Sobriquets tombŽs en dŽsuŽtude attribuŽs autrefois
ˆ certains villageois de la rŽgion d'Acq
Les Ç pourcheaux È d'Acq
(les pourceaux d'Acq)
En patois
artŽsien, le terme "pourcheau" dŽsigne un porc, jeune ou adulte.
Pendant
la pŽriode rŽvolutionnaire les Maires devaient assister ˆ des rŽunions ayant
lieu au chef-lieu de canton. Un jour le Maire d'Acq donna pouvoir ˆ son
collgue de Villers-au-Bois pour le remplacer et voter ˆ sa place. Ce jour il y
eut de nombreux votes et chaque fois que le Maire de Villers-au-Bois votait
pour son collgue d'Acq, il dŽclarait ˆ haute voix, en patois: "pour chaux
d'Acq", ce qui veut dire: "pour ceux d'Acq". L'expression eut un
succs inespŽrŽ, l'auditoire faisant semblant d'entendre: "pourcheaux
d'Acq". Un pourcheau d'Acq Žtait donc un habitant d'Acq.
Une
autre explication du sobriquet est que les habitants dÕAcq qui frŽquentaient
les cafŽs buvaient trop de bire et dÕalcool, et devaient sortir souvent pour
vomir leur trop plein.
Les Ç baudets È de Villers-au-Bois
En 1791,
une assemblŽe communale fut Žlue, mais personne ne voulait tre Maire. En
effet, il fallait souvent aller ˆ Arras, assister ˆ des rŽunions tendues
dirigŽes par LEBAS. Par ailleurs le Maire de Carency Žtait un beau-frre de
Maximilien ROBESPIERRE. On dŽcida de tirer au sort le Maire. Un conseiller eut
une idŽe originale: faire asseoir en cercle les 10 membres du conseil
municipal, chacun sur une botte de foin, et de placer un ‰ne au milieu du
cercle. Serait dŽsignŽ Maire, le conseiller assis sur la botte ˆ laquelle l'‰ne
tirerait les premiers brins. Le dimanche 7 aožt 1791, toute la population de
Villers fut rŽunie sur la place de l'Žglise. Les Žlus s'assirent sur leur botte
de foin en tournant le dos ˆ l'‰ne, laissant dŽpasser un pied de foin, sans
faire le moindre signe ni parler. On alla chercher un ‰ne et on lui fit faire
plusieurs tours au milieu. Quand on le l‰cha, il se mit ˆ braire et ˆ faire des
cabrioles, puis subitement tira sur la botte de Narcisse CUVELIER, qui accepta
avec le sourire son "Žlection" comme Maire de Villers-au-Bois. Un
baudet de Villers Žtait un citoyen de cette commune.
Les Ç renards È de Camblain-l'AbbŽ
Les
habitants de Camblain avaient la rŽputation de chiper des volatiles dans la
basse-cour des autres, sans jamais se faire prendre. De lˆ vient ce sobriquet.
Les Ç crignus de Camblignu È
(les craigneux de Cambligneul)
En
patois, un "crignu" est un grincheux. A Camblain-l'AbbŽ, on citait:
Ç Les bons ˆ
rien
d'Camblain,
et les crignus
d'Camblignu È.
(les metteurs de feu, ou incendiaires de Givenchy)
Vers
1860, les maisons de Givenchy Žtaient en torchis et couvertes de chaume. Les
compagnies d'assurances firent leur apparition ˆ cette Žpoque. Il arriva qu'une
famille nouvellement assurŽe eut sa maison dŽtruite par un incendie. La famille
fit reconstruire une maison en briques et couverte de tuiles avec l'indemnitŽ
reue. Tous les propriŽtaires s'assurrent, mais, co•ncidence Žtrange, les
incendies se multiplirent ˆ Givenchy. On ne trouvait mme plus personne pour
faite la cha”ne ni jeter un seau d'eau. En 1914 Givenchy Žtait reconstruit,
pour tre complŽtement dŽtruit par la guerre. Un "metteux d'fu" de
Givenchy, ou un "bržlŽ" de Givenchy Žtait un sobriquet attribuŽ ˆ ses
habitants.
Les Ç p‰lots È d'Angres
Un
"p‰lot" dŽsigne un louchet usagŽ, une personne un peu lourde
d'esprit. L'origine est qu'au sicle dernier, aprs rectification des limites
avec une commune voisine, un habitant d'Angres utilisa une bche
particulirement usagŽe pour creuser un fossŽ marquant la nouvelle frontire.
