LĠEcole Centrale de Boulogne-sur-mer (1798-1803) :

Que sont ses anciens Žlves devenus ?

 

LŽon CHANLAIRE

 

 

Anatole LŽon Marie CHANLAIRE na”t le 11 novembre 1782 ˆ Boulogne-sur-mer, Saint-Nicolas, fils de Armand Franois CHANLAIRE, commissaire de marine, et de Anne PŽronne Bernardine THOUIN ; ses parrain et marraine sont : Antoine LABARET de NEUVILLE oncle paternel, reprŽsentŽ par Michel RAPPE curŽ de Saint-Nicolas, et Anne Marie Balsamine CHANLAIRE sa sÏur.

Il est Žlve de lĠEcole centrale de Boulogne, et obtient le 2e prix dĠhistoire le 29 thermidor an VII lors de la distribution des prix, constituŽ de lĠouvrage Histoire de lĠAmŽrique par Robertson  en 4 volumes.

Lors de la crŽation du Camp de Boulogne en 1804, les fonctions de son pre facilitent son entrŽe dans les services de la flottille. Il gardera un culte fidle et profond pour lĠEmpereur, mme aprs 1815.

Comme beaucoup de ses contemporains boulonnais, CHANLAIRE est profondŽment humiliŽ de voir, en 1814-1815 les troupes anglaises sĠinstaller dans les baraquements de la Grande ArmŽe sur nos falaises. HumiliŽ aussi de voir la municipalitŽ prescrire vainement aux habitants dĠavoir ˆ illuminer ˆ lĠoccasion de lĠarrivŽe des souverains coalisŽs, de voir le maire Mr de MENNEVILLE, qui avait reu fastueusement lĠEmpereur et lĠImpŽratrice Marie-Louise, dans son h™tel de la place de la mairie, y accueillir lĠEmpereur de Russie et le Roi de Prusse.

PrivŽ dŽsormais de toute fonction officielle, mais nŽanmoins fortunŽ, CHANLAIRE va consacrer ses loisirs ˆ dŽvelopper lĠenseignement primaire public ˆ Boulogne, et ˆ publier pamphlets et brochures acerbes contre le pouvoir Žtabli et les autoritŽs tant civiles que religieuses.

 

     

 

CHANLAIRE et lĠEnseignement Mutuel

 

Ds 1815 et le retour de la paix, un climat favorable se prŽsente en France pour rŽaliser l'instruction publique populaire promue par les idŽaux de la RŽvolution Franaise mais pas rŽalisŽe pendant la pŽriode troublŽe 1790-1800, puis esquissŽe sous lĠEmpire.

Les congrŽgations religieuses ayant ŽtŽ ˆ nouveau autorisŽes ˆ organiser l'enseignement, elles prennent un rapide essor qui inquite les milieux libŽraux et anti-clŽricaux. Afin d'apporter une alternative ˆ une nouvelle mainmise idŽologique de l'ƒglise sur la jeunesse, et inspirŽs par une une volontŽ d'instruction publique la•que, ces idŽaux se concrŽtisent dans la crŽation d'une nouvelle mŽthode d'enseignement : l'enseignement mutuel, dont le modle est importŽ dĠAngleterre.

Jusque lˆ, les mŽthodes d'enseignement Žtaient restŽes trs traditionnelles, ˆ l'instar des rgles ŽdictŽes ds 1684 par Jean-Baptiste de la Salle pour les Frres des ƒcoles chrŽtiennes : division par niveau, place fixe et individuelle, discipline stricte, travail rŽpŽtitif et simultanŽ surveillŽ par un ma”tre inflexible. Pour faire fonctionner ce systme organisŽ, un personnel important et des locaux adaptŽs sont nŽcessaires.

Dans lĠŽcole dĠenseignement mutuel, l'organisation est totalement diffŽrente : un seul ma”tre est nŽcessaire pour faire fonctionner une Žcole jusqu'aux limites d'ordre architectural concernant la capacitŽ d'accueil du b‰timent. Ce systme peut fonctionner ˆ plusieurs Žtages, avec des moniteurs gŽnŽraux, des moniteurs intermŽdiaires etc., jusqu'au niveau le plus bas des Žlves dŽbutants, tout le monde apprenant ˆ son niveau et enseignant au niveau infŽrieur. Ainsi un enfant y trouve par dŽfinition toujours une place qui correspond ˆ son niveau ... Les moniteurs ne sont que provisoirement les premiers dans le prŽcŽdent exercice de la mme matire, et non pas les meilleurs Žlves ou les plus ‰gŽs comme il sera de rgle par la suite. Le ma”tre unique, juchŽ sur son pupitre commande toute cette organisation, les Žlves Žtant installŽs sur de longs pupitres mobiles, organisŽs en configuration variables suivant les matires et les groupes de niveau. La mŽthode introduit une innovation capitale : l'apprentissage concomitant de la lecture et de l'Žcriture, et fait appel ˆ des outils pŽdagogiques encore peu usitŽs, comme l'ardoise qui Žconomise le papier ou les tableaux muraux autour desquels les groupes font cercle au moment prescrit. Cette pŽdagogie active et coopŽrative fonctionne assez bien et permet d'apprendre ˆ lire et ˆ Žcrire en deux ans, au lieu des cinq ou six ans requis dans l'enseignement reposant sur la mŽthode des Frres. Dans les annŽes qui suivent la RŽvolution de 1830, plus de 2 000 Žcoles mutuelles existent, principalement dans les villes, en concurrence avec les Žcoles confessionnelles. En 1828, un ministre de l'Instruction publique est crŽŽ. Aprs 1833 l'enseignement mutuel entame un recul qui le mne en quelques annŽes ˆ la marginalisation.

