Jehan THOBOIS, de FrŽvin

(AD59, B1738, folio 125)

 

En 1526 ˆ Lens, Jehan THOBOIS est insultŽ par Martin PORTEBOIS pendant quĠil achetait du sel. Il le blesse mortellement ensuite ˆ coups dĠŽpŽe pour pouvoir lui Žchapper.

 

 

Charles etc, savoir fasisons ˆ tous, prŽsens et avenir, nous avoir receu lĠumble supplicacion de Jehan THOBOIS, labourier demourant ˆ FrŽvin en notre contŽ dĠArthois, chargiŽ de femme et six petitz enffans, contenant comment le VIIe  jour de juing XVC XXVI, ledit suppliant sĠest pour aucuns ses affaires, trouvŽ en notre ville de Lens. Et illecq estant, aprez disner environ ˆ trois heures, sans mal pensser entra en une eschope ˆ intencion dĠacheter du sel. Et ainsi quĠil estoit appoyŽ sur le comptoir dudit eschoppier, parlant ˆ la fille de cŽans, oit que ung nommŽ Martin PORTEBOIS ˆ prŽsent deffunct estant en la maison de la (É) Christofle DENIS, parloit fort hault et sembloit audit suppliant que icelluy Martin lĠappelloit tra”tre par son parler. A cause de quoy ledit suppliant, non puissant rŽfrŽner, ne vaincre son couraige et esmeu de claulde colle, sĠapproucha dudit feu lanchant dĠune espŽe nue quĠil avoit en ses mains, aprez lui sans aucunement lĠassŽner, lequel sortist aprez ledit suppliant furieusement pour le prendre par le col et lui faire desplaisir, disant tousiours lesdites parolles tra”tre. Ce quĠil eust fait nĠeust estŽ que icellui se desfist de lui et lui donna deux ou trois coups de sadite espŽe sur la teste et ailleurs, non ˆ intencion de lĠhomicider mais pour empeschier ledit POORTEBOIS de lui faire grief. A lĠocasion desquelz coups et bleschurres, par faulte de bon appareil, brief temps aprez il termina vie par mort.

Obstant lequel cas ledit suppliant doubtant rigueur de justice sĠest absentŽ de noz pais et seigneuries, o il nĠozeroit retourner hanter ne converser, se notre grace et misŽricorde ne lui est sur ce impartie, pour laquelle actendu ce que dit est, meismes que en tous autres cas il est bien famŽ et renommŽ, et sĠest tousiours bien et honnestement conduit et gouvernŽ, sans avoir noize, dŽbat ou haine ˆ ses voisins, et non ledit deffunct lequel estoit homme en son vivant mal conditionnŽ, noiseulx et querelleux et chargiŽ dĠavoir piŽcha homicidŽ ung nommŽ Colin CARLIER dit Hirault, il nous a trs humblement suppliŽ et requis. Pour ce est il que, nous ces choses considŽrŽes et sur icelles eu lĠadvis des lieutenant de notre bailli et hommes de fiefz de notre baillage de Lens, aians pitiŽ et compassion dudit Jehan TOBOIS supliant, et lui voeullant en ceste partie prŽfŽrer grace et misŽricorde ˆ rigueur de justice, meismement ˆ lĠhonneur de la beno”te mort et passion que notre saulveur et rŽdempteur JŽsus Christ receut en lĠarbre de la croix ˆ tel jour quĠil est hui (É).

DonnŽ en notre ville de Malines le jour du Vendredi Saint ou mois dĠavril lĠan de grace mil VC XXVI et de noz rgnes assavoir ces Romains etx, le IXe et des Espaignes le XI; par lĠempereur en son conseil ; visa L. DEZOETE.