Fragments de généalogie ascendante de

Jean-Baptiste ISNARDY,

fondateur de la Bibliothèque Municipale de Boulogne/mer

(Cartes postales anciennes aimablement communiquées par Aimée ISNARDY et Gilles CLERC son époux)

Note sur Puget-Théniers (06, Alpes-Maritimes) :

Dès l’époque de la Ligue en 1582, le Roi de France affirme ses prétentions sur le comté de Nice. En 1597 les Français occupent Puget-Théniers, mais le Traité de Westphalie en 1648 met fin à cette occupation. En 1688 Louis XIV ordonne à Catinat d’envahir le comté de Nice ; une correspondance datant de 1692 montre que le duc Victor-Amédée de Savoie ne se résigne pas à l’occupation de Puget-Théniers et qu’il compte sur le loyalisme de ses habitants. Le Traité de Turin de 1696 restitue le comté de Nice au duc de Savoie. En 1704, le fief de Puget-Théniers est érigé en comté au profit de Nicolas GRIMALDI.

Au cours de la guerre de succession d’Espagne, entre 1705 et 1713, Nice est encore une fois prise et démantelée. En 1705 Puget-Théniers doit contribuer aux dépenses de l’armée française pour 21000 £ de Piémont. Une troisième occupation du comté de Nice a lieu de 1744 à 1748 au cours de la guerre de succession d’Autriche. Les habitants de Puget-Théniers doivent à nouveau payer les quartiers d’hiver des troupes hispano-françaises pour 2300 £ par mois pendant la durée de l’occupation en 1747. Le traité d’Aix-la-Chapelle en 1748 restitue le comté de Nice au Roi de Sardaigne.

En 1760 un traité entre Louis XV et le Roi de Sardaigne duc de Savoie, fixe les frontières entre la France et le Comté de Nice rattaché au duché de Savoie ; la ligne de partage passe au travers de Puget-Théniers : 9/10 vont au Comté de Nice, et 1/10 appelé le Plan de Puget est rattaché à la Provence. Des impôts payés par les habitants de Puget-Théniers iront donc au Roi de France, et d’autres au duc de Savoie !

En 1792 la France prend possession de Nice (et de la Savoie). Après de nouveaux conflits, guerres et occupations, le traité du 15 mai 1796 entre la France et la Sardaigne reconnaît l’appartenance de Nice et à la Savoie à la République Française.

En 1814 Nice retourne au duc de Savoie et en 1860 la Savoie et Nice deviennent définitivement françaises. Toutes ces guerres ont provoqué à Puget-Théniers de nombreux mouvements de populations, comme le suggère l’étude des patronymes dans les registres BMS de Puget-Théniers. Jean-Baptiste ISNARDY, né dans une commune qui deviendra franco-sarde en 1760, a donc pu faire sans difficulté des études chez les Oratoriens de Toulon. (Source : Histoire de Puget-Théniers, par Charles Jacquet).

Arbre généalogique de Jean-Baptiste ISNARDY

Conventions usuelles : o = baptême ; x = mariage ; + = décès ; les parents du n°N sont : 2N pour le père, et 2N+1 pour la mère.

Première génération

n°1) ISNARDY Jean-Baptiste

o 1-8-1749 Puget-Théniers (04, Alpes-Maritimes) ;

+ 22-11-1830 Boulogne-sur-mer (62, Pas-de-Calais)

x 12 brumaire an XI (6-11-1802) Boulogne-sur-mer : ADAM Victoire

Note 1: Acte de baptême à Puget-Théniers de Jean-Baptiste ISNARDY, dont une traduction du latin est: «l’an que dessus (1749), et le premier août, est né un fils de Jean ISNARDY et de Thérèse DAVID, mariés, baptisé par moi pasteur de ce lieu, auquel on a imposé le nom de Jean Baptiste. Le parrain fut Jean Baptiste ISNARDY et la marraine Catherine DAVID. Signé CORNIL vicaire.»

Note 2 : acte de décés à Boulogne de Jean-Baptiste ISNARDY: «L’an 1830, le 22 novembre, trois heures et demie après midi, pardevant nous Augustin Louis MARTINET adjoint faisant pour l’empêchement du maire la fonction d’officier public à l’état civil de Boulogne sur mer, sont comparus messieurs Pierre MABILLE propriétaire demeurant en cette ville, âgé de 55 ans, beau frère maternel du cy après décédé à cause de son épouse, et Théodore FLAHAULT docteur médecin demeurant en cette commune, âgé de 34 ans, beau neveu du même côté du décédé, lesquels nous ont déclaré que monsieur Jean Baptiste ISNARDY ancien oratorien, propriétaire, bibliothécaire et membre du conseil municipal de cette ville, y demeurant, natif de Puget le Théniers, état sarde comté de Nice, âgé de 81 ans, époux de dame Victoire Antoinette ADAM, fils des feus Jean ISNARDY et Thérèse DAVID, est décédé ce jour d’hui à 4 heures du matin en son domicile Rue de l’Ecu n°33.»