A cette fin en 1822, CHANLAIRE fait construire ˆ ses frais, dans un terrain situŽ Rue des Tintelleries, Ç en bas et contre la muraille prs de la Porte Grand Michel È, un vaste local pouvant accueillir 300 ˆ 400 Žlves, o lĠon va rŽaliser lĠEnseignement Mutuel. Son premier professeur est CARY, qui laissera son nom ˆ une Žcole de Boulogne. LĠŽcole de CHANLAIRE est rapidement pleine et les Frres des Ecoles ChrŽtiennes sĠen inquitent. Ils manoeuvrent auprs du recteur de lĠAcadŽmie de Douai qui ordonne la fermeture de lĠŽtablissement en 1824. Il ne rouvrira ses portes quĠen 1829, aprs de nombreuses polŽmiques qui laissent chez CHANLAIRE une rancÏur tenace contre le clergŽ quĠil appelle la CongrŽgation.

 

CHANLAIRE et la statue dĠHenri II

 

Toujours en 1822 et toujours ˆ ses frais, CHANLAIRE songe ˆ faire Žriger sur le terrain vague de lĠEsplanade, devant sa propriŽtŽ et devant la sous-prŽfecture, une fontaine dŽcorative surmontŽe dĠun buste. Il rŽussit ˆ avoir lĠautorisation du ministre de la guerre, car la zone autour des remparts est zone militaire. Pour protester contre lĠanglomanie ambiante, il dŽcide que le buste sera celui dĠHenri II qui rendit en 1550 les Boulonnais ˆ leurs foyers et leurs libertŽs communales. CĠest au sculpteur DAVID dĠAngers (1788-1856), Žlve du cŽlbre peintre DAVID, quĠil confie ce travail. DAVID dĠAngers est aussi lĠauteur du buste de DAUNOU conservŽ ˆ la Bibliothque Municipale de Boulogne.

Cetta statue est installŽe la nuit du 17 aožt 1826 de 4 ˆ 6 heures du matin. Dans le journal lĠAnnotateur, des Boulonnais sĠŽtonnent que Ç lĠon ait installŽ cette statue furtivement la nuit È,  dĠautres bl‰ment le sujet choisi. Dans une lettre ouverte du 31 aožt dans le mme journal, CHANLAIRE entre en lice avec dŽlectation, disant quĠon lui avait proposŽ Henri IV, EURVIN, PATRAS de CAMPAIGNO, Beno”t-Joseph LABRE et mme Godefroi de BOUILLON ! LĠaffaire en reste lˆ, Henri II ne descendra pas de son piedestal, mais les robinets attendent toujours lĠeau annoncŽe.

 

 

CHANLAIRE Žcrivain et pote

 

La Bibliothque Municipale de Boulogne conserve quelques oeuvres de CHANLAIRE. Si ses Žcrits acerbes contre les autoritŽs sont tout aussi plaisants quĠintŽressants, il faut bien reconna”tre que ses poŽsies sont Žcrites trop rapidement dans un style classique vraiment affadi, surtout si on les compare ˆ celles des romantiques de son Žpoque !

De 1807 ˆ 1819 CHANLAIRE Žcrit un Essai CynŽgŽtique, o il fait lĠapologie de la chasse, puis les PoŽsies fugitives qui traitent de sujets dĠhistoire comme lĠinfraction ˆ la paix dĠAmiens, la prise dĠUlm, la campagne de Berlin.

En 1826 para”t un opuscule intitulŽ Visite de la duchesse de Berry ˆ Boulogne, o CHANLAIRE sĠinsurge contre la municipalitŽ de Boulogne qui a dŽpensŽ 60000 francs, soit 2000 francs de lĠheure, en somptuositŽs inacceptables pour les finances de Boulogne qui ne compte alors selon lui que 2000 habitants. En plus il savait que la duchesse nĠen demandait pas tant.

LĠan 1826 Žgalement, dans un style plaisant, il Žcrit les MŽmoires dĠun cheval de NapolŽon. Ce cheval, nŽ en Arabie, prŽtend descendre dĠun coursier dĠAlexandre le Grand, car dit-il, les Arabes connaissent mieux la gŽnŽalogie des chevaux que la leur. On y fait bien entendu lĠapologie de lĠÏuvre de NapolŽon, et on Žgratigne soigneusement les ŽmigrŽs qui ont fait fortune sous son rgne, mais qui vont obtenir un pont dĠor de la part de Charles X.