Les Ç dorŽs musis È de Carency
Un Ç
dorŽ È ou Ç talibure È dŽsigne une tarte ˆ gros bords, ou tarte au Ç libouli È
(lait bouilli).
Ç Musi È veut dire moisi ou g‰tŽ. Les jours de ducasse, les habitants de
Carency faisaient trop de ces tartes, dont la crme (libouli) conservait mal et moisissait.
Un Ç dorŽ musi È, ou tarte g‰tŽe, Žtait un habitant de Carency.
Les Ç rongueux d'oches È d'Aubigny
(les rongeurs d'os d'Aubigny)
Les
habitants d'Aubigny Žtaient-ils ˆ ce point avares ou pauvres?
Les Ç gueulards È de MarÏuil
Les
citoyens de Maroeuil devaient avoir la rŽputation de manger beaucoup, ou de
parler trop fort!
Les Ç codins È de LiŽvin
(les dindons de LiŽvin)
Au temps
du vieux LiŽvin, avant l'exploitation des mines, les champs situŽs au lieu-dit La
Plaine Žtaient peu cultivŽs et constituŽs de landes et friches. Les
cultivateurs de LiŽvin avaient de grands troupeaux de canards et dindons,
gardŽs par des gamins, mal nourris et mal vtus. Ils Žtaient donc souvent
enrhumŽs et peu soignŽs, et avaient donc sous les narines de fortes traces
rouges d'irritation, les faisant ressembler aux volatiles ayant deux traces
rouges sous le bec. D'o le surnom attribuŽ aux habitants de LiŽvin.
Les Ç capituleux È de Souchez
(les capitulards de Souchez)
Le 20
dŽcembre 1870, pendant la guerre franco-prussienne, 12 cavaliers prussiens
(uhlans) firent prisonniers 400 hommes, n'ayant fait aucun service militaire,
ne sachant se servir de leurs armes et dŽpourvus d'officiers. Le moral Žtait au
plus bas, la guerre considŽrŽe comme perdue. En plus il faisait trs froid.
Aprs avoir du briser leurs armes aux marches de la croix de grs de Souchez,
ils se dirigrent ˆ pied vers Carency. Une centaine en profitrent pour
s'Žvader en cours de route. Aprs la guerre on donna ce surnom, aussi inf‰mant
qu'injustifiŽ, aux habitants de Souchez. Ce surnom, ou plut™t cette injure, fut
la cause de l'Žchange de nombreux coups de poing entre les jeunes de Souchez et
ceux des villages voisins.
Il faut rappeler
que pendant la guerre de 1914-1918, Souchez fut l'objet de combats o pŽrirent
les 25 et 26 septembre 1915: 177 officiers et 7172 soldats pour le 21e corps d'armŽe, et 159 officiers et 6046
soldats pour le 33e corps. Souchez
fut dŽtruite et citŽe ˆ l'ordre de la nation en 1920. 50 habitants de Souchez
sont morts pour la France.
Les Ç guernoulles È d'Ecoivres
( les grenouilles d'Ecoivres)
Au XVIIIe sicle, Ecoivres Žtait constituŽ
principalement de marais traversŽs par la rivire La Scarpe. Les habitants de
ce hameau de Mont-Saint-Eloy Žtaient donc appelŽs: les grenouilles d'Ecoivres.
Les Ç cornalles È de Mont-Saint-Eloy
( les corneilles de Mont-Saint-Eloy)
Au XVIIIe sicle avant la RŽvolution, et mme au
XIXe aprs la destruction de l'abbaye,
de nombreux corbeaux et autres corneilles habitaient les tours d'entrŽe de
ladite abbaye. Une corneille de Mont-Saint-Eloy est un habitant de ce village.
Les Ç tireus d' cordelette È de Bouvigny
( les tireurs de cordelette de Bouvigny )
La corde
qui tirait la cloche de l'Žglise de Bouvigny Žtait en laine et s'allongeait
quand on tirait dessus, ce qui donnait l'impression que le clocher bougeait. Un
tireu d'cordelette est un habitant de Bouvigny.
Les Ç longues tasses È de Verdrel
( les poches profondes de Verdrel )
Les
bergers de Verdrel, hameau de Fresnicourt-le-Dolmen, avaient la f‰cheuse
habitude de remplir leurs poches (leurs tasses en patois) d'Žpis de blŽ qu'ils
coupaient dans les champs en passant avec leurs moutons. D'o le surnom des
bergers de ce hameau.