L’Ecole Centrale de Boulogne-sur-mer (1798-1803) :

Que sont ses anciens élèves devenus ?

Jean TIQUET

Jean TIQUET est né le 13 août 1776 à Boulogne-sur-mer, Saint-Nicolas, fils de Jean, jardinier à Boulogne, et de Jeanne Marie Madeleine WARIN; ses parrain et marraine sont : Pierre François WARIN et Magdeleine SUEUX.

En l’an VI il est instituteur à Boulogne et participe à la distribution des prix du 10 germinal an X, comme l’indique l’extrait ci-dessous des registres aux délibérations du Conseil Municipal :

« Fête de la jeunesse du 10 germinal an VI (AM, 1D9)

Séance du 10 germinal. Ce jour d’huy 10 germinal an VI de la République Française une et indivisible, sur les dix heures et demie du matin, les autorités constituées tant civiles que militaires, les instituteurs et institutrices avec leurs élèves, s’étant rendus à la salle des séances ordinaires de l’administration aux fins de célébrer la Fête de la Jeunesse, décrétée par la loi du 3 brumaire an IV, le cortège précédé d’un détachement de cavalerie, suivi d’un grouppe de tambours et de musiciens, d’un détachement de grenadiers de la garnison, d’un grouppe de marins, des enfants de l’hospice, des instituteurs avec leurs élèves, d’un détachement de gardes nationales sédentaires, d’un grouppe de soldats et marins blessés, d’un grouppe de vieillards des deux sexes, ayant à leur tête quatre jeunes gens portant un oriflamme aux trois couleurs, et suivis des élèves qui ont été reconnus par l’administration les plus dignes d’être couronnés, de l’administration municipale et les autorités civiles, l’état-major de la Place, et de la division de l’armée d’Angleterre, les corps des vétérans formant une haye des deux côtés des autorités constituées ; la marche a été fermée par un détachement de grenadiers et un second de cavalerie.

Le cortège ainsi disposé s’est rendu au son des tambours et de la musique sur la place de l’Esplanade où la garde nationale sédentaire et touts les militaires de la garnison étoient rangés en bataille. Arrivé à l’autel de la patrie, le président dans un discours analogue à la fête, a annoncé aux citoyens que le gouvernement, voulant récompenser les jeunes citoyens qui fréquentent les écoles nationales et qui ont montré le plus de zèle et d’assiduité dans le cours de l’année, il va proclamer les noms de ceux qui ont été jugés dignes de récompenses. Chacun d’eux ayant été présenté par deux vieillards au président de l’administration, il a proclamé son nom, lui a distribué une récompense et lui a donné au son de la musique l’accolade fraternelle. Ces récompenses distribuées les cris de Vive la République ! ont retenti de toute part, et des hymnes patriotiques accompagnés de musique ont été chantés. Après quoi le cortège s’est remis en marche pour se rendre sur la place de la maison commune, où les troupes ont défilé et l’administration municipale a repris ses séances et a arrêté qu’il seroit dressé procès-verbal de cette fête, et que les noms des élèves couronnés ainsi que ceux de leurs instituteurs seroient transcrits sur le registre aux délibérations.

Suit la nomenclature.

Nom des instituteurs et des institutrices, et nom des élèves couronnés.

BOUTOILLE : FOURNIER l’aîné

PICHON : MATHON

BLÉRIOT : Antoine GOMBAULT

CARBONNIER : Victor HANNIÉRÉ

SAJOT : CORNUEL

TIQUET : ARNOULT

BRIDEL : PODEVIN

LEBLOND : Ferdinand HAUTTEFEUILLE

Angélique ALTAZIN : Margueritte HURET

Alix BERQUIER : Flore TARDIEU. »

Jean TIQUET est ensuite élève de l’Ecole Centrale (conçue aussi pour la formation des instituteurs) et obtient le 29 thermidor an VII un second prix de grammaire générale, prix constitué des trois tomes du Cathéchisme de Saint Lambert. Etant lors au service militaire à Arras, il ne peut recevoir son prix qui lui est remis lors d’une cérémonie officielle à Arras décrite ci-dessous :

« Extrait des registres aux arrêtés de l’administration centrale du département du Pas-de-Calais, séance du 18 fructidor an VII de la République Française, une et indivisible.

