Jennot et petit Jehan GOSSON, Thonin MERLIN et petit Jehan BRACQUART, de Rullecourt

(AD59, B1737, folio 64)

 

 

En 1526 ˆ la ducasse dĠHouvin, Melcior BOSQUET cherche querelle, sans motif apparent mais Žtant certainement pris de boisson, au charretier dĠun des suppliants. SĠensuit une bataille rangŽe qui dŽgŽnre, au cours de laquelle Mathieu LEGAY est tuŽ par Cottin LE CUVELLIER. Bien quĠils ne soient pas les auteurs directs du dŽcs, les suppliants se sont enfuis dĠArtois, craignant dĠtre inquiŽtŽs.

Charles etc, savoir faisons ˆ tous prŽsens et avenir, nous avoir receu lĠumble suplicacion de Jennot et petit Jehan GOSSON frres, Thonin MERLIN et petit Jehan BRACQUART, joisnes compaignons ˆ marier, contenant comment puis trois mois enˆ lesdits suplians estans ˆ Houvin en notre pays et contŽ dĠArtois, que lors estoit le jour de la feste et dŽdicasse dudit lieu, et ainsy quĠilz regardoient ladite feste, danses et esbatemens qui se y faisoient, environ cincq heures du soir, ung nommŽ Melcior BOSQUET sans quelque cause ou occasion desgaigna son espŽe quĠil avoit ˆ son costŽ, dont il darda et rua pluiseurs cops aprs ung nommŽ Loys MAILLIN, josne compaignon ˆ marier demourant ou villaige de Ambrinnes situŽ assez aprs dudit lieu de Houvin, combien que ledit Loys dit audit Melcior quĠil ne luy demandoit riens. Toutesvoyes ledit Melcior ne cessa ains ruoit et lanchoit de sadite espŽe, lequel dŽbat par aucuns qui estoient venuz ˆ ladite feste fut aucunement appaisŽ. Ce nonobstant ledit Melcior, garny de sadite espŽe nue, incontinent aprs sĠapprocha de Adriaen GOEUFFROY charton dudit Jennot GOSSON suppliant, lequel il frappa et blescha de sadite espŽe ˆ sang courant et plaie ouverte en la teste. Quoy voyant ledit Jennot demanda audit Melcior qui luy avoit les bleschiez disant : que nous demandez vous, nous ne vous demandons riens, dont ledit Melcior esmeu commena plus fort ˆ ruer et frapper, de sorte quĠil blescha griefvement dĠun cop dĠestoch ledit Jennot en lĠaisselle dextre. Et vŽans par iceulx Jennot et Adrien estre ainsi aggressez et bleschez et esmeuz de couroux, commenchrent ˆ crier : Rullecourt, espŽrant que audit cry viendroient les gens qpour apaiser ledit Melcior. Auquel cry viendrent Thonin MERLIN supliant, Loys de GRINCOURT, Jehan de DOURLENS et autres pour y mectre le bien, sans lesquels ledit Melcior, ˆ la mauvaise intention et voluntŽ quĠil avoit, eult mis en danger de mort lesdits Jennot et GOEUFFROY. Et en continuant ledit dŽbat, icelluy Melcior, assistŽ dĠun nommŽ Varlet LE GAY, Robin DIéTRE, DENIS et autres ses complices, garniz dĠespŽes et bastons invasibles, mesmes ledit DENIS dĠun arc ˆ main, lesquelz rurent et frapprent de leursdits bastons aprs ung chacun, tellement que ledit Melcior esmeut plus grant noise et dŽbat que auparavant, mesmes tira ledit DENIS une flesche au doz dudit petit Jehan GOSSON supliant. Ouquel conflict ledit Jehan BRACQUART supliant fut navrŽ par lĠun des adhŽrens dudit Melcior dĠun verderon au bras en deulx lieux, combien quĠil y mectoit le bien. Et fut ledit Thonin bleschŽ au dessus de lĠoeul. Ce veant, ledit Thonin qui nĠentendoit que y mectre le bien, tira un cop dĠun arbalestre quĠil avoit, et navra quelque peu ledit Varlet LEGAY. Et ce fait survindrent pluiseurs perrsonnes eulx mectans entre deux ˆ intention de y mectre le bien, et entre autres Mathieu LEGAY ˆ prŽsent deffunct, lequel dĠun cop dĠespŽe qui lui fut donnŽ par ung nommŽ Cotttin LE CUVELIER fut bleschŽ en la teste, de laquelle bleschure cincq jours aprs il termina vie par mort.

Et combien que lesdits supplians nĠayent frappŽ ne lanchŽ aprs ledit feu et ce quĠilz ont daisgaignŽ leurs espŽes et ledit MERLIN tirŽ ledit trait, a estŽ pour eulx garder, deffendre et garandir contre ledit Melcior et ses complices, ausquelz fut pluiseurs fois remonstrŽ quĠilz se dŽportassent et ce que on ne leur demandoit riens. NŽantmoins, ˆ cause que iceulx suplians ont estŽ prŽsens ˆ lĠadvenue dudit cas comme dit est, ils se sont absentez pour aucun temps de notredit pays dĠArtois, craindans que notre gouverneur dĠArras ne procde contre eulx ˆ ban perpŽtuel ou autrement, rigoureusement pour raison dudit cas, et nĠy oseroient hanter ne converser, se notre grace et misŽricorde ne leur est sur ce impartie (É).

DonnŽ en notre ville de Malines ou mois de juillet lĠan de grace mil cinc cens et vingt six et de noz rgnes assavoir des Rommains et Hongrie le IXe et des Espaignes et autres le XIe.