Jehan HANON, de la Boucherie prs dHermaville

(AD59, B1738, folio 48v)

 

En 1522 Hermaville, Jehan HANON tue dun coup dՎpe Pierre LEFEVRE qui le menaait ainsi que son frre Philippot HANON.

 

Charles etc, savoir fasons tous, prsens et avenir, nous avoir receu lumble supplication de Jehan HANON, chargi de  femme et pluisieurs petitz enffans, demourant la Boucherie en notre cont dArtois, contenant comment au mois de febvrier en lan mil cincq cens XXII, icelluy suppliant se party dudit lieu de le Boucherie, poir aller en notre service soubz la charge de notre bailly de Lens, lors estant avec pluisieurs autres seigneurs alenviron de la ville de Trouanne, pour empescher que les Franchois noz ennemis ne amenassent vivres en ladite ville de Trouanne. Et que en alant son chemin avec pluiseurs autres de la bende de notredit bailly, en passant parmy ung villaige nomm Hermanville, trois lieues dudit lieu de Le Boucherie, icellui suppliant percheut Philippot HANON son frre, qui estoit au jardin dun nomm Jaques LE NOIR. Et oyant que sondit frre et ledit Jaques parloient fort hault ensemble, et craindant ledit suppliant que sondit frre ne prinst audit LE NOIR, il entra audit jardin et de l en la maison dudit Jaques ou sondit frre estoit, et en y veullant mectre le bien et empescher noise et dbat, demanda que cestoit quilz parloient si hault. A quoy ilz luy respondirent que ce nestoit riens. Toutesvoyes ung nomm Pierre LEFEVRE prsent deffunct qui estoit aussi en ladite maison dudit Jaques LE NOIR, ja fut que ledit suppliant ne sondit frre, ne luy eussent jamais fait desplaisir, leur parloit fort rudement, profrant beaucoup de villaines parolles contre ledit supliant et sondit frre. Et continuant de pis en pis, avec ung couteau en sa main, sefforchoit pour frapper et bleschier ledit supliant et sondit frre quilz ne demandoient que de eulx partir dudit lieu amiablement, neust est que icelluy LEFEVRE, persvrant et jurant par pluiseurs foiz la mort de Dieu qui leur feroit desplaisir, constraint ledit suppliant, veant quil le pourchassoit se fort, quil estoit en dangier de sa vie, tirer une espe quil avoit sa chainture, dont il frappa ung seul cop sur la teste dudit Pierre LEFEVRE. Duquel coup par faulte de bon cirurgien, soing ou bon gouvernement, ledit Pierre LEFEBVRE, environ dix ou douze jours aprs, est termin vie par mort.

Pour raison de quoy, ledit suppliant amrement soy repentant, sest absent de noz pays et seigneuries, vivant en trs grant povret et misre, esquelles il noseroit retourner, hanter ne converser, se notre grace ne luy estoit sur ce, impartie, si comme il dit dont il nous atrs humblement suppli et requis. Pour ce est il que nous, ces choses considres, audit suppliant, inclinans favorablement sadite supplicacion et requeste, et lui veullans en ceste partie, prfrer grace et misricorde rigeur de justice, la dlibracion et advys de notre trs chire et trs ame dame et tante larchiducesse dAustrice, ducesse et comtesse de Bourgogne, douagire de Savoye, de notre part rgente et gouvernante etc, et des chiefs et gens de priv conseil estans lez elle, avons ou cas dessus dit, quict remis et pardonn ().

Donn en notre ville de Malines ou mois davril lan de grace mil cincq cens et vingt six avant Pasques, et de noz rgnes assavoir des Romains de Germanie etc le neufiesme, et de Castille etc le XI; par lempereur en son conseil ; J. Darthe visa.

 

[ja fut que = bien que]