L’administration s’est réunie au lieu de ses séances pour assister à la célébration de la fête anniversaire de cette journée.

L’administration par son arrêté du 12 de ce mois, avoit désigné ce jour pour remettre solemnellement au citoyen Jean TIQUET de Boulogne, le prix de grammaire générale, et qu’il n’avoit pu recevoir lors de la distribution qui avoit été faite le 29 thermidor aux élèves qui s’étoient distingués pendant l’année ; le citoyen TIQUET étant alors au premier bataillon auxiliaire dans lequel il étoit appelé par la loi.

A onze heures, une musique militaire annonce le départ, et l’administration au milieu de laquelle marche le citoyen TIQUET se rend au local de l’administration municipale précédée de jeunes citoyennes vêtues en blanc et parées de guirlandes tricolores, l’une portoit une inscription entourée des emblèmes des sciences, deux autres suivoient avec une corbeille contenant le Prix mérité par ce brave conscrit. Le cortège général de la fête se rendit au temple de la Loi ; d ès que les dispositions arrêtées dans le programme de l’administration municipale furent exécutées, le président de l’administration centrale le général commandant l’arrondissement et le citoyen TIQUET s’avancèrent au milieu de l’enceinte ; le bataillon auxiliaire étoit rangé vis-à-vis ; le président rappelle alors dans un discours succint les bienfaits de l’instruction publique dégagée des liens dans lesquels la servitude l’avoit longtemps retenue ; il annonce les avantages qu’elle produira à la République. S’adressant ensuite au citoyen TIQUET : « Brave jeune homme, lui dit-il, vous qui après si bien mérité de vos concitoyens dans l’exercice des fonctions d’instituteur, alliez consacrer vos loisirs dans l’Ecole Centrale pour y acquérir de nouvelles connaissances et y devenir l’exemple de l’application la plus soutenue, recevez le gage d’estime et de satisfaction que la patrie reconnaissante vous décerne par mon organe. Ce prix que vous ont mérité vos talens et votre amour pour l’étude, acquiert à nos yeux un nouvel éclat par votre empressement à remplir vos devoirs civiques ; appelé à la défense de la patrie, vous avez donné l’exemple d’un dévouement aussi prompt que modeste, déjà vous avez échangé le prix de l’étude contre les armes de la valeur, et bientôt nous vous aurons vu, nouvel Horace, cœuillir des lauriers non moins durables, dans les champs qui tant de fois ont retenti des accens de la victoire ; partez jeune défenseur, allez venger la mémoire des MARCEAU, des CHÉRIN, des JOUBERT. »

A ce moment le président remit au jeune TIQUET trois volumes des œuvres de Saint Lambert. Le général lui plaça sur la tête une couronne de chêne et de fleurs ; tous deux lui donnèrent l’accolade fraternelle au bruit de nombreux applaudissemens ; le président s’adressant ensuite au commandant du bataillon : « Vous, lui dit-il, à qui est imposé la tâche glorieuse de diriger la valeur de ces jeunes enfans chéris, voyez derrière vous ce peuple sui vous contemple ; c’est de vous qu’il attend l’exemple de l’héroïsme et des vertus publiques. Ce jeune défenseur que la patrie vient de couronner, elle le confie à votre sollicitude, c’est à vous qu’il est réservé de récompenser son zèle et d’utiliser son talent dans la nouvelle carrière qu’il lui est donné de parcourir ; ces regards de sensibilité et d’émotion que vous voyez fixés sur lui sont plus éloquens que ma bouche, vous les avez aperçus, je puis donc assurer que tous nos vœux seront couronnés. »

De nouveaux applaudissemens, les cris répétés de Vive la République ! se prolongent pendant que les tambours et des airs de victoire achèvent l’électriser les âmes.