Seconde génération

n°2) ISNARDY Jean

Homme de loi (notaire ou procureur)

o 21-4-1721 Puget-Théniers

+ < 1795

x ca 1748, pas à Puget

n°3) DAVID Thérèse

o 1730 Nice (ou environs, selon son acte de décès)

+ 1^e brumaire an IV (23-10-1795) Puget-Théniers 

Enfants du couple ISNARDY Jean-DAVID Thérèse nés à Puget-Théniers:

* Jean-Baptiste (n°1), parrain et marraine (pm) Jean Baptiste ISNARDY et Catherine DAVID ;

* Anne Marie, née le 27-2-1753, pm Pierre NITARDY maître chirurgien de ce lieu de Pigne et Anne BAUD ;

* Marie Claire, née le 2-11-1755, pm Antoine CORNIL et Isabelle ISNARDY son épouse;

* Geneviève, née le 24-10-1758, pm Jean Joseph ISNARDY et Anne Marie SAURIN son épouse ;

* Silvestre Noé, né le 25-12-1761, pm Silvestre CORNIL et Jeanne Marie SAUVON ;

* Marie Rose, née le 19-3-1765, pm Gaspard BELONE de la paroisse de Fogeret et Marie Jeanne ISNARDY de cette paroisse ;

* Honoré Blaise, né le 3-2-1768 (+ 8-11-1770), pm Honoré CORNIL et Elisabeth GUÉRIN son épouse ;

* Honoré Sauvaire, né le 6-8-1770 (+ 15-9-1772), pm Honoré COMPAGNON et Catherine Barbe.

Troisième génération

n°4) ISNARDY Jean-Baptiste

o ca 1682, Saint-Pierre (Alpes-de-Haute-Provence) ?

+ 7-11-1766 Puget-Théniers 

x 24-2-1716 Puget-Théniers :

n°5) BAUD Anne

o 8-10-1696 Puget-Théniers

+ 26-8-1767 Puget-Théniers 

Note : enfants du couple 4-5 nés à Puget :

* Marie Catherine, o 10-11-1716, pm Paulet BAUD et Catherine AUTRAN ;

* Anne Marie, o 20-3-1718, pm Honoré BAUD et Jeanne CORPORANDY ;

* Jean, o 24-1-1721, pm Jean ISNARDY et Julia FAUDON ;

* Elisabeth, o 29-12-1722, pm Joseph BAUD et Elisabeth RIBODY ;

* Françoise, o 12-2-1725, pm Joseph ISNARDY et Françoise CHAMPOSSIN sa femme ;

* Joseph, o 28-8-1726, pm Joseph LUPONIS et Anne FANDON ;

* Elisabeth, o 16-11-1728, pm Jean GARNIER et Elisabeth GARNIER sa femme ;

* Alexandre, o 15-5-1731, pm Alexandre ISNARDY et Clara OLIVIER sa femme, de St-Pierre ;

* Marie Marguerite, o 19-2-1733, pm Jacques PIGNON et Antoinette PIGNON sa fille , + 1733 ;

* Jean Honoré, o 9-9-1734, pm Jean PANARDY et Anne Marie Magdeleine LOUIQUY sa femme ;

* Jeanne Marie, o 17-6-1737, pm Antoine MARCELLIN et Jeanne ISNARDY sa femme ;

* Thomas, o 25-10-1742, pm Thomas LUPSAYT et Anne BOETY sa femme.

n°6) DAVID François

o Nice (ou environs)

n°7) RICORDY Marie Catherine

o Nice (ou environs)

+ < 1795

Quatrième génération

n°8) ISNARDY Jean

o Saint-Pierre (Alpes-de-Haute-Provence)

+ 7-10-1731 Puget-Théniers 

x 22-9-1679 Puget-Théniers  (fiançailles à St-Pierre le 19-9-1679) :

n°9) FAUDON Julia

o 1654-1664

+ 10-4-1734 Puget-Théniers (déclarée septuagénaire au décès)

Note 1 : Jean ISNARDY et Julia FAUDON sont parrain et marraine au baptême de leur petit-fils Jean (n°2) le 21-4-1721.

Note 2 : Jean ISNARDY (n°8) est frère d’Alexandre, qui épouse par CM du 13-2-1692 à Saint-Pierre : Claire Anne OLLIVIER.

n°10) BAUD Paul

o La Rochette (Alpes-de-Haute-Provence)

+ > 1730

x 6-1-1693 Puget-Théniers :

n°11) AUTRAN Catherine

o 27-2-1662 Puget-Théniers

+ 26-5-1730 Puget-Théniers (inhumée dans l’église du couvent des Augustins)

Note 1: les témoins au mariage des n^os 10 et 11 sont : Jean-Baptiste SAURIN et Paul BELIN.

Note 2: enfants répertoriés du couple 10-11 :

* Joseph, o 10-10-1694, pm Honoré BAUD et Anne ROGON ;

* Anne, o 8-10-1696, pm Pierre PIGNON et Anne LAUTARD sa femme.

Note 3: le couvent des Cordeliers, dédié à Saint Augustin, date du XIV^e siècle, et possédait une église pouvant contenir 1300 personnes. Ce couvent ne contient en 1708 que deux religieux et un frère lai. Il est fermé par le Roi de France en 1783, à cause de « l’inconduite » du prieur. Racheté alors par l’évêque de Glandèves pour en faire un Séminaire, le couvent devient en 1793 bien national. Il y avait de nombreux conflits entre le curé et les moines concernant les obsèques d’habitants de Puget inhumés dans l’église du monastère.

Cinquième génération

n°16) ISNARDY Claude

Notaire à Saint-Pierre, bourgeois dudit lieu

+ > 1679

x par CM du 13-8-1650 à Saint-Pierre, pardevant M^e Lion :

n°17) AUTHIER/DAUTHIER Louise

n°18) FAUDON Jean

+ < 1679

n°19) SALUANY Françoise

Enfants nés à Puget-Théniers du couple 18-19 :

* Augustin, o 18-11-1662, pm : Augustin SALUAGNY et Valencia ERY sa femme ;

* Andréa, o 9-12-1660 (+ 11-1-1662), pm : Augustin SALUAGNY et André SCAFFIDA.

