse an II, le port de la cocarde tricolore est obligatoire dans le district de Saint-Pol-sur-Ternoise (62). Dans une délibération de la commune de Frévent, en date dudit 8 nivôse, on déclare Ç que la garde nationale doit faire observer la loi qui veut que chaque citoyen et citoyenne portera la cocarde tricolore, sous peine de prison pour 24 heures pour la première fois, 8 jours pour la seconde, et jusqu’à la paix pour la troisième È. Le meunier DALLOND, du district de Doullens, y est arrêté pour ce motif, et Noëlle VICHERY, de Camblain, passera à la guillotine.

Dans le livre " La terreur dans le district de Saint-Pol", par Marc SANGNIER, on cite les circonstances de l’arrestation de Noëlle VICHERY: assise devant sa porte, elle allaitait son enfant, lorsque deux commissaires aux émigrés, venant à passer lui reprochèrent de n’avoir pas de cocarde à son bonnet. Ç Sais-tu que je pourrais te faire guillotiner? È. La pauvre répondit: Ç qu’on guillotinait à Arras des gens pas plus coupables que l’enfant qu’elle portait dans ses bras, et leur présenta cet enfant pour être porté au tribunal, jugé et guillotiné par lui È. Ces propos, rapportés à un des jurés du tribunal révolutionnaire, amena sa mort.

Arrêt en date du 22 messidor an II (10 juillet 1794)
du Tribunal Criminel Révolutionnaire d’Arras:


Vu par le tribunal révolutionnaire établi à Arras, l’acte d’accusation dressé par l’accusateur public près ledit tribunal à la charge des nommés:
Louis Marie LEGRIS, fils de Louis Marie, négociant et voyageur, né à Desvres;
Ciprien LEBLAN, fils de Bonnaventure et Marie Anne DELMOTTE, prêtre coadjuteur de la prévôté d’Esbercq près de Bruges, né à Lille, 35 ans;
Joseph LUÇON, époux d’Anne VANDERSAN, fils de Joseph et Marie LUÇON, comédien, né à Saint Front la Rivière, district de Moutron, département de la Dordogne, demeurant à Bruges;
Noëlle VICHERY, femme de Louis FOUQUART, manouvrière, née à Camblain Cambligneul, district de Saint Pol, duquel acte la teneur suit:

L’accusateur public près le tribunal révolutionnaire établi à Arras en poste qu’il lui a été envoyé des pièces relatives aux nommés LEBLANC natif de Lille en religieux, Joseph LUÇON natif de Saint Front la Rivière, Louis Marie LEGRIS né à Desvres, et Noëlle VICHERY femme de Louis FOUQUART native de Camblain, qui aussitôt la remise des dites pièces il les a examinées qu’il en résulte que:
Lesdits LEBLANC, LUÇON, LEGRIS sont des fanatiques décidés et des royalistes dangereux qu’ils ont des intelligences et correspondances criminelles avec les ennemis intérieurs et extérieurs de la France qu’ils ont fourni des secours en hommes et argent en quittant le sol de la liberté pour se ranger du côté des tyrans coalisés et porter les armes contre leur patrie;
Ladite Noëlle VICHERY a dit qu’on guillotinait à Arras des gens qui n’étaient pas plus coupables que l’enfant qu’elle portait dans son sein;

En conséquence l’accusateur public susdit déclare accuser les susnommés d’être des ennemis du peuple, en ayant par les faits dont il est dessus parlé, cherché à perpétuer et alimenter le fanatisme, à anéantir par la force la liberté publique, provoquer le rétablissement de la royauté, la dissolution de la Convention Nationale et l’avilissement des autorités constituées notamment le Tribunal, cherchant par là à armer les citoyens contre l’exercice de l’autorité légitime, et à seconder les projets des ennemis de la république en altérant l’énergie des principes révolutionnaires.
A Arras le 19 messidor an II de la république française une et indivisible. Signé CARON.

La déclaration du juré faite à voix haute et portant à l’unanimité que le fait est constant, c’est-à-dire que Louis Marie LEGRIS, Ciprien LEBLAN, Joseph LUÇON, et Noëlle VICHERY sont des traîtres à la patrie, les auteurs ou complices de la conspiration ourdie contre la nation et la liberté et qu’ils sont des ennemis du peuple; 1°) Ladite VICHERY ayant dit qu’on guillotinait à Arras des gens qui n’étaient pas plus coupables que l’enfant qu’elle portait dans ses bras, ayant présenté cet enfant pour être porté au tribunal, jugé et guillotiné par lui, ayant cherché par suite à avilir les autorités constituées, cherché à favoriser les ennemis de la nation française et empêcher la punition qu’ils ont justement méritée et altérer la confiance que les citoyens doivent avoir dans les tribunaux;

2°) Les dits LEGRIS, LEBLANC, LUÇON ayant constamment développé leur amour pour la tyrannie et le retour de l’ancien régime ayant entretenu sans cesse des correspondances criminelles avec les ennemis extérieurs et intérieurs de la république, ayant quitté le sol français et fourni à nos ennemis des secours en hommes et en argent étant d’un fanatisme sans égal et ayant cherché à fanatiser;