 

Le cheval de NapolŽon, qui dicta ses mŽmoires

 

En 1827 dans un article intitulŽ Journal tenu depuis 1814 pour rŽunir les matŽriaux de lĠHistoire du Boulonnais, CHANLAIRE critique sŽvŽrement le gouvernement prŽcŽdant la dissolution de la Chambre qui a rŽtabli le droit dĠa”nesse, votŽ la loi du sacrilge, accru la censure, Ç favorisŽ lĠenvahissement des JŽsuites, peste de tous les Etats È, augmentŽ de 3% les imp™ts des contribuables afin de financer Ç le milliard donnŽ aux ŽmigrŽs È. Il reparle de son Žcole mutuelle Ç fermŽe lors dĠun hiver rigoureux, au cours duquel il avait rhabillŽ les Žlves les plus pauvres È.

Dans les Pasquinades franaises, qui para”ssent en 1830, CHANLAIRE critique Charles X et les CongrŽgations. Il demande ironiquement pardon aux JŽsuites et ˆ Dieu dĠavoir fait une Žcole dĠenseignement mutuel qui intruisait annuellement 300 enfants. Il rappelle que les b‰timents lui ont cožtŽ 7000 francs.

 

        

 

CHANLAIRE polŽmiste Žcrit dans le journal lĠAnnotateur

 

CHANLAIRE raconte sa sortie dans Boulogne pour les vÏux du premier janvier 1825. Il part donc de chez lui vers 9 heures du matin, Ç les mains remplies de cartes pour, selon lĠusage, les porter ˆ quelques personnes de sa connaissance et chez un plus grand nombre quĠil ne conna”t gure È. Il descend donc en ville et cite sur son passage les dŽfauts de la voie publique quĠil voudrait bien voir dispara”tre.

Arpentant la rue des Vieillards (rue FŽlix Adam), il trouve, au-dessus des bains chinois, un bas-fond trs dangereux qui a dŽjˆ causŽ plusieurs accidents, et Ç o le sous-prŽfet lui-mme fit un soir une chute dŽsagrŽable. Il nĠŽvita de sĠy rompre le cou que par une gr‰ce spŽciale de la Providence. Je doute quĠil consent”t ˆ refaire ce saut pŽrilleux, mme au prix dĠune belle et bonne prŽfecture, bien quĠil soit dans la nature humaine, quĠun jeune sous-prŽfet Žprouve du plaisir ˆ passer prŽfet. È

Dans la rue des Minimes (rue Adolphe Thiers), il constate lĠexcessive malpropretŽ de la chaussŽe, et Ç sur un bas-c™tŽ se heurte la tte sur une pice de bois qui soutient un tentelet qui intercepte totalement le passage ; tout un c™tŽ de la banquette est ainsi envahi par les marchands qui en excluent le public, par lĠautoritŽ seule de leur bon plaisir, afin de protŽger leurs marchandises du soleil. È

Il remarque que les faades dĠemplacements publics sont dans un Žtat dĠencombrement et de malpropretŽ hors de proportion avec les faades particulires. Suivent plusieurs exemples :

* La longue faade de lĠH™pital, non encore pavŽe, Ç offre lĠaspect dĠun dŽgožtant cloaque. Des voitures y sŽjournent ˆ demeure et reoivent sous elle les vidanges de maisons voisines. Ajoutez dans leur intervalles des dŽp™ts de fumier et jugez si jĠai tort de me servir de lĠexpression de dŽgožtant cloaque. È

* Mme inconvŽnients sur Ç les faades de lĠancien cimetire de la basse ville, dont la jouissance est tacitement affectŽe ˆ lĠhospice, qui en tire un revenu annuel en y faisant sŽcher des lessives. È

*  La faade des Ç Frres de la rue Siblequin (rue Faidherbe) offre jusquĠˆ la chaussŽe lĠaspect le plus dŽgožtant. On croirait que la section entire ne peut vider que lˆ ses pots de nuit et ses chaises percŽes. È Il y a lˆ des dŽbris de charrettes qui semblent destinŽs ˆ pourrir lˆ, rendant impossible toute espce de balayage. CHANLAIRE ajoute de faon malicieuse quĠil ne jette aucune pierre dans le jardin des Ç Frres ˆ grand chapeau È, puisque nĠayant aucune ouverture de ce c™tŽ, ils ne contribuent en rien ˆ lĠencombrement de leur derrire de jardin. Il ajoute que la faade du Mont-de-PiŽtŽ rue du Petit Paradis laisse aussi ˆ dŽsirer.