Note : Le 22-2-1660 a lieu le baptême d’Antoine SALUAGNY, fils d’Augustin et Valentia ERY ; ses pm sont : Antoine SALUAGNY et Françoise SALUAGNY, frère et sœur dudit Augustin.

n°20) BAUD Raphaël

+ < 1693

n°22) AUTRAN Augustin

+ < 1693

n°23) MALUANNA Marguerite

Note : les enfants répertoriés du couple 22-23 sont :

* Paul, o 29-8-1660 Puget, pm : Paul MAURIN et Jeanne BERARD ;

* Catherine, o 1662, pm : Jean AUTRAN et Catherine femme d’Antoine AUTRAN, Augustin et Jean étant enfants dudit Antoine AUTRAN.

Sixième génération

n°32) ISNARDY / ISNARD Jean Anthoine

Notaire royal à Saint-Pierre

+> 1650

n°33) AMADIEU Anne

n°34) DAUTHIER Joseph

Bourgeois à La Penne (Alpes-Maritimes)

+> 1650

n°35) CHIERE Anne

+> 1650

n°44) AUTRAN Antoine

n°45) N…Catherine

Septième génération

n°66) AMADIEU N…

Avocat à Draguignan

n°67) DE GLANDEVES Magdalenne

Actes notariés concernant les numéros 8, 16 et 32 :

(Orthographe d’origine)

Contrat de mariage entre Claude ISNARD et Louise DAUTHIER

le 13-8-1650 à La Penne (Alpes-Maritimes)

pardevant M^e Laurens LION notaire royal de la Roucheste

(Puget de Feugeste est l’ancien nom de Saint-Pierre)

Au non de Dieu soit il amen.

L’an mil six cens cinquante et le treizième jour du moy d’aoust après midy comme soit que mariage soit esté tracté par parolles de l’advenir entre :

* Monsieur Claude ISNARD, bourgeois du Puget de Feugeste, filz de maistre Jean Anthoine ISNARD notaire royal, et de damoiselle Anne DAMADIEU, icelle fille de monsieur AMADIEU vivant advocat au siège de la ville de Draguignan et de damoiselle Magdalenne de GLANDEVES d’une part ;

* Et damoiselle Louise DAUTHIER, fille de Joseph bourgeois du lieu de La Penne, et d’Anne CHIERE sa mère, le tout diosèze de Glandèves.

Et désirant les partyes ledit mariage achevé à la forme de la religion crestienne, à ceste cause constitués en leurs personnes pardevant moy notaire royal soubzsigné et tesmoingz bas només, ledit monsieur Claude ISNARD bourgeois dudit Puget Feugeste avec la présance et consantement de sondit père, et ladite Louise DAUTHIER du consantement dudit Joseph DAUTHIER et ladite Anne CHIERE ses père et mère, et de monsieur Alexandre DAUTHIER sieur de La Penne oncle lissance et authorité donnant respectivement ausdites partyes de passer le présant acte de mariage et par ainsins se sont promis et prometent l’ung l’autre de soy prandre et espouser en vray et légitime mariage en face de nostre sainte mère l’église, lhors que de ce faire en seront requis l’ung l’autre, et ainsins l’ont promis et juré, et pour ce qu’il est de louable coustume en ce pays de Prouvance, doter et constituer dot aux filles célébrant mariage, pour plus facille suportation des charges d’icelluy à ceste dite cause, constitué en sa personne pardevant nous dits notaires et tesmoingz bas només ledit Joseph DAUTHIER bourgeois père de ladite Louise DAUTHIER de son gré par luy et les siens, ayant le présant mariage pour agréable et en contemplasion d’icelluy a constitué et assigné en dot et pour cause d’icelluy à ladite Louise DAUTHIER sa fille,et pour elle audit ISNARD son feuteur mary icy présantz instipulans et aceptans, pour eux et les leurs, scavoyr est la somme de quatorze cens livres tournoises, à ce conprins ses coffres joyeaux et garnimantz, pour en disposer à leur plésir et vollonté, de laquelle somme ledit monsieur Claude ISNARD a heu et resseu dudit Joseph DAUTHIER son beau père, scavoyr la somme de quatre cens livres qu’il resseu en pistolles couing d’Espagne, realles, et autre monnoye courante, à noz présances et des tesmoingz, et deux cens livres en deux tranteniers et vingt bestes averages [ ?] entre fèdes et chèvres que ledit ISNARD a dit avoir resseu par sy devant, et cens cinquante livres pour ses robbes coffres et joyaux, qu’il a resseu présantement et l’en a quitté, faisant au tout la somme de sept cens cinquante livres, de laquelle ledit ISNARD en a quitté et quitte ledit DAUTHIER son beau père, en bonne et deube forme et le restant de ladite somme constituée qu’est six cens cinquante livres ledit DAUTHIER a promis les payer audit Claude ISNARD en payes annuelles de cinquante livres pour paye acomansant de faire la première du jour d’huy en ung an prochain et ainsins continuant jusques à l’anthier payement de ladite somme, promet ledit monsieur Claude ISNARD que tout ce qu’il a resseu et resepvra de doct de sadite famme de le recongnoistre comme dès maintenant le luy recongnoit et assure sur tous ses biens présans et advenir et mesmes sur les biens et héritage que sondit père luy assurera et desanparera [ ?] cy après conformément au présant acte pour estre le tout assuré à sadite feuture famme en cas de restitution qu’à Dieu ne plaisse.

