Jehan LE TONNELIER, Gaudiempr
(AD59, B1741, folio
187)
En 1527 Gaudiempr, Pierre FERU est tu dĠun coup
dĠpe par un inconnu aprs avoir sem le trouble en dansant la fte dudit
lieu. Jehan LE TONNELIER, ml cette affaire, dclare ne pas tre responsable
de lĠhomicide.
Charles etc, savoir faisons tous prsens et avenir,
nous avoir receu lĠumble suplicacion de Jehan LE TONNELIER, povre simple homme
saietteur de son stil, nagaires rsident en notre ville dĠArras, contenant que
le second jour de septembre lĠan XVC XXVII, ledit supliant se seroit
trouv la feste du villaige de Godiempr en Artois, o estoit lors rsident
Mathieu CORNILLOT prsent dfunct beau-pre dudit supliant, intencion de
ilec se aller esbatre et faire bonne chire avec ses parens et pluiseurs autres
personnes des villaiges voisins, tous illecq assemblez pour eulx conjoyr avec
leurs parens ou semblables. Arrivrent prsent dfunct Pierre FERU et ung
nomm DURAN son compaignon du villaige de Monchiet en la place o se faisoit la
dansse et esbatemens, lesquels Pierre FERU et sondit compaignon commencrent la
dansse et esbatemens avec chacun une josne fille, comme faisoient aucuns
compaignons ilec arrivez. Mais pour ce quĠils vouloient avoir leurs dansses part,
et ne se voulloient atacher avec les autres qui danssoient comme il est
acoustum faire, leur fut remonstr et pry par ung josne filz dudit Godiempr
nomm Pierre CORNILLOT qui avant se retira de la feste, quĠils se voulssissent
rigler faire la feste et dansser comme les autres sans riens faire de nouveau,
lequel Pierre FERU auroit dit et respondu quĠil nĠen feroit riens et danseroit
du tout son plaisir en despit de ceulx qui en vouldroient parler, soy vantant
quĠil ne se dpartiroit point de ladite feste sans y esmouvoir quelque noise ou
dbat, et en bouteroit aucuns en lĠautre monde o il y seroit bout affirmant
ainsi le faire. Et ce environ cincq heures du soir, quoy oiant par ledit
supliant dit audit FERU ces motz : mon Dieu qui te laisseroit faire et
batrois assez. Sitost lesdites
parolles profres, sans aucunement estre provocqu yre, ledit FERU dict
audit supliant : morbleu en veux tu parler cĠest toy que je veulx. Et en disant ces motz lesdits FERU et DURAN son
compaignon desgainrent leurs espes et assaillirent ledit supliant lequel se
mettant deffence desgaina son espe et en destourna pluiseurs cops, tant
quĠen desmarchant il se laissa tomber par terre la renverse. Et luy ainsi
tomb, ledit FERU rua ung cop dĠestocq sur ledit supliant dont il fut navr en
la cuisse et cuidoit iceluy FERU lĠavoir atteint au corps et homicid. A cette
cause retourna vers ledit DURAN son compaignon qui estoit envahy dĠaycuns
autres compaignons et comme ledit FERU cuidoit tourner en son ayde aprs que
ledit TONNELIER suppliant se feut relev et se rendit fugitif se laissa subit
ledit FERU tumber le visaige en terre tout mort, dont chacun sĠesbahit obstant
que nul ne savoit qui avoit donn le cop qui estoit dĠestocq en la poictrine,
parce quĠil y avoit dĠautres compaignons qui avoient leurs espes desgaynes et
ce faict chacun sĠabsenta et retira.
Et combien quĠiceluy suppliant ne scet et nĠentend
point avoir donn ledit cop, ne par peine iceluy cas nantmoins obstant quĠil
avoit est de lĠencommencement dĠiceluy, craindant rigeur de justice, il se
seroit absent du pays et nĠoseroit retourner, hanter ne converser, se notre
grace et misricorde ne luy feust premiers sur ce impartie, pour laquelle il
nous a trs humblement suppli et requiz. (É)
Donn en notre ville de Malines ou lois de may lĠan de
grace mil cinc cens et trente, et de noz rgnes assavoir des Romains etc le XIIe
et de Castille etc le XIIIIe ; soubscript par lĠempereur en son
conseil ; sign DELANGHE.