* Puis il dŽclare, sans rapport avec sa visite du premier janvier que Ç les jours de marchŽ il est quasiment impossible dĠentrer dans la Bibliothque Municipale autrement quĠen sautant au-dessus des sales guenillons dont il pla”t ˆ des fripires dĠencombrer la chaussŽe et sous le prŽtexte quĠelles ont donnŽ 2 sous pour leur place, vous agonisent dĠinjures si vous posez un pied sur leurs nippes. È Tous ces faits sont Ç une honte pour les Žtrangers qui abondent dans notre ville et dont la prŽsence seule contribue ˆ son Žtonnante prospŽritŽ. È

* Ayant terminŽ ses visites, il se fait aborder par Ç un respectable gentleman qui lui parle aussi des passages uniquement constituŽs dĠun ravin profond Žtroit et boueux et o une voiture peut passer ˆ peine, mais o deux ne peuvent se croiser. È

Notre CHANLAIRE ne le verra pas, mais moins dĠun sicle plus tard, le visage de Boulogne aura bien changŽ, ses dŽsiderata seront plus que rŽalisŽs.

Les pamphlets de CHANLAIRE contre le tr™ne et lĠautel voient parfois leur parution refusŽe par lĠAnnotateur qui craint de perdre les faveurs du rŽgime. En 1826 il Žcrit une lettre o il sĠinsurge parce que dans une fte foraine proche de chez lui, dans le corps de garde construit pour une garde dĠhonneur, on y a donnŽ un spectacle de Ç polichinels È. Pour 4 sous on y jouait la Passion du Christ et sa rŽsurrection. Ç Un pantin, reprŽsentant le Christ sĠŽlevait vers le ciel, puis les autres polichinels se prosternaient et chantaient un cantique.È Cela para”t dŽplacŽ ˆ CHANLAIRE qui considre que cĠest avilir la religion que de la parodier ainsi sur des trŽteaux, mme si autrefois il y avait les Ç mystres È. Dans le cas prŽsent CHANLAIRE dira non sans dŽpit: 

Ç Mme lorsque je dŽfends la religion,

JĠai du guignon È.

 

 

CHANLAIRE quitte Boulogne vers 1830

 

CHANLAIRE ayant dans pamphlet accusŽ le conseil municipal dĠavoir dilapidŽ les fonds de la commune lors du passage ˆ Boulogne de la duchesse de Berry en 1826, VERJUX un journaliste de lĠAnnotateur annonce une rŽponse ˆ cette brochure, qui est rŽpandue quelques mois aprs, mais sans nom dĠauteur. Cette rŽponse est trs vive et on y met mme en cause les titres de noblesse de CHANLAIRE. Ce dernier, feignant ignorer le nom de son adversaire, conclut quĠon ne peut attribuer cet Žcrit quĠˆ un Ç ŽchappŽ de galres È. Le journal Le Franc-Parleur, adversaire quotidien de lĠAnnotateur, insiste sur la rŽponse de CHANLAIRE et fait suivre le nom de VERJUX dĠallusions blessantes. VERJUX poursuit CHANLAIRE en justice, et ce dernier est condamnŽ le 12 fŽvrier 1828 par le tribunal correctionnel de Boulogne ˆ 1000 francs dĠamende, 500 francs de dommages et intŽrts, plus aux frais du procs et ˆ lĠimpression de 50 exemplaires du jugement. Peu aprs, dŽgožtŽ de Boulogne, il vend ses propriŽtŽs de CapŽcure ˆ la famille ADAM et quitte Boulogne dŽfinitivement. On ne sait ce quĠil est devenu ensuite.

CHANLAIRE dut se retourner dans sa tombe, en apprenant que son nom Žtait donnŽ (et plus tard associŽ au XXe sicle ˆ celui de HAFFREINGUE pour ce qui est dĠun lycŽe) ˆ un Žtablissement catholique de Boulogne. En effet en 1887, suite au dŽcret dĠexpulsion des JŽsuites de 1880, la SociŽtŽ civile de Notre-Dame de Boulogne achte une maison ayant appartenu ˆ la famille CHANLAIRE, pour y installer lĠŽcole primaire Saint-Joseph qui avait dŽmŽnagŽ plusieurs fois. Cette dernire Žcole prend aussit™t le nom de lĠancien propriŽtaire. Il est vraiment paradoxal que CHANLAIRE, un pamphlŽtaire et polŽmiste ennemi jurŽ des JŽsuites, ait pu donner son nom ˆ une Žcole privŽe tenue par les Bons Pres !

 

(Source principale en dehors des AM de Boulogne : document cotŽ DA28 ˆ la BM de Boulogne ; consultation du nĦ56 des Cahiers du Vieux Boulogne pour lĠŽcole CHANLAIRE.)

 

Esquisse de la gŽnŽalogie de LŽon CHANLAIRE

 

Convenons que le terme Insinuations dŽsigne le Registre aux Insinuations du Boulonnais (AD de Dainville).