Et présant à ce que dessus ledit monsieur Jean Anthoine ISNARD notaire royal lequel ayant le présent acte de mariage pour agréable et en contenplasion d’icelluy, a dit que ayant luy deux anfans masles scavoyr ledit monsieur Claude et Jean le segond son cadet lequel ayant entrepris d’estudier croyant qu’il continuera à poursuivre ses estudes espérant moyenant l’adcistance de Dieu qu’il parviendra à son dessain ne pouvant par ce moyen se randre souciable à la culture de la terre ny mesnager sa poursion héréditaire et pour le randre libre dans son santiment, ledit ISNARD père veust et entand qu’il soit légataire et à ces fins soy réserve la somme de douze cens livres en fondz, tant du bon que du mauvais, du loing que du près, de ses biens et héritage, pour soy franche ladite réserve de toutes charges héréditaires pour en dispouser à l’advenir en faveur dudit son fils Jean, du tout ou en partye pour enthier payement de tous les droitz qu’il pourroit avoir à prandre sur ses biens et héritages et aussy pour la décharge de sa consiance dudit ISNARD père et autres ainsins qu’il verra bon estre, soy réservant encores ung couing de terre en l’ubac fondz et fruitz et la moitié des mubles de sa maison, pour en faire ce que luy plerra, et aux fins que ledit monsieur Claude ISNARD se puisse entretenir honnorablement en tous et chascung ses autres biens maisons bastides terres prez jardins et autres biens soient en quoy qu’ils consistent en quelle part et lieu qu’ils soient et consistent, ledit maistre ISNARD père de son bon gré par luy et les siens a fait et nomé son

héritier universel et pour le tout ledit Claude ISNARD son filz dès aujourd’huy luy faisant metre et désanparer dès maintenant avec puche [ ?] que durant sa vie ne pourra rien allianner de son fondz ny engager icelluy soy réservant ledit monsieur Jean Anthoine ISNARD les fruitz de tous lesdits biens pour en jouir à sa vollonté durant sa vie, prometant de nourrir ledit monsieur Claude ISNARD sa famme et enffans vestir chausser et alimanter à son pouvoir et suivant la faculté de ses biens et ne pouvant demeurer ensanble ledit monsieur Claude son fils jouira de tout le fondz et fruitz de ses biens et iceulx cultivera en son propre, soy réservant ledit ISNARD père une pansion honeste et raisonable pour luy durant leur vie que luy sera payée anuellement par ledit ISNARD fils, à la cognoissance de deux hommes de leurs parens et amis, et ledit Jean sera aussy entreteneu au despans de l’héritage, tant que sadite femme demurera de demander aulceugne répétition de sa dot sur ces biens, et aussy les quatre cens esceus réservés seront en demure tant que plerra audit ISNARD père et jusques qu’il verra estre bon d’en dispouser du tout ou en partie et ne jouissant ladite damoiselle DAMADIEU d’aulceugne pansion ou n’en voullant jouir elle ussera de son droit, et ledit ISNARD père de ces réserves, comme aussy en cas de céparation ledit monsieur ISNARD père jouira de la moitié de sa maison d’abitation et maison du pigonnier pour y demurer luy et sa famme durant leur vie, de prandre fruitz pour manger en ses biens en toute sorte dort… [ ?] en ses jardins et de prandre pigonneaux en son pigonier, en oultre ledit maistre ISNARD soy réserve la jouissance de son office de notère pour l’exerser durant sa vie, en retirer les esmolumens et après son décès ou plus tost au choix dudit père, ledit ISNARD fils en sera le propriétère pour soy faire resepvoir notère, ainsins qu’il verra bon estre, encores ledit ISNARD père donne pouvoir audit Claude son fils de contracter et négossier à son sul profit en toute sorte de négosses le randant par le présant acte père de famille sans que personne puisse rien prétandre ny demander sur ses affaires et négosses qu’il pourra faire. Ayant lesdites parties requis acte qu’a esté fait et publié audit La Penne et dans la maison dudit sieur Joseph DAUTHIER père en présance de Messieurs Pol PANARD prieur dudit Puget Feugeste et Jean FABRE dudit lieu tesmoingz requis et soubzsignés.

Ajout qu’il a été impossible de replacer dans le texte: « et ce pour tous les droitz que ladite sa fille ou soit sondit feuteur mary pouroit prétandre tant pour droitz paternels que maternels, l’en ayant quitté. »

[Ont signé : ISNARD père, J. AUTHIER, Pol PANARD, La Penne, Laurens LIONS]

Contrat de mariage entre Honnoré ISNARDY et Catherine DE OLLIVIER

passé le 13 février 1689 à Saint-Pierre (Alpes de Haute Provence)

pardevant M^e Claude ISNARDY notaire royal

Au nom de Dieu soit il.

L’an mil six cens quatre vingt et neuf, et le trèze du mois de febvrier, il est que mariage a esté tresté et acordé entre :

* Honnoré ISNARDY bourgeois, fils de feu Louis et de Jeanne MURRERE de ce lieu de Saint Pierre, d’une part ;

* Et damoiselle Catherine DE OLLIVIER, fille de sieur Pierre OLLIVIER, bourgeois de la ville de Marseille, et de damoiselle Louise DE BENOIST de ladite ville.

