Monnaies du Roi Louis XVI

1°) Louis d’or dit « louis d’or aux palmes », valant 24 £, frappé en 1774 à Paris

Sous le buste du Roi : un héron, différent (marque personnelle) de Jean Dupeyron, Maître de la Monnaie de Paris (A sous l’écu). Au revers, avant la date 1774 : une lyre, différent du maître graveur François Bernier. Frappé à très peu d’exemplaires pour commémorer l’avénement du Roi.

2°) Demi-écu d’argent dit « au buste habillé », ou « aux branches d’olivier », valant 3 £

Frappé à Paris en 1792 pour la dernière fois. Sous le buste du Roi : un lion marchant, différent du Maître de la Monnaie Alexandre Roettiers de Montaleau.

3°) Double louis d’or dit « au buste nu », valant 48 £, frappé en 1786 à Nantes à 396000 exemplaires

Sous le buste : un lévrier assis, différent de François Thomas, Maître de la Monnaie de Nantes (T). Au revers avant la date 1786 : un poirier, différent du maître graveur Louis Poirier. Cette pièce avait une valeur marchande considérable à l’époque ; en équivalence actuelle de prix et salaires, cette monnaie aurait un cours de 960 euros (6288 francs) en l’an 2003. Elle pèse 15,29 gr et son titre en or est de 91,70%. Lors de sa fuite à Varennes en 1791, le Roi aurait été reconnu par le maître de poste de Sainte-Ménéhould qui avait tenu en main une telle monnaie et avait donc mémorisé son portrait.

4°) Ecu d’argent de Louis XVI valant 6 livres, dit « écu aux branches d’olivier » ou « écu au buste habillé »

Avers : buste du Roi Louis XVI en habit d’apparat ; sous le buste : un héron, marque du directeur de la Monnaie de Paris . Revers : écu couronné entre deux branches d’olivier ; avant la date de frappe 1774 : une lyre, marque du graveur. Pièce d’un poids officiel de 29,48 gr, et d’un titre en argent de 91,7%. Cette photo est agrandie d’un tiers.

Quelques prix cités par Arthur YOUNG, Anglais qui voyage en France de 1786 à 1789

1) les salaires

1 £ (livre)	Le salaire journalier d'un manœuvre à Rouen ; la moitié pour les femmes.
1,5 £	Le salaire journalier d'un compagnon à Rouen.
24 sols	Le salaire par jour en été d'un ouvrier à Strasbourg; 16 s en hiver.
2 £	Le salaire journalier d'un chapelier ou d'un tisserand à Lyon.
2 £	Le salaire journalier d'un maçon ou d'un charpentier à Marseille.
500 £	Le revenu par soirée d'un tragédien à Paris.

2) la nourriture

4 sols	Le prix d'un kilo de pain en moyenne pour la France.
4 s	Un litre de lait à Paris.
1 s	Un oeuf.
14 s	Un kilo de viande pour la France en moyenne.
30 s	Un kilo de beurre à Calais en 1787.
16 s	Un kilo de veau à Calais.
24 s	Un kilo de mouton ou de bœuf.
3,5 £	Une bouteille de vin Clos-Vougeot (vignoble tenu par les moines Bernardins).
1,5 £	Une bouteille de vin de Cahors, vin vendu au muid (268 litres).
2 £	Une bouteille de vin de Champagne achetée à Reims.
3 £	Un dindon.
1 £	Une poule, ou un canard.
10 s	Un pigeon.

5°) Louis d’or de Louis XVI valant 24 livres, dit « louis d’or au buste habillé »

Quelques gros revenus et fortes dépenses

800 £ (livres)	Le prix de la nourriture, par trimestre, pour l'emprisonnement à La Bastille du marquis de SADE, demandé par la famille MONTREUIL en 1785.
12 000 £	Le prix payé en 1784 par Jean BARRÈRE de la charge de conseiller du Roi à la sénéchaussée de Bigorre.
4 000 000 £	Le montant d'un emprunt fait en 1781 par le duc de CHOISEUL au Roi. La fortune de CHOISEUL est de 800 000 £ par an.
800 000 £	Le prix d'une paire de boucles d'oreilles portées en 1775 à l'Opéra par la Reine Marie Antoinette.
500 000 £	Le montant de la dot d'une femme que CALONNE épouse en 1769 (sous Louis XV).
300 000 £	Le revenu en 1783 de CALONNE en tant que contrôleur général des finances (ministre).
1200 £	Le revenu annuel en 1783 d'un employé du contrôle général.
6 000 000 £	Le prix d'achat du château de Saint-Cloud par Louis XVI en 1785.
477 000 000 £	Le montant de la rente annuelle (liste civile) du Roi Louis XVI.
24 000 £	Le prix des quatre tomes du manuscrit de la « Nouvelle Héloïse» payé en 1785 par HÉRAULT DE SÉCHELLES. Les deux derniers tomes sont à la bibliothèque de l'Assemblée Nationale, les deux premiers ont été égarés après l'arrestation dudit HÉRAULT pendant la Révolution..
4000 £	Ce que coûte chaque an l'entretien de l'attelage dudit HÉRAULT.
5 000 000 £	Le capital en 1777 de NECKER.
120 000 £	Le revenu en 1785 de l'abbaye de Clairvaux.
150 000 £	Le revenu annuel des forges de BUFFON.
24 £ = 1 louis	Ce que donne BUFFON chaque dimanche aux quêteuses.
2 600 000 £	La fortune de VERGENNES en 1787 à sa mort.
6000 £	Le prix de l'anoblissement (frais de sceau, enregistrement, enquête) demandé par ROLAND à VERGENNES en 1783.
26 000 000 £	Ce que rapportent les droits perçus par les fermiers généraux sur les cultures et industries en 1786 pour la Normandie.
25000 £	La rente annuelle en 1786 de DUMOURIEZ, commandant de la place forte de Cherbourg.

6°) Monnaies de cuivre : les monnaies de tous les jours

Ci-contre : sol en cuivre de Louis XVI frappé en 1791 à Lyon (lettre D sous l’écu au revers). Ce sol est d’usage courant, contrairement au louis d’or ci-dessus qui vaut 480 sols.

Ci-contre : liard de cuivre de Louis XVI valant 3 deniers frappé en 1784 à Bayonne (L sous l’écu) à 8 600 000 exemplaires. (une livre = 20 sols ; un sol = 12 deniers). Cette pièce est celle ayant la plus petite valeur à cette époque. C’est la monnaie de « tous les jours ».