 

Premire gŽnŽration

 

1) CHANLAIRE / DE CHANLAIRE Anatole LŽon Marie

o 11-11-1782 Boulogne-sur-mer, Saint-Nicolas

 

Seconde gŽnŽration

 

2) DE CHANLAIRE Armand Franois

Commissaire de marine ˆ Boulogne

o ca 1729 Vertu en Champagne (Marne) ; + 3-3-1816 Boulogne (ˆ 87 ans)

x 20-10-1772 Andres :

3) THOUIN Anne PŽronne Bernardine

o 20-1-1743 Ardres

+ 13-9-1817 Boulogne ; (T au dŽcs : Pierre Franois LE ROY de MŽricourt, 35 ans, neveu, et Louis LATTEUX de Lattaignant, 51 ans, cousin)

 

Autres enfants du couple 2-3 :

* Anne Marie Balsamine, o 8-12-1774 BSJ , pm : Louis Gaspard LEMAISTRE, premier commis de marine reprŽsentŽ par Charles BAUDELICQUE doyen, et Marie Anne FLAHAUT sa mre grande ;

* Apolline Marie Franoise, o 18-7-1779 BSJ, + 5-9-1857 Boulogne ;

* Armand Louis Germain, o 30-7-1777 BSJ.

 

Note :

Armand Franois de CHANLAIRE, arrive vers 1760 ˆ Boulogne en qualitŽ de commissaire aux classes de la marine, cĠest-ˆ-dire quelque chose Žquivalant ˆ directeur de lĠInscription Maritime. Il sĠoccupe ˆ la fois des marins et du port. En 1769, il intervient en faveur de pcheurs affamŽs par une mauvaise saison, et le 3 avril, Mr de PRASLIN ministre de la marine, lĠavise quĠun premier secours de 2400 £ est allouŽ, et devra tre distribuŽ en prŽsence des curŽs et des officiers municipaux. CĠest ˆ lui que Boulogne est redevable, sur les instructions de Mr de SARTINES, ministre de la marine, de lĠŽtablissement de la premire Žcole de matelots. Les Žlves, les mousses, doivent y tre nourris aux frais du Roi moyennant 14 sous par jour. Cet anctre de notre Žcole dĠhydrographie crŽŽe elle en 1792, a une durŽe extrmement ŽphŽmre.

 

En 1762 il obtient la permission de cl™turer ˆ son profit ˆ CapŽcure une partie importante des terres et marais que la mer envahit rŽgulirement et jusquĠˆ Ch‰tillon ˆ chaque grande marŽe. Par cet acte, il devient ainsi propriŽtaire dĠune partie trs importante des terrains vagues de CapŽcure.

CHANLAIRE, ainsi que son fils LŽon le fera plus tard, habite en 1789 en haut de la rue Mont-ˆ-Cardons, pardevant lĠEsplanade faisant face ˆ la porte des Dunes.

A lĠaube de la RŽvolution, comme beaucoup de membres de la petite noblesse provinciale, Armand de CHANLAIRE adopte les idŽes nouvelles. CĠest chez lui dans ses salons, que lĠon fonde la SociŽtŽ des Amis de la Constitution, dont la premire rŽunion a lieu le 26 aožt 1790 ˆ 5 heures du soir. Il y a 36 prŽsents. On y commente la dŽclaration du gŽnŽral de la FAYETTE, qui venait de dŽclarer ˆ lĠAssemblŽe Nationale que lĠinsurrection est le plus sain des devoirs lorsque la servitude rend une rŽvolution nŽcessaire. Cette SociŽtŽ ne tarde pas ˆ comprendre 170 membres : 13 prtres ou religieux, cordeliers capucins, oratoriens, 27 reprŽsentants de la noblesse de la province, dont ABOT de BAZINGHEN, CAZIN de CAUMARTIN, DUQUESNE de CLOCHEVILLE, PATRAS de CAMPAIGNO, VILLECOT de RINCQUESENT. Quelques-uns dĠailleurs ne tarderont pas ˆ Žmigrer, et lĠun dĠeux BLANQUART de la BARRIéRE, de Samer, sera guillotinŽ pour propos contre-rŽvolutionnaires. Parmi les gens du Tiers-Etat, citons les ADAM, Charles BUTOR, Alexandre CROUY, DUTERTRE, HACHE, MEUNIER marchand de vin dont le fils sera un peintre et un miniaturiste de talent, DAUNOU et SAINTE BEUVE pres du Conventionnel et de lĠŽcrivain, HAMY notaire, LEULIETTE, Žcrivain et professeur, ŽcrasŽ par une voiture ˆ Paris en 1808. Le premier prŽsident Žlu, chez de CHANLAIRE, est du BLAISEL du RIEU, lieutenant du Roi, qui ne tarde pas ˆ Žmigrer. En aožt 1792, la SociŽtŽ des Amis de la Constitution cesse ses activitŽs. (Source : La RŽvolution ˆ Boulogne, par Louisette Caux et Michel de Sainte-MarŽville).

Armand Franois DE CHANLAIRE devient aprs 1800 un serviteur zŽlŽ du Consulat et de lĠEmpire. LĠancien commissaire de marine du Roi rend de grands services dans les bureaux de lĠamiral BRUIX.