Et désirant les parties, leurs parans et amis, l’acomplisement dudit mariage, à ces fins estant présents en personnes pardevant nous notaire royal signés tesmoings le dit ISNARDY et la demoiselle DE OLLIVIER, icelle avec la présance de sesdits père et mère, ont promis se prendre en mariage et expouser en face de nostre sainte mère Esglise, laquelle demoiselle Louise DE BENOIST ayant ledit mariage agréable, a constitué et asigné en doct à ladite demoiselle Catherine sa fille, et pour elle audit ISNARDY présents estipullants la somme de mille et cinq cens livres, y comprins ses joyaux ardes et coffres du prix de trois cens livres, à compte de laquelle constitution ledit ISNARDY a dict avoir receu et retiré lesdits joyaux et ardes dudit prix de trois cens livres, et en quitte ladite damoiselle DE BENOIST. Et pour les mille deux cens livres restentes, seront payés ausdits fusteurs mariés après le décez de ladite demoiselle DE BENOIST, et seur ses biens qu’elle a et pourroit à l’avenier, et au choix dudit ISNARDY, bien pandant la vie de ladite damoiselle DE BENOIST elle promet payer les insthérest de ladite somme de mille deux cens livres au denier vingt, annuellement lesquelz inthérest comancent à courir du jour d’huy et ladite damoiselle DE BENOIST les payera comme elle promet le trèze febvrier mil six cens nonante, ainsin continuera au mesme jour les autres années suivantes, la vie durant de ladite demoiselle DE BENOIST, ou tant qu’elle demeurera sésie de ladite somme, à condisions que au cas qu’elle ne paye annuellement lesdits insthérest à ladite réson et aux termes sy dessus, que sera permis audit ISNARDY de se fère payer de ladite somme de mille deux cens livres et inthérest sy point en y a sur les biens de ladite damoiselle DE BENOIST, par un seul exploit et par les extimateurs modernes jurés dudit Saint Pierre, quy en feront raportriere [?] le premier nommé, sans aucune formalité de justice, le dispansant de toute assignation. Bien sera permis à ladite damoiselle DE BENOIST de payer ladite somme de mille deux cens livres en argent à un seul payement, lequel ISNARDY a promis d’assurer et reconoistre à ladite damoiselle Catherine DE OLLIVIER tant les trois cens livres sy dessus receues au prix desdits coffres que tout ce qu’il exigera à l’avenier du doct et droictz d’icelles sur tous ces biens présent et advenier pour estre restitués à qu’il apartiendra, le cas de restitutions arrivant, à condisions aussy que celluy à quy telle restitusion apartiendra sera teneu de prandre lesdites ardes et joyeaux de ladite damoiselle Catherine, du prix qu’ils se treuveront pour lors, et à conoissance de deux amis comuns.

Et pour l’observation de ce que dessus, les parties ont obligé leurs biens présent et advenier à toutes cours l’ont juré. Acte fait et publié audit Saint Pierre dans la maison de ladite damoiselle DE BENOIST en présence de maistre Estienne BREHÉ prestre sy devant prévost dans l’église collégialle Saint Martin dudit Marseille, et Honnoré DROGOUL bourgeois dudit Saint Pierre et Jean Pierre ROUX bourgeois dudit Marseille, tesmoingz requis et soubzsignés avec ladite damoiselle DE BENOIST et ledit ISNARDY

[Ont signé : H ; ISNARDY, Louyze BENOITE, BREHÉ, DROGOUL, ROUX, et Claude ISNARDY notaire royal]

Contrat de mariage entre Allexandre ISNARDY et Clère Anne OLLIVIER

le 13 février 1692 à Saint Pierre

pardevant M^e LION

L’an mil six cens quatre vingt douze, et le treize jour de febvrier après midy, du reigne du très chrestien prince Louis quatorze, par la grace de Dieu roy de France et de Navarre, que longuement en prospéritté soit il.

Il est que mariage a esté traicté entre :

* Allexandre ISNARDY bourgeois, fils de maistre Claude notaire royal, et de damoiselle Louise DAUTHIER, de ce lieu de Saint Pierre Figette d’une part ;

* Et damoiselle Clère Anne OLLIVIER, fille à feu Pierre vivant bourgeois résidant audit Saint Pierre et de damoiselle Louise BENOIT tous au diocèse de Glandèves, d’autre, sans qu’ilz ayent encore rédigé leur acort par escript, ce qu’ilz désirent à présant faire.

A ceste cause constitués en leurs personnes pardevant nous notaire royal soubzsigné et témoins bas només, lesdits Allexandre ISNARDY et damoiselle Clère Anne OLLIVIER, lesquels de leurs grés avec la présance, authorisation et consantemant dudit maistre Claude ISNARDY et damoiselle Louise BENOIT, soi sont réciproquement promis de soy prendre et espouser en face de notre sainte mère l’esglise catholique apostolique et romaine, à la première réquisition de l’une des parties.

