(AD59, B1735, folio
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En 1522 Arras, au sortir dĠune taverne, Leurens
RIMILLON reproche un prtre avec qui il avait mang, dĠavoir mal clbr une
messe et de connatre le latin moins bien que lui. Nicolas de GELDRES, un autre
convive, se fche alors avec Leurens et le tue dĠun coup de verdron.
Charles, etc, savoir faisons tous prsens et avenir,
nous avoir receu lĠumble supplicacion de Nicolas de GELDRES, josne homme mari
de vingt six ans, bourgeois de notre ville dĠArras, contenant comme le
cincquiesme jour de dcembre dernier pass, ledict supliant, maistre Anthoine
BURR prestre lequel avoit chant ledict jour la messe dĠun service qui se
faisoit pour lĠobsque dĠun josne filz et feu lors vivant Leurens RIMILLON
natif de notre ville de Hesdin, se trouvrent avec autres voisins dudict
suppliant en la taverne du Dragon,
sant sur le petit marchi de notredicte ville dĠArras, o ilz beurent et
firent bonne chire ensamble, sans aucune noise ou dbat. Et aprs y avoir fait
bonne chire, se meurent parolles haultaines entre lesdicts maistre Anthoine
BEURR et feu Leurens RIMILLON, de sorte que icellui Leurens dist audict
maistre Anthoine quĠil avoit failli en sa messe, et quĠil ne savoit former ses
motz, meismes quĠil parleroit mieulx latin que lui. Surquoy ledict maistre
Anthoine se oyant ainsi injuri, sans cause ni raison, dist audict feu Leurens
quĠil se dportast de dire telles ou semblables parolles ou autrement il se
dpartiroit de ladicte compaignie. Et cause que ledit feu Leurens ne se
taisoit, ains persistoit tousiours de injurier ledict maistre Anthoine, icellui
maistre Anthoine se dpartit deladicte compaignie, dont ilz furent fors
desplaisans, et remonstroient tous audict feu Leurens le tort quĠil avoit de
ainsi injurier ledict maistre Anthoine, mesment ledict supliant estant assiz
auprez dudict feu Leurens, et desplaisant du dpartement dudict maistre
Anthoine, dit en prononchant ses parolles audict feu Leurens quĠil estoit bien
ung yvroingne et meschant homme de ainsi injurier ledit maistre Anthoine, et quĠil
estoit cause de son dpartement. Desquelles parolles ledict Leurens estant
assez courrouch et malcontent dit pluiseurs parolles injurieuses audict
supliant, en le desmentant par diverses fois en lĠenvoiant au cul de sa mre,
et mettant sa main en sa gipsire faisant signe comme de vouloir tirer son
couteau, combien quĠil ne monstroit point ledict couteau. Que lors, icellui
supliant ce voyant et craindant estre grev ou bleschi dudict deffunct, en se
levant de sa place tira son baston appell verdron, dont il estoit garny, et
dĠicellui en rua ung cop sur ledict deffunct, lequel il attaindit sur la coute
de son bras. Et combien que ledict cop nĠestoit gaires grant ains bien petit,
toutesfois cause que ledict deffunct ne print ladicte bleschure, mais au
contraire jetta son appareil dont il estoit habill par deux ou trois foiz jus
de sondict bras et autrement, par faulte de bon appareil et soingneuse garde
comme il fait prsumer, et est tout notoire termina environ trois sepmaines
aprez vie par mort.(É)
Donn en notre ville de Malines le jour du Vendredi
Saint ou mois de mars lĠan de grace mil cincq cens vingt et trois, et de noz
rgnes assavoir de cellui des Romains et Hongrie le cincquiesme et des
Espaignes le huitiesme ; par lĠempereur en son conseil ; sign
Verderue.
[jus de son bras = hors de son bras]