Baltasar bastard de LE TRAMERIE, d’Arras

(AD59, B1738, folio 22)

En 1526 à Arras, Baltasar de LE TRAMERIE blesse mortellement d’un coup d’épée Michelet CORNEHOTTE, en voulant protéger une autre personne qui se querellait avec ledit CORNEHOTTE.

Charles, etc, savoir faisons à toues présens et avenir, nous avoir receu l’umble supplicacion de Baltasar bastard de LE TRAMERIE, povre josne filz à marier, de son stil chaussetier, contenant comme le dimenche vingtiesme jour d’avril dernier passé, en ceste an XV^C vingt six, ledit supliant se trouva environ le soir sur le petit marchié de notre ville d’Arras, avec Nicolas FOUCQUIER et Huchon LE CAMUS, aussi chaussetiers demourant en ladite ville. Et après avoir esté certaine espaceaudit marchié, se partirent d’illec pour aller jouer avant la ville ainsi que josnes compaignons ont accoustumé faire. Et en passant derrière l’église Saint Géry, trouvèrent trois ou quatre compaignons assez près de la vièse halle d’icelle ville, dont les deux prenoient noise et se couroussoient ensemble, assavoir Bertrand LALLART et Michelet CORNEHOTTE dict Monseigneur à présent deffunct. Se veant ledit supliant et afin d’obvier au débat qui se eust peu ensuyr entre les dessusdits, tira arrière ledit Bertrant, et s’en allèrent ensemble. Mais eulx estans vers les Puichons perchurent que ledit Micquelet les suyvoit et estoit près d’eulx, à tout son espée desgainée. Que lors, ledit Bertand craindant d’estre oultraigé, desgaigna son espée de laquelle il leva sur ledit Miquelet, lequel ayant desgaigné son espée comme dit est, en ruoit aussi après eulx. Parquoy ledit supliant pour préserver son corps desgaigna pareillement son espée, de laquelel il bailla ung coup en la teste dudit Micquelet. Pour raison de quoy, le lendemain dudit cas advenu, icelluy supliant fut prins et constitué prisonnier par ceulx de la justice de notredite ville d’Arras, et à cause que environ douze ou quatorze jours après, ledit Micquelet est allé de vie à trespas, ledit supliant doubtant rigeur de justice se fit retirer comme clerc ès prisons de la Cour spécialle d’Arras, où il est encoires détenu prisonnier et est apparent y finer povrement et misérablement ses jours, se n’est que notre grace et miséricorde luy soit sur ce impartie. Pour laquelle actendu ce que dit est, mesmement que le cas dessusdit est advenu à l’aggression du trespassé, il nous a très humblement supplié et requis .

Pourquoy nous, ces choses considérées et sur icelles eust l’advis de noz gouverneur ou son lieutenant, mayeur et eschevins d’Arras, audit Baltazar bastard de LE TRAMERIE supliant, inclinans favorablement à sadite suplicacion, et requeste (…).

Donné en notre ville de Malines, ou mois de febvrier l’an de grace mil cincq vingt et six, et de noz règnes assavoir des Romains et Germains le VIII^e, et de Castille et autres le XI^e ; par l’empereur en son conseil ; signé VERDERUE.