Et parce que la dot est le vray et propre patrimoine des fammes pour plus facillement suporter les charges du mariage, à ses fins ladite damoiselle Louise BENOIT mère de ladite damoiselle Clère Anne OLLIVIER, laquelle de son gré par elle et les siens, a constitué en dot à ladite damoiselle sa fille, et pour … [ ?] et pour elle audit sieur ISNARDY son futur espoux la somme de mil deux cens livres, ensamble luy constitué les joyeaux, ardes et cofres, du prix quy ce treuveront valloir lors de l’espédition d’iceux, laquelle somme de mil deux cens livres seront payés ausdits futurs mariés après le descès de ladite damoiselle BENOIT et sur les biens qu’elle a et pourroit avoir à l’advenir et au choix dudit ISNARDY; bien pandant la vie de ladite demoiselle BENOIT, elle promet payer les inthérests de ladite somme de mil deux cens livres au denier vingt annuellement, lesquels inthérests comanceront à courir ce jour d’huy et l’entier payement desdits inthérests ce faira à Saint Michel en septambre prochain et ainsi et à pareils jours continuant annuellement jusques audit descès et payement de ladite somme de mil deux cens livres, à condition que au cas qu’elle ne paye annuellement lesdits inthérests aux termes si dessus et après une année lesdits inthérests escheus, il sera permis audit ISNARDY de ce faire payer de ladite somme de mil deux cens livres et inthérests quy seront escheus sur les biens de ladite damoiselle BENOIT, par un seul esploit par les estimateurs modernes et jurés dudit lieu de Saint Pierre, bien sera permis à ladite damoiselle DE BENOIT de payer ladite somme de mil deux cens livres en un seul payement. Et tousjours présante en personne, ladite damoiselle Clère Anne OLLIVIER, laquelle de son gré par elle et les siens, s’est constituée et assignée pour elle et ledit ISNARDY son futur espoux, tous et chascuns les droitz noms actions raisons et touttes prétantions, en tant que le tout soit et puisse consister et en quelles partz qu’ils puissent estre, pour le recouvrement desquels constitué ledit sieur ISNARDY son procureur irrévocable avec pouvoir de faire et agir, quitter constraindre et faire tout de mesme que ladite damoiselle Clère Anne OLLIVIER auroit pu faire advant le présent acte, lequel ISNARDY a promis d’assurer et recognoistre à ladite sa future famme tout ce qu’il recepvra dudit dot et droitz, comme dès à présant le recognoist et assure sur tous ses biens présans et advenir, avec pacte que au cas de restitution ladite damoiselle DE BENOIT ou ses hoirs, seront obligés de reprendre les ardes en l’estat qu’elles se treuveront.

Et pour l’observation de tout ce que dessus, lesdites parties en ce qui les conserne, ont obligé leurs biens présentz et advenir, à touttes cours de ce pays de Prouvence, avec d’eux renonciation et sermant.

Acte fait et publié audit Saint Pierre dans la maison de ladite damoiselle DE BENOIT en présance de messieurs César DAUQUIER LAVAL prestre docteur ès sainte téologie et Louis DROGOUL bourgeois dudit lieu, tesmoins requis, ladite damoiselle D’OLLIVIER a dit ne scavoir escrire de ce enquise, et de moi LION notaire royal soubzsigné.

Remerciements à Gilles CLERC et à son épouse Aimée ISNARDY qui nous ont très aimablement communiqué ces actes recueillis par eux aux AD de Digne.

Acte notarié concernant le numéro 1:

Acte de vente du manoir « le Major » sis à Belle, en date du 3-12-1819,

à

Jean-Baptiste ISNARDY et Victoire ADAM son épouse

(Fonds Le Cat du Bresty, AD 62, coté 11J4)

Pardevant Henri Louis Pierre Dessaux et son collègue notaires royaux à la résidence de Boulogne sur mer soussignés,

Fut présent monsieur Alexandre DUWICQUET propriétaire, demeurant à Pointrin commune de Mérin, canton et république de Genève, ayant domicile à Ornex arrondissement de Gex département de l’Ain, actuellement à Boulogne, lequel a reconnu avoir vendu comme par ces présentes il vend, cède quitte transporte et délaisse, avec promesse de faire jouir fournir valoir et garantir de tous troubles, privilèges hypothèques légales conventions matrimoniales charges et empêchements généralement quelconques, à :

Monsieur Jean Baptiste ISNARDY, propriétaire demeurant à Boulogne et à dame Victoire ADAM son épouse, qu’il autorise à l’effet des présentes, tous deux à ce aussi présents et ce acceptant, acquéreurs pour eux leurs héritiers et ayant cause :

Le fonds et propriété d’une ferme, bâtimens et dépendances, nommée « La Carde » ou « Le Major », avec 55 ha 78 ares 30 ca (130 mesures environ) de terres à différens usages et en plusieurs pièces, située à Belles et dont la désignation suit :

1°) Le manoir cour jardin potager et fruitier, y compris la moitié de l’allée et l’emplacement des bâtimens contient 5 ha 58 a (13 mesures) et tient vers nord à la rivière, vers midi aux allées de Belle, vers orient aux terres de la ferme, et vers occident partie aux terres de la ferme, partie au sieur ROUTTIER ;

2°) Un pré nommé « Les Trois Mesures », contenant 1 ha 26 a (2 mesures 96 verges) qui tient vers nord au flégard et partie au sieur BALIN, vers midi au ruisseau ou rivière, vers orient au sieur LECLERCQ, et vers occident audit sieur BALIN ;

3°) Un pré nommé « Les Sept Mesures », contenant 2 ha 82 a (6 mesures 55 verges) qui tient vers midi à la rivière, vers nord à Mr de CLOCHEVILLE, vers occident au sieur CABOCHE, et vers orient partie au flégard, partie au sieur BALIN ;

4°) Un pré contenant 2 ha 14 a (5 mesures 10 verges) et dans lequel se trouve actuellement compris 53 ares (5 quarterons) appartenans à la ferme d’Etienfort, lequel tient au total vers nord au ruisseau qui vient d’Houlefort, vers midi à Mr DU BLAISEL du Rieu, vers orient aux sieurs DELPIERRE et LECLERCQ, et vers occident à la rivière qui va à Conteville ;

5°) Une pièce de terre à usage de pré et labour, contenant 1 ha 63 a (3 mesures 79 verges) laquelle tient vers orient et vers midi aux terres de la ferme et des autres côtés au sieur ROUTTIER ;

6°) Un enclos à labour nommé « Le Courtillet », qui contient 1 ha 25 a 25 ca (2 mesures 92 verges) et tient de tous côtés aux terres de la ferme et par une petite pointe entre nord et occident au sieur ROUTTIER ;

