Gilles et Jehan de LHOMMEL, de Givenchy en Gohelle

(AD59, B1738, folio 79)

 

En 1523 Givenchy, les frres Gilles et Jehan de LHOMMEL tuent coups dՎpe les frres Merin et Martin DESCENDRES qui avaient battu leur pre, car il avait refus de leur payer un repas pris en commun.

 

Charles etc, savoir faisons tous prsens et avenir, nous avoir receu lumble supplication de Gilles et Jehan de LHOMMEL frres, josnes compaignons marier, enffans de Martin de LHOMMEL, rsident au villaige de Givenchy en la Gehelle, contenant que environ la fin du mois de may lan XVC XXIII, ledit Martin de LHOMMEL pre desdits suplians, Merin et Martin DESCHENDRES frres et autres disnrent ensemble en la maison de Clment VISEUX carbartier demourant audit lieu de Givenchy. Et aprs quilz eurent disn et prins leur rfection, comptrent leur escot qui montoit environ de IX X patars, que ledit Merin DESCENDRES dit audit Martin de LHOMMEL quil lui prestast ledit escot. Ce que ledit Martin ne voulut faire, disant quil aymoit mieulx payer un patar sil lavoit despendu que dix patars. A cause de quoy se meurent parolles, tellement que ledit Martin de LHOMMEL wyda la dite maison et affin quil ny eust noise, ledit Clment hoste dudit cabaret ferma lhuys. Mais ledit Merin DESCENDRES voulant faire desplaisir audit Martin de LHOMMEL luy dit quil ouvrist lhuys ou quils frapperoient sur luy, mais nonobstant lesdites menasches, ledit Clment VISEUX nen voulut riens faire. Par quoy ledit Merin rompit et bouta oultre ung aultre huys, par lequel il wyda ayant ung thinel, comme aussi fist ledit Martin DESCENDRES son frre, garny dun ferment, et coururent aprs ledit Martin de LHOMMEL qui senfuyoit et finallement le rataindrent et frapprent sur luy assavoir, ledit Merin dudit thinel en la teste, tellement quil labatist par terre, et incontinent quil fut tomb, ledit Martin DESCENDRES le frappa dudit ferment au dos. Et neut est quaucuns y sourvindrent ilz leussent illecq homicid, comme il fait prsupposer. Desquelz copz et batures ledit Martin de LHOMMEL coucha longtemps mallade au lit.

Et environ trois sepmaines aprs, lesdits Merin et Martin DESCENDRES et Vincent THOULOUSE vindrent boire audit cabaret. Et aprs quilz se furent partiz dillecq, allrent parmy le villaige dudit Givenchy, o ilz trouvrent couchiez ledit Jehan suppliant et Anthoine de LHOMMEL son frre auprs dune haye quy ne pensoient riens. Et lors ledit Vincent THOULOUSE dit audit Jehan de LHOMMEL qui avoit demand comment son beau frre se portoit, disant oultre ces motz : et puisque tu le demande, viencha il le te diray. Et veant lesdits suplians que lesdits DESCENDRES et THOULOUSE nestoient contens de loutraige quilz avoient fait audit Martin de LHOMMEL leur pre, lequel gisoit encoires mallade au lit, cause desdites batures, ains quilz les vouloient aussi outrager, se levrent de la place et sans respondre aucune chose affin dՎviter noise, se retirrent en leur maison. Mais lesdits DESCENDRES et TOULOUSE les voulurent sieuvir disans ces motz : allons, alons, il fault autant dboulir que grneter, ce que les assistens empeschrent en leur remonstrant que lesdits de LHOMMEL ne leur avoient riens fait ne dit. Mais, tantost aprs, lesdits Martin et Marin DESCENDRES non contens et avec eulx Jehan et Pierchon DESCENDRES tous frres, se embuschrent au coing du murent Hammain, faisans de espier se lesdits suplians ne retourneroient. Et veans quilz ne venoient poient, se retirrent tous ensemble la maison Martin DESCENDRES. Pendant lequel temps revindrent lesdits Jehan et Gilles de LHOMEL suplians et Robert de BUISSON et eulx estans lendroit dudit coing du muret, ung nomm Guinot CHEVALLIER qui estoit illec assiz, se leva et alla avec eulx embastonn dune fourcque et sen allrent ensemble par les ruelles. Et environ ung quart dheure aprs, lesdits DESCENDRES et TOULOUSE et lesdits LHOMMEL accompagnez desdits Robert de BUISSON et Quinot CHEVALLIER rencontrrent lun lautre. Que lors, ilz commenchrent eulx entrebatre et ruer lun sur lautre, tellement que ondit dbat et conflict lesdits Merin, Martin et Pyerchon DESCENDRES furent fort bleschiez en la teste et ailleurs. Au moyen desquelles bleschures, lesdits Merin et Martin DESCENDRES, par faulte de bon appareil, garde ou autrement, sont allez de vie trespas.

Et combien que iceulx suplians soient amrement desplaisans de ladvenue dudit cas, nantmoins doubtans rigeur de justice, ilz se sont absentez de noz pays et seigneuries esquelz ilz noseroient bonnement retourner, estre, converser ne demourer leur totale dsolation et destruction, se notre grace et misricorde ne leur est sur ce impartie. Pour laquelle actendu ce que dit est, mesment que en tous autres cas, ilz ont tousiours est bien famez et renommez, ilz nous ont trs humblement suppli et requiz. Pourquoy nous, ces choses considres et eu sur ce ladvis de noz bien amez les bailli ou son lieutenant et hommes de fiefz de notre chastel de Lens, ausdits Gilles et Jehan de LHOMMEL suplians, inclinans favorablement leur dite supplication et requeste, et leur veullans en ceste partie prfrer grace et misricorde rigeur de justice, avons ou cas dessusdit, quitt remis et pardonn, quittons remettons et pardonnons ().

Donn en notre ville de Malines ou mois davril lan de grace mil cincq cens vingt et six avant Pasques, et de noz rgnes assavoir des Romains, de Germanie, etc le IXe, et de Castille etx le XI; par lempereur en son conseil ; sign Verderue.