Jehennet de LANNOY, d’Ablain-Saint-Nazaire

(AD59, B1741, folio 215v)

En 1529 à Carency, avoir avoir bien bu à la ducasse, Jehennet de LANNOY retourne chez lui et rencontre en chemin Michiel HAY qu’il accuse d’être le meurtrier de son frère. S’ensuit une bagarre au cours de laquelle ledit HAY est tué d’un coup d’épée.

Charles etc, savoir faisons à tous présens et avenir, nous avoir receu l’umble supplication de Jehennet de LANNOY, josne homme à marier natif du villaige d’Alblaing en notre pays d’Artois, contenant comme ou mois de septembre dernier par ung jour de dimenche, ledit suppliant estoit allé jouer au villaige de Carenchy, où l’on faisoit dansses et esbatemens pour ce qu’il estoit la dédicace. Ouquel lieu iceluy remonstrant passa le temps tant au jeu de palme que autrement et percevant que le soir approchoit se partit pour soy en retourner audit lieu d’Alblaing, assisté de Jennet ANSSART son serviteur et Tassac DESPREZ. Et estans en chemin, percheut venir à présent deffunct Michiel HAY, lequel paravant avoir esté occasion de certain homicide advenu en la personne de deffunct maistre Hector de LANNOY frère dudit suppliant. Combien que que d’iceluy homicide il n’eust esté facteur ne complice, néantmoins le sang luy mua et esmeu de colère et qu’il avoit bu aussy oudit Carenchy, à l’entrée du bois dedens le chemin qui est chemin commun cottoyant ledit bois pour aller oudit lieu d’Alblaing, dist audit feu : traittre tu as esté cause de la mort de mon frère, et se te treuve devant moy. Que lors ledit feu respondit bien arrogamment audit suppliant qu’il n’estoit point vray. Ce oyant ledit suppliant surprins de colère et de boire comme dit est, desgaingna son espée et poursievit ledit deffunct, luy donnant tant oudit chemin que oudit bois ung ou deux cops de taille aus bras et jambes sans avoir intencion de le occire, et n’eust esté tué desdits cops par ledit supliant donnez. Mais ce fait et ledit suppliant soy retirant arrière cuidant que ledit DESPREZ fit le semblable, iceluy DESPREZ de son propre motif et sans avoir charge dudit suppliant et à son desceu donna ung cop d’estocq au petit ventre dudit deffunct, dont quelque temps après, par faulte de bon appareil ou autrement il alla devie à trespas. (…)

Donné en notre ville de Malines le jour du bon Vendredy Saint ou mois d’apvril l’an de grace mil cincq cens et vingt neuf et de noz règnes assavoir des Romains et Germanie le XII^e et de Castille et autres le XIIII^e ; soubscript par l’empereur en son conseil ; signé J. DARTHE.