7°) Un enclos à labour, nommé « Le Courtil de Conteville », compris la moitié de l’allée, contenant 7 ha 21 a 75 ca (16 mesures 82 verges), et tenant vers orient au Manoir, vers occident au sieur ROUTTIER, vers midi aux allées de Belle, vers nord partie au sieur ROUTTIER, partie à l’article 5 ci dessus ;

8°) Un enclos à labour nommé « Le Courtil de l’Eglise », contenant 3 ha 9 a (7 mesures 18 verges), compris la moitié de l’allée, et tenant vers orient au sieur LAVOISIER, vers occident au Manoir, vers midi aux allées de Belle, et vers nord partie à la pâture ci après, partie audit sieur LAVOISIER ;

9°) Une pâture et verger contenant 15 ha 25 a (9 mesures 91 verges) tenant entre midi et orient au sieur LAVOISIER, vers nord à la rivière, vers midi à la pièce précédente, et vers occident au Manoir ;

10°) Une pièce de terre à labour nommée « Les Rues Billard », qui contient 14 ha 50 a 55 ca (10 mesures 50 verges) et tient vers orient à la Rue Pronette, vers occident partie au sieur ROUTTIER, partie au terroir de Conteville, vers midi à la demoiselle DUHAMEL, vers nord au sieur ROUTTIER ;

11°) Une pièce de terre à labour, nommée « La Haute Quenoie », qui contient compris la moitié de l’allée, 4 ha 39 a (10 mesures 23 verges 1/2), et tient vers orient aux deux articles suivants, vers occident à la Rue Pronette, vers midi partie à Mr CARON, partie à l’article 12, et vers nord aux allées de Belle ;

12°) Un bois nommé « Le Bois du Major », qui contient 1 ha 26 a (2 mesures 96 verges), et tient vers orient et vers midi à Mr CARON, vers nord partie à l’article 11, partie à l’article 13, vers occident à Mr CARON et à l’article 11 ;

13°) Une pièce de terre à labour, nommée « La Basse Quesnoie », contenant 3 ha 29 a (6 mesures 75 verges), tenant vers orient à l’article 14, vers occident à l’article 11, vers midi partie au petit bois, partie à Mr CARON, et vers nord aux allées de Belles, y compris la moitié de l’allée ;

14°) Une pièce de terre à labour, nommée « Les Romes », qui contient 9 ha 17 a (21 mesures 38 verges), et tient vers orient à Mr de CLOCHEVILLE, vers occident à l’article 13 et à Mr CARON, vers midi partie à Mr de CLOCHEVILLE, partie à Mr CARON, et vers nord aux allées de Belle, dont la moitié se trouve comprise au mesurage ;

15°) Un enclos à labour nommé « La Cote et Planque », contenant 1 ha 80 a (4 mesures 23 verges 1/2), tenant entre orient et midi à la Rue de la Forêt, et des autres côtés à Mr de CLOCHEVILLE ;

16°) Une pièce de terre à labour nommée « Le Vivier », contenant 2 ha 57 a 56 ca (6 mesures), tenant vers occident à la Rue de la Forêt, et des autres côtés à Mr de CLOCHEVILLE.

Cette ferme est occupée par Mr Jacques DELPIERRE et consors, suivant convention verbale qui expire au 15 mars prochain, moyennant un fermage de 1800 francs.

Elle provient à Mr DUWICQUET du legs à lui fait par Mr Jean Baptiste Antoine DUWICQUET de Rodelinghen son père, suivant son testament olographe du premier juin 1811, enregistré à Paris le 23 septembre 1814 et déposé par minute à Me Alexandre Benoît Lemaître notaire à Paris suivant procès verbal du 21 septembre 1814, duement enregistré et la délivrance en a été faite par cate de liquidation et partage passé entre lui et Mr Ambroise Louis DUWICQUET de Rodelinghen son frère consanguin, devant ledit maître Lemaître qui en a minute le 29 novembre 1814 enregistrée le premier septembre suivant. Elle était dans la famille de Mr DUWICQUET de Rodelinghen depuis longues années.

Pour par Mr et Mme ISNARDY leurs héritiers et ayant cause, jouir et disposer de la ferme ci dessus vendue, pour la propriété à compter de ce jour, et pour la jouissance des revenus, à compter du 15 septembre dernier, le fermage échu alors, et qui sera exigible au Noël prochain devant appartenir au vendeur, en avant et à perpétuité comme de choses leur appartenant, au moyen des présentes, à l’effet de quoi le vendeur a mis et subrogé les acquéreurs dans tous ses droits et actions, droits rescindans et rescisoires privilèges et hypothèques.

Cette faite est faite aux conditions suivantes :

1°) Les terres de la ferme vendue ne sont assujetties à aucun mesurage, le plus ou le moins de la contenance indiquée devant rester à l’avantage ou au désavantage des acquéreurs, les parties dérogeant à l’article 1619 du code civil, et Mr DUWICQUET déclarant que ni lui ni feu Mr son père, aucun retranchement à la ferme vendue ;

2°) Les acquéreurs sont tenus de l’entretien de la convention verbale en vertu de laquelle les sieurs DELPIERRE occupent ladite ferme et qui est ci dessus indiquée ;

3°) La ferme dont il s’agit est vendue avec les servitudes actives et passives, et les droits de mitoyenneté qui en dépendent, et dont elle est grevée sans aucune exception ni réserve ;

4°) Les sieur et dame acquéreurs sont tenus ainsi qu’ils s’y obligent solidairement l’un pour l’autre, sous la renonciation aux bénéfices de division et de discussion, acquitter chaque année à la décharge du vendeur :

