Marquet ROUSSEL, de Mont-Saint-Eloi

(AD59, B1735, folio 32)

 

En 1521 ˆ Mont-Saint-Eloi, Marquet ROUSSEL est impliquŽ ainsi que Pierrotin MORDACQ dans une bagarre le mettant aux prises avec Jehan HAZEQUIN qui voulait danser de force avec une jeune fille les accompagnant. Jehan HAZEQUIN dŽcde aprs avoir reu des coups de b‰ton et un coup dĠŽpŽe au ventre.

 

 

Charles, scavoir faisons ˆ tous prŽsens et avenir, nous avoir receu lĠumble supplicacion de Marquet ROUSSEL, josne compaignon ˆ marier, demourant au villaige de Mont Saint Eloy en notre pays et contŽ dĠArtois, contenant comme par ung jour de mardi environ six ou sept heures du soir, ou mois de may XVC XXI dernier, ledit supliant estant avec Pierrotin MORDACQ et Jacotin LANTHOINE et autres josnes compaignons et josnes filles au four bannier dudit Mont Saint Eloy, lˆ o on danssoit sans quĠil y eust apparence de noise ou dŽbat, est advenu que, ung nommŽ Jehan HAZEQUIN estant lors mariŽ, vouloit avoir illecq une danse ˆ son plaisir, tellement que parolles se meulrent entre lui et ledit supliant, dont noise et dŽbat sourdit entre ledit Jehan HAZEQUIN dĠune part, et lesdits supliant et Pierrotin MORDACQ dĠautre. En telle sorte que, ledit Jehan HAZEQUIN tira premier son baston ou espŽe, pour faire grief et desplaisir ˆ iceulx suppliant et MORDACQ. Et en tirant ledit baston deschira la collerette dĠune josne fille estant ˆ la dansse, laquelle se retira hors dudit four. Et lesdits Jehan, Pierrotin et supliant lanchrent et ferrirent lĠun sur lĠautre, tellement que ledit HAZEQUIN laissa cheoir par terre sondit baston, lequel fut recoeulli par ledit Pierrotin. Et ledit Jehan  soy sentant despourveu de baston, saisit au corps ledit supliant, lequel craindant que icellui Jehan lui eust fait quelque grief ou desplaisir, lui donna pluiseurs cops et mesmes rechut ung cop dĠestocq au ventre. Et ce fait, ledit Jehan HAZEQUIN wida hors dudit four, lequel ledit supliant aiant son baston nud en sa main poursieve, mais par aucuns des assistens, il fut gardŽ et prŽservŽ. Et incontinent aprs lesdits Pierrotin MORDACQ et Jacotin LANTHOINE widrent aussi. Desquelz cops ledit Jehan HAZEQUIN cheyt par terre et en est terminŽ vie par mort.

Et combien que dudit cas, ledit supliant soit trs amŽrement desplaisant, dolent et repentant, et ait fait paix et satisfaction ˆ partie intŽressŽe, nŽantmoins pour doubte de justice, il sĠest absentŽ de noz pays et seigneuries, esquelz il nĠoseroit retourner, hanter ne converser, ains lĠen commandra tenir absent et vivre ailleurs en grant povretŽ et misre, se notre grace ne lui sur ce impartie, pour laquelle, attendu ce que dit est, il nous a trs humblement suppliŽ et requis. Pour ce est il que, ces choses considŽrŽes et sur icelles, eu lĠadvis de noz gouverneur et officiers de notre ville dĠArras, nous audit Marquet ROUSSEL suppliant, inclinans favorablement ˆ sadite supplicacion et requeste, et lui veullans en ceste partie grace et misŽricorde prŽfŽrer ˆ rigeur de justice, avons ou cas dessusdit quittŽ, remis et pardonnŽ, quittons remettons et pardonnons, de grace espŽcial par ces prŽsentes le cas et homicide dessus dŽclairŽ, ensemble toute paine amende et offence corporelle et criminelle, en quoy pour raison et ˆ lĠoccasion du dit cas, les cironstances et deppendences, il a et puet avoir mesfait, mesprins et estre encouru envers nous et justice. Et lĠavons quant ˆ ce, remis et restituŽ, remettons et restituons ˆ ses bon nom fame et renommŽe, en noz pays et seigneuries, et ˆ ses biens non confisquŽs sĠaucuns en a, tout ainsi quĠil estoit paravant lĠadvenue dudit cas, imposant sur ce, sillence perpŽtuel ˆ notre procureur gŽnŽral et ˆ tous noz autres justiciers et officiers quelzconques, satisfaction toutesvoyes faite ˆ partie intŽressŽe, premirement et avant tout se faite nĠest, et elle y chiet civillement tant seullement, pourveu que ledit suppliant sera tenu amender ledit cas envers nous, aussi civillement selon lĠexigence dĠicellui et la facultŽ de ses biens, aussi payer et refondre les mises raisonnables de justice, sĠaucunes en ont estŽ faites, le tout ˆ lĠarbitraige et tauxacion de notredit gouverneur dĠArras ou sondit lieutenant, que commettons ˆ ce.(É)

DonnŽ en notre ville de Lire, ou mois de mars lĠan de grace mil cincq cens vingt et trois, et de noz rgnes assavoir de cely des Romains et Hongrie le cincquiesme, et des Espaignes le huitiesme ; par lĠempereur en son conseil ; signŽ L. Dublioul.