Florens de LACTRE, Arras
(AD59, B1737, folio
109v)
En 1525 Arras, lĠarcher Florens de LACTRE en
tue un autre Josset BLAN qui refusait de lui donner les six sols quĠil lui devait
en partage dĠun butin de guerre.
Charles etc, scavoir faisons tous prsens et avenir,
nous avoir receu lĠhumble supplicacion de Florens de LACTRE, josne filz archier
de noz ordonnances de la garnison de notre ville dĠArras, soubz la charge de
notre cousin le seigneur du Roeux, contenant comme le mercredi environ la fin
du mois de may lĠan XVC vingt cincq, kedit supliant tencontra ung
nomm Dominique aussi archier de ladite compaignie, auquel il demanda sĠilz ne
auroient riens du butin quĠilz avoient fait Btencourt et aultres lieux,
lequel luy respondit que ouy, et que Josset BLAN aussi archier et butinier
avoit six solz pour luy. Le lendemain ensuyvant icellui supliant rencontra
ledit Josset auquel il dit : Dominique mĠa dit que avez six solz pour moy
du butin de Btencourt, lequel Josset
luy respondit quĠil ne savoit sĠil estoit escript ou billet et quĠil y
regarderoit. Le lendemain jour du vendredy environ sept ou huyt heures du
matin, trouva ledit Josset sur le petit marchi dĠArras qui se promenoit avecq
aucuns hommes dĠarmes et archiers de ladite bende, auquel il dit : venez
cha, ne me baillerez vous point les six solz que me devez pour mon butin. A quoy il fist responce : si feray, je vous
payeray samedi ou dimenche, je nĠay point argent ceste heure. Ce oyant par
ledit supliant et saichant quĠil avoit argent assez luy dit ces motz : vous
bavez vous de moy, vous me paierez voirement. Et aprez ses parolles ledit supliant se partit de luy malcontent, se
pourmenant aucune espace de temps sur ledit marchi et jusques ce que ledit
Josset se partit arrire des autres, que lors combien toutesvoyes que
auparavant ils avoient tousiours est bons amis ensamble, estant mary que pour
si petite chose il reffusoit le payer et luy sembloit quĠil se gaudissoit de
luy, se approcha dudit Joset en lui disant : Josset je vous prie que me
baillez mon argent, sans plus
parolles. Sur quoy il respondit : vecy bon gallant je nĠen feray riens. Et il supliant dit que si feroit, et incontinent
desgaingnrent leurs espes et rurent pluiseurs cops lĠun sur lĠautre,
tellement que luy supliant de cops de taille de son espe blessecha ledit
Josset, un cop ou coeutre, ung autre en lĠespaulle et ung en la gorge, duquel
il cheit par terre, et brief aprs alla de vie trespas. (É)
Donn en notre ville de Malines le jour du bon
vendredy ou mois de mars lĠan de grace mil cincq cens vingt et cincq, et de noz
rgnes assavoir des ceulx des Romains etc le VIIIe et de Castille
etc le onziesme.
[voirement = en vrit, assurment ; baver = dire
des niaiseries ; gaudir = se moquer, railler ; vecy = voici ;
galant = bon compagnon]