1-Une rente annuelle et viagère de 400 livres tournois, due à la dame Louise Thérèse REGNAULT de la Suze, veuve DUWICQUET de Rodelinghen ;

2-Une autre rente annuelle et viagère de 200 livres tournois due à la demoiselle Louise Marie LE ROY. Ces deux rentes ont été léguées à ladite dame de Rodelinghen et à ladite demoiselle LE ROY par Mr DUWICQUET de Rodelinghen, suivant le testament ci dessus mentionné. Elles sont à la charge des acquéreurs, à partir du 15 de ce mois, écheoient chaque année en deux termes et sont payables à Paris. Et pour le service de ces rentes, Mr et Mme ISNARDY conservent en leurs mains un capital de 12000 francs qui sera payé à Mr DUWICQUET lors de l’extinction des rentes par le décès des rentières et proportionnellement au capital qui concerne chacune d’elles ;

5°) Le prix de la présente vente de la somme de 46000 francs, outre les 12000 francs ci dessus mentionnés, laquelle somme de 46000 francs Mr et Mme ISNARDY l’un pour l’autre avec renonciation aux bénéfices de division et de discussion, ont promis les payer à Mr DUWICQUET dans trois mois de ce jour, en effets sur Paris à un mois de date à la satisfaction de Mr DUWICQUET ;

6°) Mr DUWICQUET déclare que la ferme vendue n’est grevée d’aucune hypothèque légale, il est veuf sans enfans, et les enfans de son premier mariage n’ont aucuns droits à exercer à sa charge, sa première communauté ayant été réglée. Les titres de propriété de la ferme vendue qui compose un dossier de 11 pièces ont été remis aux acquéreurs.

Telles sont les conventions arrêtées entre les parties, dont acte fait et passé audit Boulogne en l’étude le 2 décembre 1919 avant midi, et ont les parties signé avec les notaires lecture faite sur la minute restée audit maître Dessaux l’un des notaires soussigné au bas de laquelle est écrit : enregistré à Boulogne le 3 décembre 1819 ; reçu 3503 francs 46 centimes compris dixième, signé Aloy. Notaires Dessaux et Déricault.

Doit Mr ISNARDY à Me DESSAUX notaire :

* Enregistrement 3503,46 fr ;

* Transcription : 12,51 fr ;

* Timbre 12,80 fr ;

* Certificat : 4,70 fr ;

* Minute, grosse, expédition : 432 fr ;

* Signification : 14,28 fr.

Total des frais: 3989, 75 fr [soit 6,8% du prix d’achat global de 56000 francs]

Notes extraites de documents du même fichier des AD du Pas-de-Calais:

En 1820, ISNARDY fait des réparations au Manoir :

1°) pour planches de sapin : 154 fr ;

2°) à LEMATTRE pour chaux : 82 fr ;

3°) à SERRET maçon pour étables et réparations : 1049 fr ;

4°) pour briques : 42 fr ;

5°) à CROQUELOIS pour barrières en bois : 256 fr ;

6°) au fermier pour clous : 2,5 fr ;

7°) deux portes serrures pentures : 51 fr ;

8°) à DELABRE pour peinture de barrières et portes : 36 fr ;

9°) 16 sommes de bois pour charpente : 112 fr ;

10°) 5 arbres : 90 fr ;

11°) une croisée à la chambre : 30 fr ;

12°) 2 poutres pour l’étable : 28 fr ;

13°) au charron pour ferrures et clous : 105 fr ;

14°) au fermier pour marnage et fossés : 410,10 fr :

15°) à BEDLÉ charpentrier : 233 fr ;

Total : 2670,15 fr .

Détail des travaux de 1049 fr faits au Manoir en 1820 par SERRET entrepreneur de maçonnerie.

1°) Il est dû à moy soussigné SERET par accord d’un devis pour la construction de 5 étables à porcqs plus fournitures de maçonnerie et couverture en pannes que j’ai fournis et faits pour 571 fr ;

2°) Plus il m’est encore dû par un devis pour faire une chambre au fermier avec une écurie, obligé de percer et livrer une croisée gonds pour les volets, avoir bouché 2 portes et avoir arrangé les murs platrés et fait une aitre en sandré, avoir tout livré : 92 fr ;

3°) Plus pour 4 piliers barrières avoir fourni les pierres chaux et colliers et les avoir faits pour 88,50 fr ;

4°) Réparation que j’ai fait tant à la maison du fermier qu’à la chambre et cabinet de Mr ISNARDIE, avoir tout blanchi de 2 couches, peint les portes contrevents croisées et autres, avoir peint la barrière du pont les portes des étables à porcqs, les barrières de la ferme, ainsi qu’à la maison et chambre du fermier, avoir réparé la tourelle de la ferme, tant en dehors qu’au dedans, tous les réparations en maçonnerie à tous les autres bâtimens que j’ai faits, tous les selliers fait et réparé tant au dedans qu’au dehors, plus avoir réparé les toits en thuilles tant du chasteau que de la ferme, fait une aitre de cendré à la chambre en derrière la maison du fermier, avoir monté afférallié les barrières, avoir fait un entrefond neuf dans la grange, et percé une porte pour faire une étable à vaches, l’avoir arrangé et posé neuf et fait tous les autres réparations nécessaires …

Il est dû à moi soussigné 76 jours 1/2 à raison de 2 fr par jour : 153 fr ;

Plus il m’est encore dû 29 jours de manœuvre à 1,25 fr par jour ;

Total à moi dû : 1049 fr.

Acquitté le 6-2-1821.

Remerciements à Alain HONVAULT ainsi qu’à Isabelle CONDETTE qui nous ont communiqué cet acte recueilli par eux aux AD de Dainville.