Monnaies franaises de lĠŽpoque rŽvolutionnaire

 

De 1792 ˆ 1800 les Franais nĠont en main que les monnaies de cuivre et de papier (assignats). Les monnaies dĠor servent uniquement ˆ payer les importations dĠarmements, celles dĠargent ˆ payer les fournisseurs de Çmunitions de boucheÈ : denrŽes alimentaires pour la troupe et fourrages pour les animaux. La menue monnaie de cuivre est utilisŽe pour payer les nombreux ouvriers, journaliers, fileuses et dentellires du Nord, ainsi que les hommes de troupe. Vers 1791 un journalier (ou manÏuvre) gagne 24 sols par journŽe de 15 heures; on a donc lĠŽquivalence approximative, en termes de salaire minimum: 1 sol de 1791 = 1 euro de 2003. En aožt 1792 un mŽmoire donne les dŽpenses mensuelles de lĠarmŽe pour 45 bataillons de 800 hommes et 26 escadrons de 150 soldats: 1 500 000 £ dont 45% en numŽraire et 55% en assignats.

La rasire de blŽ dĠArras contient 86 litres et 30 cl. Le prix dĠune rasire de blŽ ˆ Arras est de 9 £ en 1788, 14 £ en 1789 et 1790, 8 £ en 1791, 10 £ en 1792, 17 £ en 1793. Les cultivateurs vendent leur blŽ avec rŽticence , entre autres raisons car ils sont payŽs avec la monnaie de papier qui se dŽvalue de jour en jour et parce quĠils subissent de trs nombreuses rŽquisitions de blŽ, fourrage, chevaux, pour les armŽes.

 

1) ƒcu de 6 £ en argent de Louis XVI dit ǎcu constitutionnelÈ, pesant 29 gr, frappŽ en 1792

 

 

 

2) Louis dĠor de 24 £ dit Çlouis dĠor constitutionnelÈ, pesant 7,5 gr, frappŽ en 1792 ˆ Paris

Ce louis dĠor ainsi que celui de la Convention valent une fortune quatre ans aprs leur frappe . A cause de la dŽvaluation des assignats, on dŽcrte ˆ Arras le 1e germinal an IV, que le louis dĠor de 24 £ vaut 6100 £ papier ; il vaut 7250 £ le 9 vent™se an IV, ce qui fait quĠune livre (franc) mŽtallique vaut 302 £ papier. Le 6 frimaire an V, 100 francs en monnaie de papier (assignats) valent 2,75 francs (2 £ 15 sols) en numŽraire.

 

3) Pice en cuivre et mŽtal de cloche de 2 sols dite Çdeux sols au faisceauÈ, pesant 24,5 gr, frappŽe en 1791 ˆ Paris (lettre A ˆ droite de 1791)

 

 

CĠest la monnaie de Çtous les joursÈ . Un demi-kilo de pain blanc cožte 3 ˆ 4 sols. Il a aussi ŽtŽ frappŽ des pices de 1 sol et de 3 deniers ˆ ce type. En 1792 lĠatelier de Lille fabrique 13 175 000 pices de 2 sols ˆ ce type, et 816 000 pices dĠun sol.

 

 

4) Ecu de 6 £ en argent de la Convention, dit ǎcu au GŽnieÈ, pesant 29 gr, frappŽ en 1793 ˆ Paris

 

 

Selon le chercheur FrŽdŽric DROULERS, cette pice a ŽtŽ frappŽe ˆ 2 927 000 exemplaires ˆ Paris. A droite de lĠinscription ÇLĠAN IIÈ: un lŽopard, marque de Louis ROETTIERS de MONTALEAU directeur de lĠatelier de Paris, qui sera arrtŽ en novembre 1793 puis rŽintŽgrŽ en 1795 ; ˆ gauche : une lyre, marque du ma”tre graveur.

 

5) Louis dĠor de 24 £ de la Convention, pesant 7,5 gr, frappŽ en 1793 ˆ Paris

 

 

 

 

En 1793 ˆ lĠatelier de Lille, 3234 louis de ce type sont frappŽs.

Le 13 juin 1793 le bourreau ˆ Arras est Pierre PETIT, assistŽ de son frre Arnoult et de Joseph QUITTƒ. Il reoit 2400 £ par an, et ses deux aides 800 £ chacun.

 

6) Une curiositŽ monŽtaire : le monneron en cuivre dorŽ valant 5 sols, pesant 28 gr

 

 

Cette monnaie est une monnaie privŽe dite Çde confianceÈ , qui aurait dž supplŽer ˆ la pŽnurie monŽtaire mŽtallique qui rŽgnait en France en 1791. CĠest aussi une monnaie spŽculative, car sur dĠautres exemplaires de ce type, il est Žcrit au revers : Ç mŽdaille de confiance qui se vend 5 sols, remboursable en assignats de 50 £ et au-dessus È. Aprs une loi du 3 mai 1792 interdisant la fabrication des monnaies privŽes, les monnerons circulent jusquĠˆ la fin de 1793. Cette monnaie est fabriquŽe en Angleterre ˆ Birmingham par Matthew BOULTON, gr‰ce ˆ la machine ˆ vapeur de WATT, ˆ lĠinstigation des frres MONNERON.

Les quatre frres MONNERON, dŽputŽs au dŽbut de la RŽvolution (lĠun de PondichŽry, un autre de lĠ”le Maurice, le troisime de Paris, le quatrime dĠAnnonay) obtiennent lĠautorisation de frapper des pices de cuivre, dites monnaies de confiance, remboursables en assignats. Deux des frres MONNERON seront poursuivis pour banqueroute.

 

 

 

7) Pice dĠun sol de cuivre de la Convention, dite Çsol aux balancesÈ, frappŽe ˆ Metz (AA) en 1793

 

 

 

 

Cette pice ne sera retirŽe de la circulation quĠen 1852.

 

8) Pice dĠun centime en bronze, frappŽe ˆ Paris lĠan VI ˆ 47 178 314 exemplaires

 

 

9) Pice de 5 centimes en cuivre frappŽe en lĠan IV ˆ Paris :

 

 

Cette monnaie frappŽe sous le Directoire ˆ 11 600 000 exemplaires, est une des premires du systme dŽcimal.

Un sol ou sou = 5 centimes.

 

10) Pice dĠun dŽcime (10 centimes), frappŽe ˆ Lille (W) en lĠan V, ˆ 38517 exemplaires

 

 

11) Pice de 5 francs en argent, frappŽe lĠan VII ˆ Paris : la premire pice de 5 francs en argent

 

 

 

 

LĠavers de cette pice gravŽe par DUPRƒ a ŽtŽ repris sous la Ve RŽpublique, lors de lĠŽmission des pices de 10 et 50 francs.

Il reprŽsente Hercule debout, coiffŽ de la lŽontŽ, unissant la LibertŽ debout ˆ gauche tenant une pique surmontŽe dĠun bonnet phrygien, et lĠEgalitŽ ˆ droite tenant un niveau.