Adrian TETTELIN, ˆ Maroeuil

(AD59, B1734, folio 7v)

 

En 1521 ˆ Maroeuil, Adrian TETTELIN est accusŽ, au cours dĠune querelle au cabaret o les prŽsents ont consommŽ trop de cervoise, dĠavoir tuŽ son compagnon BŽtremet de BOUBERS. Etant quĠun autre participant au dŽlit sĠest enfui aprs le meurtre il est possible quĠil ne soit pas coupable.

 

 

Charles etc, savoir faisons ˆ tous prŽsens et avenir, nous avoir receu lĠumble supplicacion de Adrian TETTELIN de notre pays dĠArtois, homme de guerre de noz ordonnances, contenant comme il soit ainsi que le XXIIe jour du mois de dŽcembre dernier passŽ, ledit Adrian se seroit dŽlŽbŽrŽ dĠaller boire avec ung nommŽ LiŽvin de LALLƒE carton et ung nommŽ BŽtremet de BOUBERS ˆ prŽsent deffunct, tous demourans au villaige de Marouel et pour ce faire se partirent dudit Marouel eulx trois ensemble, environ le soir et sĠen allrent tout devisant et jouant aimablement sans mal penser lĠun ˆ lĠautre, jusques en la maison dĠun nommŽ Jehan BELLEUVRE cabartier demourant au villaige de Louez distant dudit Marouel dĠun quart de lieue ou environ. En laquelle ilz trouvrent ledit cabartier et Guillemin BELLEUVRE son frre, lesquelz ilz requirent les vouloir compaignier, ce quĠilz firent, ce assirent ˆ table tous ensemble sans quelques mauvaises parolles, jusques au compter de ce quĠilz avoient despendu qui estoit de quatre solz tant seulement. Et aprez ledit escot comptŽ, icellui LiŽvin de LALLƒE demanda encoires quatre lotz de cervoise. Et en les buvant y eust dĠun costŽ et dĠautre pluiseurs parolles entre lesquelles ledit LiŽvin dit quĠil ne craindoit et nĠavoir peur de six hommes de Marouel. Ausquelles parolles ledit Adrian suppliant dit audit LiŽvin quĠil devoit estimer ung autre comme luy. Et alors ledit LiŽvin lui dit quĠil en prinst cincq et quĠil fusist le sixime. Et lors ledit LiŽvin se leva de la table comme aussi fist ledit BŽtremet et sĠen allrent hors dudit cabaret et eulx retournez audit cabaret commencrent ˆ ruer sur ledit Adrian supliant et lesdits Jehan et Guillemin BELLEUVRE, assavoir ledit LiŽvin dĠune espŽe nue quĠil tenoit en ses mains, et ledit BŽtremet dĠune fourche. Et ce voiant par icellui Adrian et le dit Jehan BELEUVRE se deffendirent et fist tant ledit Jehan quĠil wyda hors de ladite maison et ledit Adrian demoura audit cabaret, lequel se deffendoit contre ledit LiŽvin quĠil prinst par le collet de son pourpoint et lĠabatist par terre et rompit son espŽe icellui LiŽvin en chŽant. Et si estoit wydŽ hors de ladite maison icellui BŽtremet pendant ledict conflict comme aussi fist tost aprez ledit LiŽvin. Et aprez que ledit LiŽvin fut widiŽ icellui Adrian suppliant commencha ˆ cercher et quŽrir son bonnet que lui avoit fait tumber jus de la teste. Et quant il lĠeust trouvŽ, wida hors de ladite maison ˆ intencion de savoir quĠestoient devenuz lesdits BELLEUVRE et lui estant widiŽ hors, oy ledit Guillemin lequel disoit audit Jehan son frre ces motz : tu lĠa assommŽ. Ce oiant estre advenu, icellui Adrian sĠest retournŽ couchier. Et depuis il a sceu que ledit BŽtremet estoit mort et que on le chargeoit de ladite mort, combien quĠil nĠen feust coulpable en tant quĠil nĠestoit prŽsent ˆ ce faire et quĠil nĠy avoit que lesdits deux frres Jehan et Guillemin BELLEUVRE hors dudit cabaret, lequel Jehan BELLEUVRE sĠest rendu fugitif. NŽantmoins, doubtant rigeur de justice, ne se ose retourner en sa garnison dĠAire, mais force lui est de soy absenter de noz pays lˆ o il nĠoseroit jamais retourner estre ne converser ains lui conviendroit finer ses jours en estranges pays et contrŽes se notre grace et misŽricorde ne lui estoit sur ce impartie dont attaendu ce que dit est, et quĠil a tousiours estŽ homme de bonne vie fame et renommŽe il nous a humblement suppliŽ et requis. (É)

DonnŽ en notre ville de Malines oumois de mars lĠn de grace mil cincq cens vingt et deux et de noz rgnes assavoir de cely des Romains et de Hongrie le IIIIe et des Espaignezs le VII; ainsi signŽ par lĠempereur ˆ lĠordonnance de madame la gouvernante et du conseil ; signŽ DARDENNE.