 

Troisime gŽnŽration

 

4) DE CHANLAIRE Claude Louis

AvouŽ, Žcuyer gentilhomme de la grande fauconnerie du Roi et son lieutenant gŽnŽral ˆ Vertu en Champagne

+ < 1772

5) REAUTEL Marie Louise

 

6) THOUIN Pierre Franois Joachim

Conseiller du Roi, ma”tre des eaux et forts ˆ Tournehem et lieutenant gŽnŽral civil et criminelde ce baillage

+ < 1772

x 17-1-1741 Boulogne-sur-mer, Saint-Joseph :

7) FLAHAUT Marie Anne

o 27-2-1721 Boulogne-sur-mer, Saint-Joseph ; + 26-3-1778 BSJ

 

TŽmoins au mariage des numŽros 6 et 7 : Guillaume DELDREVE pre et son fils prtre sacristain de Notre-Dame ; Amable HANNICQUE Žcuyer sieur dĠHerquelingue ; Marie Franoise AimŽe de FLAHAUT.

 

Quatrime gŽnŽration

 

12) THOUIN Joachim

Echevin dĠArdres

+ < 1741

13) DEVIENNE Genevive

Demeure ˆ Ardres en 1741

o ca 1656 ; + 28-2-1741 Ardres

 

14) FLAHAUT Aimable Gabriel

Sieur de la Motte, avocat eu Parlement et en la SŽnŽchaussŽe du Boulonnais

o 27-5-1675 BSJ ; + 7-12-1735 BSJ

x 13-2-1719 BSJ :

15) BARBIER Madeleine

o 1697 ; + 29-5-1778 BSJ

 

TŽmoins au dŽcs du nĦ15 : Armand Franois CHANLAIRE (le nĦ2) et Victor Antoine Ambroise de LATTAIGNANT de LEDINGHEN, avocat en Parlement, ses petits-fils ˆ cause de leur femme.

 

Note 1: Le 16-1-1739 ˆ BSJ, Victor de LATTAIGNANT de LEDINGHEN Žchevin de Boulogne, Žpouse Marie Antoinette de LATTRE du ROZEL, sa cousine germaine, fille de Josse et de Marie Louise Olympe FLAHAUT de LA MOTTE.

 

Note 2 : Madeleine BARBIER (nĦ15) est peut-tre fille de Jean BARBIER qui Žpouse le 11-2-1692 ˆ BSJ (CM du 4-2-1692 Me Correnson) Louise LE CONSTANT, veuve dĠAntoine LE GRESSIER.

 

Cinquime gŽnŽration

 

28) FLAHAUT Aimable

Sieur de la Motte, avocat en Parlement et en la SŽnŽchaussŽe et notaire

o 1640 ; + 15-1-1706 BSJ

x par CM du 20-1-1666 (Me MarŽchal, Insinuations) :

29) LE CARON Anne

o 22-11-1637 BSN

 

TŽmoins au CM du 20-1-1666 :

* Baltazart et Yves FLAHAULT, ses frres ;

* Marie RAULT, veuve de Jacques FRAMERY, vivant escuier, sieur de Turbinguen, conseiller du Roi et son lieutenant particulier en ladite SŽnŽchaussŽe et ancien mayeur de cette ville, Margueritte FRAMERY veuve de Guillaume DE LA PLANCHE, licenciŽ s loix, advocat en Parlement, ses tantes; Pierre FRAMERY, prtre et chapelain de lĠŽglise cathŽdrale de Boulogne, son cousin germain; Charles de NEUFVILLLE, sieur et prŽv™t dĠAlquine, conseiller du Roi et son bailli de Boullogne, Outreau Wissant Longuefort, mary de Jacqueline FRAMERY, sa cousine germaine; Marie MONART, aussy sa cousine germaine.

 

Sixime gŽnŽration

 

56) FLAHAUT Yves

Avocat

o 1-12-1596 BSN; + ca 1662

{x par CM du 16-5-1630 (Me ScottŽ) : Suzanne de CAMPMAIOR}

xx par CM du 6-2-1637 (Me ScottŽ) :

57) MOREL Marie

o ca 1613 ; + 17-2-1688 BSJ

 

Note : le CM (Insinuations) du 16-1-1648 entre Guillaume MOREL et Marie HERTAUD indique clairement la filiation du nĦ57.

 

58) CARON Franois

Sieur de la Massonnerie (lieu-dit de Bellebrune), conseiller du Roi, lieutenant de lĠAmirautŽ

o 10-7-1599 BSN

{x Marie de FIENNES de la PLANCHE}

xx par CM du 21-11-1633 (Me Preudhomme) :

59) FRAMERY Antoinette

+< 1647

 

Septime gŽnŽration

 

112) FLAHAUT Adrien

Marchand, bourgeois et vice mayeur de Boulogne

+ ca 1636

x par CM du 2-3-1587 (Me Preudhomme) :

113) BOUCHEL Marguerite

o 30-1-1565 BSN ; + ca 1636

 

Note : dans le manuscrit des rentes de lĠŽglise Saint-Nicolas, on cite deux personnages certainement proches parents du nĦ112 :

* Philippe FLAHAUT, marchand ˆ Boulogne, qui le 24-4-1612 fonde matines pour 50 sols sur une maison nommŽe la Porte dĠOr, sise Rue tant perd tant paie, faisant pont sur la Rue des Lombards.

