Jehan HUGOT,de ThŽlus

(A59, B1735, folio 4)

 

En 1517 ˆ Vimy, Jehan HUGOT et Pierre MOREL boivent ensemble dans une taverne. Au moment de payer, disant ˆ Pierre quĠil lui doit de lĠargent, Jehan lui propose de payer son addition, ce qui diminuerait sa dette dĠautant. Pierre refuse et une dispute sĠŽlve. Peu aprs Jehan tue Pierre dĠun coup de b‰ton sur la tte. Il est possible que Pierre nĠait eu aucune dette envers Jehan.

 

Charles, etc, scavoir faisons ˆ tous prŽsens et avenir, nous avoir receu lĠumble suplicacion de Jehan HUGOT, povre homme du villaige de Thelluch en notre pays et contŽ dĠArtois, chargŽ de femme et huit enfans, contenant comme le jour de Notre Dame la Chandeleur, lĠan XVC XVII, ledict supliant se trouva au disner en la maison de Martin BRIDUEL, tavernier demourant au petit Vimy, en la compaignie de Pierre MOREL ˆ prŽsent defunct, o ilz disnrent ensemble tout paisiblement avec pluiseurs personnes. Et ce fait lesdicts supliant, Pierre MOREL et ung nommŽ Pierre WATEBLED conclurent encoires boire au Grant Vimy en la maison de Franois LE GRANT, o ilz burent ensemble et despendirent deux solz ˆ une table auprs de Gilles FAUCQUET et autres dudict Vimy. Et affin de trouver manire de gaigner lesdicts deux solz, icellui supliant pria doulcement audict Pierre MOREL deffunct vouloir payer ledict escot, tant moins de ce quĠil luy devoit, ce que ledict deffunct ne vouloit faire. Sur quoy sĠesmeurent pluiseurs parolles iniurieuses lĠun contre lĠautre, tellement que ledict deffunct print le couteau dudict Gilles FAUCQUET pour en frapper ledict supliant, lequel couteau luy fut ostŽ des mains par ledict Gilles. Aprs lesquelles choses icellui defunct Pierre MOREL se partist dĠillec garny dĠun baston et redon de fagot, et longue espace aprs son partement, lesdicts supliant et WATEBLED partirent de ladicte taverne et et avec eulx Jehan ESCAILLEBERT de Vimy, pour aller en sa maison qui estoit au chemin pour par lesdit supliant et WATEBLED partirent de ladicte taverne et avec eulx Jehan ESCAILLEBERT de Vimy, pour aller en sa maison qui estoit au chemin pour par lesdicts supliant et WATEBLED retourner en leus maisons audict Thelluch distant du quart de lieue dudict Vimy, non pensant trouver ledict deffunct quĠils entendoient dŽsia estre en sa maison, lequel MOREL ils trouvrent sur le chemin garny dudict redon de fagot, et lors icellui deffunct demanda audict supliant pourquoy il avoit dit quĠil lui devoit, et disant ces motz : si je te dois, je te paierai bien, vint audict supliant et leva ledict redon de fagot pour le fraper, quoy voiant ledict suppliant craindant quĠil lui feist desplaisir, de chaulde colle et entendant seullement soy deffendre, dĠun baston quĠil avoit frappa ledict deffunct sur la teste, tellement quĠil cheit ˆ terre. Et lors ledict supliant qui nĠentendoit lĠavoir si fort bleschŽ retourna audict Vimy et avec lui ledict WATEBLED tous surprins de boire. Et tantost aprez lesdicts supliant et SCAILLEBERT allrent veoir ledict deffunct quĠilz trouvrent couchŽ par terre, lui demandant par ledict SCAILLEBERT qui lĠavoit ainsi batu. A quoy il respondit que ledict supliant lĠavoit fait, et nŽantmoins icellui supliant incongneu dudict deffunct aida ˆ le porter audict Vimy. Et peu de temps aprez par mauvaise garde ou autrement est allŽ de vie  ˆ trespas.(É)

DonnŽ en notre ville de Malines ou mois de janvier lĠan de grace mil cincq cens vingt trois, et de noz rgnes assavoir de celuy des Romains et hongrie le cincquiesme, et des Espaignes le huitiesme ; par lĠempereur en son conseil ; signŽ Dezocte.