Philipe MASCLER, de Manin

(AD59, B1740, folio 71)

 

En 1520 ˆ Avesnes-le-Comte Philipe MASCLER frappe mortellement avec dÕautres un sergent ivre Pierre REGNAULT, qui tra”nait un de ses compagnons par les cheveux. Quelque temps aprs, il donne des coups dՎpŽe mortels ˆ Pierre LEBLANC curŽ de Boiry qui Žtait lÕamant de sa femme et profitait de son or.

 

 

Charles, par la divine clŽmence esleu empereur, scavoir faisons ˆ tous prŽsens et advenir, nous avoir receu lÕumble supplication de notre trs humble subgect Philipe MASCLER, natif de notre pays et contŽ dÕArthoys du bas pays, contenant comment il y a noeuf ou dix ans ou environ, que ledit suppliant, soy trouvant acompaigniŽ dÕaucuns josnes compaignons, partit du villaige de Manin pour aller ˆ la procession dÕAvesnes le Conte, demye lieue de lˆ. Et estant audit Avesnes ung jour aprez disner ˆ trois heures, ledit suppliant veyt ung Pierre REGNAULT alors sergeant quy traisnoit par les cheveulx ung nommŽ Collenet TRAUWET son compaignon et quy estoit venu en sa compaignie. Et ainsi que les assistens disoient que ledit Pierre estoit yvre et ne scavoit ce quÕil faisoit, sinon soubz vuibre dÕestre sergeant, dont ledit suppliant ne scavoit riens, oyant que lesdits assistens disoient aussi que cÕestoit par haynne ˆ cause de certain dŽbat quÕilz avoient eu auparavant ensemble, icelluy suppliant estant aprochiŽ avec sa compaignie pria audit Pierre de se dŽporter de desdits oultraiges et forches, dont il ne tint compte, mays continua en icelles sans rendre aucune responce. Parquoy ledit supliant et sa compaignie fraprent aucuns coups de leurs espŽes sur ledit Pierre, lesquelz copz nÕestoient mortelz. Toutesfoys ˆ cause de son mauvays gouvernement ou autrement, sept ou huyt jours aprez il termina vye par trespas, dont ledit suppliant, en tant que luy touchŽ, a fayt paix et satisfaction ˆ partie.

Or est il deppuis advenu que, ou mois de mars XVC vingt deux, ledit suppliant fut adverty que ung nommŽ messire Pierre LEBLANC en son vivant curŽ de Boiry, hantoy et frŽquentoit journellement avec sa femme en sa maison, et que pys est, se vantoit que la femme dudit suppliant avoit mille pices dÕor quy estoient au commandement dÕicelluy curŽ et non dudit suppliant. Lequel aprez avoir oy ledit propos, ayant sa femme derrire luy ˆ cheval et trouvant ledit curŽ sur les champs accompaigniŽ dÕune sa nyepce, laquelle disoit des iniures audit supliant, lequel en estoit malcontent pour le dŽshonneur que ledit curŽ luy avoyt fait et ˆ ses parens, veu aussi quÕil luy avoit deffendu sa maison de quoy il ne se dŽportoit. Icelluy suppliant, estant de ce desplaisant et meu de chaulde colle, descendit de son cheval et donna certains coups dÕespŽe audit curŽ, desquelz certains jours aprez il est allŽ de vie ˆ trespas.(É)

DonnŽ en notre ville de Bruxelles ou moys de may lÕan de grace mil cinc cens vingt neuf, et de noz rgnes ascavoir de celluy des Rommains etc le XIe et de Castille etc le XIII; soubscrit par lÕempereur en son conseil ; signŽ VERDE RUE.