* Franois FLAHAUT, qui le 17-9-1618 pour un banc proche de la chaire de vŽritŽ, donne 65 sols de rente sur une maison sise Rue de Tirewicq, dite Rue des Potiers.

 

114) MOREL Anthoine

Sieur de Valloy (lieu-dit de Samer, au hameau de Longuerecque), avocat en Parlement et en la SŽnŽchaussŽe du Boulonnais, propriŽtaire ˆ HŽnocq

+ < 1647

x par CM du 1-5-1607 (Me MarŽchal, Insinuations) :

115) MONET Louise

+ > 1647

 

116) LE CARON Nicolas

Chevaucheur du Roi et lieutenant de lĠAmirautŽ

o 11-3-1554 BSN ; + < 1633

x par CM du 5-6-1577 (Me Dauvergne et Brisset, Insinuations) :

117) BOUCHEL Anne

o 25-9-1556 BSN ; + > 1633

 

Note : En 1601, Nicolas LE CARON  dŽclare avoir reu de Adrien FLAHAUT (nĦ112) une quittance de droits seigneuriaux pour lĠacquisition dĠune pice de terre sous le Mont Lambert, au lieu-dit Caudebronne (manuscrit des rentes de lĠŽglise Saint-Nicolas).

 

118) FRAMERY Jean

Sieur dĠHambreucq et du Fart (lieux-dits de Tardinghen); sieur de Turbinghen (lieu-dit du Portel) le 3 aožt 1615; lieutenant civil et criminel, plusieurs fois mayeur de Boulogne entre 1626 et 1634

+ ca 1646

x par CM du 4-4-1598 (Me Carpentier) :

119) MOREL Jacqueline

+ ca 1647

 

 

Huitime gŽnŽration

 

224) FLAHAUT Adrien

Marchand et mayeur dĠEtaples ; achte en 1557 la ferme de la Motte ˆ Frencq ˆ Franois dĠOstrel lieutenant au baillage dĠAmiens

 

226) BOUCHEL Jean

Marchand de vin et Žchevin ˆ Boulogne ; receveur de lĠŽglise St-Nicolas

o 1520 ; + 22-9-1606 BSN

{xx par CM du 20-11-1588 (Me Luce) : Jeanne DE LANNOY}

x ca 1560 :

227) FAUQUET Jeanne

+ ca 1588

 

Note : dans le manuscrit des rentes de lĠŽglise Saint-Nicolas, on cite la servante PŽronne MARIƒ de Jean BOUCHEL, qui lgue 14 £ 8 sols pour dire messes pour le repos de son ‰me. Dans le mme manuscrit, Jean BOUCHEL est citŽ le 11 janvier 1582, comme exŽcuteur du testament de Marguerite LE VASSEUR, qui a fondŽ un obit et aum™ne ˆ 12 pauvres veuves, de 6 sols ˆ prendre sur Martin LE TOURNEUR couvreur dĠestrain ˆ Neufch‰tel.

 

228) MOREL HiŽrosme

Sieur dĠHalinghen, avocat en la SŽnŽchaussŽe et mayeur de Boulogne

+ > 1607

x par CM du 4-11-1578 (Me Brisset et Du Buir, Insinuations)

229) DE SAINT MARTIN Jacqueline

+> 1607

 

230) MONET Oudart

Sieur de lĠEstiembricque (ou lĠEstiembercq, lieu-dit dĠAudembert), conseiller du Roi et son procureur en la SŽnŽchaussŽe

+ < 1607

x par CM du 3-7-1591 :

231) VAILLANT Adrienne

+ > 1607

 

232) LE CARON Nicolas, dit le Poultrain

Homme dĠarmes sous Oudard du BIEZ en 1538 ; sergent ˆ verge en 1551 ; lieutenant criminel du Boulonnais et chevaucheur du Roi en 1560.

+< 1577

{x ca 1530 : Jeanne LARDƒ}

xx ca 1550 :

233) DESGARDINS Suzanne

+ > 1577

 

Note : en 1551 dans le manuscrit des rentes de lĠŽglise Saint-Nicolas, on cite Nicolas LE CARON, ˆ cause dĠune maison et tŽnement Rue de la Portelette, o pend pour enseigne la Porte dĠOr, tenante ˆ Jeanne DU RIEU et Mr de BERNAMONT. En 1552, il donne 20 sols de rente sur une terre prs de la Tour dĠOdre, ˆ charge dĠun salut et dĠun de profondis.

