Bertrand de MERBAIS, ˆ Arras

(AD59, B1734, folio 15bis)

 

En 1523 ˆ Arras, Jehan DUFAY envoir Phelippes DARTOIS rŽclamer ˆ des compaignons Žtrangers des deniers qui lui sont dus. Bertrand de MEURBAIS rencontrant Phelippes et Jehan dŽclare au nom du gouverneur quĠil faut lui remettre ces deniers. Jehan dŽclare que lui reprendre ces deniers, cĠest le voler. SĠensuit une bagarrre au cours de laquelle un serviteur de Bertrand blesse mortellement ledit Jehan.

 

 

Charles etc, savoir faisons ˆ tous prŽsens et avenir, nous avoir receu lĠumble suplicacion de Bertrand de MERBAIS, escuier capi taine de certain nombre de piŽtons, en notre ville et citŽ dĠArras, contenant comme environ le mois dĠoctobre dernier passŽ, Jehan DAUFAY, cŽpier des prisons des chanoines de Notre Dame dĠArras, auroit requis ung nommŽ Phelippe DARTOIS sergant desdits chanoines et chappitre, faire arrest sur les gaiges dĠaucuns compaignons forains pour certaine somme de deniers que ledit DAUFAY maintenoit lui estre deue par ung prisonnier de guerre lequel seroit terminŽ vie par mort en ses prisons, tenant parti ˆ nous contraire, natif des pays de deˆ, ce que ledit sergent fist. Et icellui arrest ainsi fait, ledit supliant en passant par devant lĠhuys dudit Phelippe DARTOIS lĠappella et lui dit : jĠay charge de monseigneur le gouverneur de faire rendre aux compaignons forains les deniers quĠavez arrestŽ. A quoy respondit ledit Phelippes : je vouldroie bien que ledit DAUFAY y fut appellŽ par ce quĠil lui avoit dit que sĠil rendoit lĠargent quĠil sĠen prendroit audit Phelippe et non ˆ autre. Durant lequel temps que ledit supliant devisoit avec ledit sergant, ledit DU FAY sĠest venu joindre avec eulx. Et lui lˆ arrivŽ, ledit supliant dit audit DUFAY : monseigneur le gouverneur a ordonnŽ ˆ Phelippes DARTOIS rendre lĠargent nampti en ses mains. De quoy ledit DUFAY respondit bien firement : il nĠest point en vous ne en monseigneur le gouverneur le faire rendre et se vous le faites rendre, dĠadressant audit supliant, vous me desrobez. Et de rechief dit audit Phelippes DARTOIS : se vous les rendez je mĠen prendray ˆ vous et mĠen rendrez compte et reliqua. Ledit supliant oyant ces motz : vous me desrobez, se leva et marcha trois ou quatre pas vers ledit DUFAY sans aucunement le touchier. Et incontinent ledit DUFAY print ledit supliant par la teste et lui fist tomber son bonnet et nĠeust estŽ par aucuns compaignons de guerre qui estoient prŽsens et qui les sŽparrent, ledit DUFAY eust grandement oultraigŽ ledit supliant. Aprs laquelle sŽparacion ainsi faite, lesdits compaignons remonstrrent audit DUFAY le grant tort quĠil avoit dĠavoir oultraigŽ ainsi leur cappitaine, lui conseillant quĠil se retirast, ce quĠil nĠa voulu faire, mais demouroit tousiours disant mal et arguant contre ledit suppliant. Et ce voyant ledit supliant que ledit DUFAY ne vouloit partir, print le baston du prevost des mareschaulx de la garnison et le rua aprs ledit DUFAY. Pendant laquelle noise et dŽbat ung des serviteurs dudit supliant vint ˆ tout ung cousteau nu en sa main et en frappa ung cop par derrire en la fesse dudit DUFAY, dont ledit suppliant fut fort marry disant ˆ son serviteur : vous avez tort dĠavoir fait ce que vous avez fait. Duquel cop, environ quinze jours aprs, ledit DUFAY est terminŽ vie par mort. (É)

DonnŽ en notre vile de Malines ou mois dĠavril lĠan de grace mil cincq cens vingt et trois aprs Pasques et de noz rgnes assavoir de cely des Romains le IIIIe et des Espaignes le VIII; par lĠempereur en son conseil ; DESPLEGHEM visa.

 

[cŽpier = ge™lier]