Le cortège sort ensuite du temple, le citoyen TIQUET marche entre le président et le général. L’administration centrale après avoir vu défiler la force armée, retourne en son local, le citoyen TIQUET y reçoit de nouveaux témoignages d’intérêt et de satisfaction ; et l’administration arrête que la cérémonie de ce jour sera consignée dans un procès-verbal et dans ses registres, qu’une expédition en sera remise sur papier libre au citoyen TIQUET, et que d’autres seront envoyées au conseil d’administration de l’Ecole centrale de ce département et à l’administration municipale de Boulogne. Signé V DEBRET président, G LEBLOND, F GOUILLART, A CORNILLE, C LECLERCQ administrateurs et CRACHET commissaire du directoire exécutif, et BERGAIGNE secrétaire en chef.

Quatre cents exemplaires de ce procès-verbal seront imprimés. »

On perd ensuite la trace de Jean TIQUET.

Esquisse de la généalogie de Jean TIQUET

Les sigles BSN et BSJ désignent : Boulogne, Saint-Nicolas et Boulogne, Saint-Joseph.

Première génération

1) TIQUET Jean

o 13-8-1776 BSN

Seconde génération

2) TIQUET Jean

Jardinier

o 1739 Argoules (80, Somme)

+ 11-4-1819 Boulogne/mer

x 14-9-1773 BSN :

3) WARIN / VARIN Marie Madeleine

o 16-3-1744 BSN

Note les registres BMS d’Argoules sont manquants ou incomplets dans la période concernée.

Troisième génération

4) TIQUET Jean (Jacques)

Jardinier

5) CORDIER Françoise

6) VARIN François

Maître jardinier, tonnelier

o 26-2-1703 Wissant

+ 15-8-1773 BSN

x par CM du 3-9-1730 (pardevant du Sommerard) :

7) VASSEUR Françoise

o 27-1-1704 BSN

+ 10-12-1771 BSN

Quatrième génération

12) VARIN Thomas

Vieuzier

o 1666

+ 26-9-1750 BSN

x 29-9-1698 BSN :

13) DELATTRE Marie

o 7-6-1674 BSN

+ 17-5-1736 BSN

14) VASSEUR Louis Sébastien

Jardinier

o 10-8-1672 BSN

+ 31-8-1719 BSN

x 29-6-1694 BSN

15) LEDRU Louise

o 25-11-1669 BSN

+ 7-7-1731 BSN

Cinquième génération

24) VARIN …

25) GADRÉ Marie

26) DELATTRE Jean

x 29-11-1653 BSN :

27) LANGLOIS Jeanne

o 25-9-1635 BSN

28) VASSEUR Louis

Jardinier et cordier

o 29-12-1638 BSN

+ 12-8-1678 BSN

x 7-11-1667 BSN :

29) LEROY Françoise

30) LEDRU Noël

Tanneur

{x 22-7-1659 BSN : Magdeleine DELAHAYE, fille de François}

xx par CM (Magnion) du 7-10-1668 :

31) DAUSQUE Françoise

o ca 1630

+ 13-5-1700 BSN

Pour le couple LEDRU-DAUSQUE voir : http://fournetmarcel.free.fr/duriez.htm

Sixième génération

52) DELATTRE Jacques

53) BRISSE Marguerite

54) LANGLOIS Antoine

o 15-3-1609 BSN

x par CM du 13-8-1634 (Vaillant) :

55) CARRÉ Adrienne

o juin 1600 BSN

56) VASSEUR Gabriel

Potier de tuiles

{x par CM du 20-1-1615 (Hache) : Marguerite BARDE/BAUDE}

{ xx par CM du 1-10-1625 (Hache) : Marguerite LENEZ}

xxx par CM du 15-4-1636 (pardevant Scotté} :

57) LEMAIRE Denise

{x Jean CARLU}

58) LEROY Jean

59) PETIT Jeanne

60) LEDRU Noël

62) DAUSQUE Jean

63) HARDUIN Sainte

Septième génération

108) LANGLOIS Noël

+ < 1634

109) COPPIN Colette

110) CARRÉ Adrien

+ < 1634

x par CM daté 1594 pardevant Dauvergne à Boulogne :

111) BOULENGER Françoise

112) VASSEUR Nicolas

113) YVART Françoise