Le tribunal révolutionnaire établi à Arras, après avoir entendu l’accusateur public et les accusés dans leurs défenses:
Condamne lesdits LEGRIS, LEBLANC, LUÇON et VICHERY à la peine de mort, conformément aux articles 4, 5, 6 et 7 de la loi du 22 prairial dernier, lesquels articles ont été lus par le président sont ainsi conçus:
article IV: le tribunal révolutionnaire est institué pour punir les ennemis du peuple;
article V: les ennemis du peuple sont ceux qui cherchent à anéantir la liberté publique, soit par la force, soit par la ruse;
article VI: sont réputés ennemis du peuple: ceux qui auront provoqué le rétablissement de la royauté ou chercher à avilir ou à dissoudre la Convention Nationale et le gouvernement révolutionnaire et républicain dont il est le centre; ceux qui auront cherché à égarer l’opinion publique et à empêcher l’instruction du peuple à dépraver les moeurs et à corrompre la conscience publique et à altérer l’énergie et la pureté des principes révolutionnaires et républicains ou à en arrêter les progrès soit par des écrits contre-révolutionnaires ou insidieux, soit par toute autre machination;
article VII: la peine prononcée contre les délits dont la connaissance appartient au tribunal révolutionnaire est la mort;
Ordonne que l’exécution aura lieu dans les 24 heures sur la place de la Révolution à la diligence de l’accusateur public et déclare les biens des dits confisqués au profit de la République. Ainsi fait et prononcé à Arras le 22 messidor an II de la République, une et indivisible en l’audience du tribunal révolutionnaire où étaient présents:
Nicolas Joseph GUILLUY, président
Maximilien Joseph FLAMENT
Ferdinand Joseph CARON, juge
Charles François PELLETIER, juge assumé pour l’empêchement de Louis Auguste RICHARD, qui ont signé.


Quelques compléments et commentaires personnels sur ce qui précède:

1) Le 22 messidor an II est le 10 juillet 1794. Maximilien ROBESPIERRE fut guillotiné le 10 thermidor an II, soit le 28 juillet 1794, ce qui provoqua la fin de la Terreur. A quelques jours près, Noëlle VICHERY aurait échappé à cette exécution inique. Elle fut exécutée cinq jours plus tard que ses co-accusés. Pourquoi? Elle aurait selon une tradition orale, refusée de se rétracter ou d’exprimer le moindre repentir d’avoir prononcé ces paroles "contre-révolutionnaires" pendant qu’elle allaitait un enfant. Elle a démontré qu’effectivement on guillotinait des gens qui n’étaient pas coupables...
2) Noëlle VICHERY est née à Camblain-l’Abbé le 15-12-1761. Le 2-7-1793, à Camblain, elle épouse Charles Louis FOUQUART, briseur de grès, né aussi à Camblain, le 4-1-1766. Ils ont un fils Guislain Joseph FOUQUART né le 3 germinal an II, soit le 23 mars 1794. C’est de cet enfant qu’il s’agit dans ce "procès".
Charles Louis FOUQUART épouse en secondes noces à Camblain-l’Abbé le 12 brumaire an IV Ludivine Célestine LECLERCQ, et en troisièmes noces à Camblain, Léocadie PAULHAY le 27 janvier 1807.
3) Charles FOUQUART et Léocadie PAULHAY ont neuf enfants nés à Camblain entre 1808 et 1825.
4) Guislain Joseph FOUQUART décède le 5-6-1818 à Camblain-l’Abbé à l’âge de 24 ans, après avoir eu sa mère guillotinée alors qu’il n’avait que quelques mois, et après avoir connu deux belles-mères. Difficile de s’en sortir après de telles épreuves...
5) Charles Louis FOUQUART décède à Camblain le 20-10-1831, et Léocadie PAULHAY le 8-3-1858. La vie n’a pas du être rose non plus pour Léocadie PAULHAY, se retrouvant veuve avec autant d’enfants à élever...
6) Nicolas Joseph GUILLUY, nommé en 1793 président du Tribunal Révolutionnaire d’Arras par Joseph LEBON, est né à Saint-Pol le 18-4-1751. Il est avocat au Conseil d’Artois, puis notaire à Fruges en 1784. Après la Révolution, il redevient notaire et meurt le 25-7-1821 à Lugy.

VICHERY Noëlle
VICHERY Jacques Benoît
VICHERY Jacques Philippe
SAINT-YVES Sabine Scholastique
FIERET Marie Philippe
FIERET Joseph
BOURDREL Marie Agnès




VICHERY/VISCHERY Jacques - 1 264
meunier au moulin Dussart

Naissance : 1644
Décès : 6 août 1708 à Gouy-Servins - 62
Mort sur le chemin de Béthune.

Père : VICHERY Adrien (1615 - 1686)
Mère : LIENARD Antoinette (? - < 1686)

Union : DEPRET/DESPREZ Marie Magdeleine (? - 1714)
Enfant : VICHERY Laurent (? - > 1739)

VICHERY/VISCHERY Jacques
VICHERY Adrien
 
 
LIENARD Antoinette
 
 




VIENNE Antoine - 606
valet de charrue

Naissance : 1622
VIENNE = DEVIENNE
Décès : 18 juin 1692 à Camblain-l’abbé - 62

Union : MASCLEF Guislaine (1626 - 1710)
Mariage : 27 novembre 1651 à Camblain-l’abbé - 62

Enfant : VIENNE Antoinette (1663 - 1710)



                     


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