 

234) = nĦ226 BOUCHEL Jean

235) = nĦ227 FAUQUET Jeanne

 

236) FRAMERY Jacques

Sieur du Puich, conseiller du Roi, lieutenant civil au baillage dĠArdres et comtŽ de Gu”nes ; possde un manoir ˆ BŽdou‰tre

x par CM du 21-9-1568 (Insinuations) :

237) MARTEL Jeanne

 

238) = nĦ228 MOREL HiŽrosme

+> 1598

239) = nĦ229 DE SAINT MARTIN Jacqueline

+> 1598

 

Neuvime gŽnŽration

 

452) BOUCHEL Nicolas

o 1490 ; + < 1552

453) LECLERCQ Antoinette

Selon le Livre Verd, Žtant qualifiŽe de lŽpreuse, elle doit se retirer ˆ la lŽproserie de La Madeleine

 

456) MOREL Jacques

Avocat en la SŽnŽchaussŽe

+ ca 1568

457) DU CROCQ Marie

+> 1578

{xx par CM du 1-1-1569 (Dubuir et Lesieu, Insinuations) : Sulpice CHARLEMAIGNE, avocat en la SŽnŽchaussŽe}

 

458) DE SAINT MARTIN Antoine

Sieur de Rozires

 

460) MONET Gilbert

Sieur de Zunesticq (lieu-dit de Beuvrequen, au hameau nommŽ lĠEpitre), conseiller du Roi et son procureur en la SŽnŽchaussŽe

+> 1607

{xx Catherine LEFEBVRE}

461) LE GRAND Appoline

 

462) VAILLANT Jehan

Echevin de Boulogne, marchand bourgeois

+ > 1607

463) FREST Agnetz

+ < 1594

 

472) FRAMERY Franois

Conseiller du Roi, procureur et notaire ˆ Boulogne, prŽv™t en 1550

+ < 1568

473) DU CROCQ Marguerite

+ > 1568

 

474) MARTEL Jean

Ecuyer sieur dĠHambreucq et du Fart, lieutenant du baillage dĠArdres

+ > 1568

475) DU RIEU Marguerite

+ > 1568

 

Dixime gŽnŽration

 

914) DU CROCQ Franois

Sieur du Hil (lieu-dit de Belle et Houllefort)

 

924) VAILLANT Jean

Marchand

925) FAUCQUET Marie

+< 1571

{xx Jean DACQUIN laboureur ˆ Preures}

 

946) DU CROCQ Jean

947) BRILLARD Anne

 

950) DU RIEU Jacques

Greffier de la SŽnŽchaussŽe du Boulonnais

+ < 1573

951) DOUAY Jeanne

Le 3 mars 1573 (Insinuations) elle donne des terres et un manoir sis ˆ CrŽmarest acquis avec Jehan CLEUET son premier mari

+ > 1583

 

Onzime gŽnŽration

 

1900) DU RIEU Michel, dit le Riche

Demeure ˆ Outreau

 

 

 

Acte notariŽ concernant la prŽsente gŽnŽalogie CHANLAIRE

 

 

CM du 4-4-1598 ˆ Boulogne entre

Jehan FRAMERY (nĦ118) et Jacqueline MOREL (nĦ119)

pardevant Carpentier (AD62 4E48/4)

 

Furent prŽsens et comparans en leurs personnes :

* Noble homme messire Jehan FRAMERY, sieur de Hambreucq et Le Fart, conseiller du Roy et son lieutenant particullier en la SŽneschaucŽe de Boullenois, assistŽ et accompaignŽ de aussy noble homme messire Jacques FRAMERY sieur du Puch, aussy conseiller du Roy et son procureur au bailliage souverain dĠArdres et comtŽ de Guisnes, et de damoiselle Jehenne MARTEL ses pre et mre, et de Pierre DUCHEMIN et damoiselle Isabeau FRAMERY sa femme sÏur dudit sieur de Hambreucq, de noble homme Anthoine CHINOT escuier sieur du Val, conseiller du Roy et son lieutenant gŽnŽral en la SŽneschaucŽe de Boullenois son parrain dĠune part ;

* Et damoiselle Jacqueline MOREL, aussy assistŽe de noble homme messire Hierosme MOREL sieur dĠAtinghuen et de Longuerecque, advocat en ladicte SŽneschaucŽe, et de damoiselle Jacqueline DE SAINT MARTIN ses pre et mre, de damoiselle Marie DU CROCQ sa mre grand du costŽ paternel, Guillaume DE CHARLEMAIGNE sieur de la Vienne son oncle, Anthoine DE SAINT MARTIN escuier sieur dudit lieu, aussy son oncle, du sieur du Val son grand oncle et de damoiselle Jacqueline dĠOSTOVE espouze dudit sieur du Val, Jehan dĠISQUE escuier sieur du Manoir et dĠEschinghuen, Antoine CHINOT escuier sieur de Sailly, et noble homme messire Franois CHINOT chanoine de lĠŽglise cathŽdralle de Boullongne, damoiselle Isabeau DE DISQUEMUE, de noble homme Franois DU WICQUET sieur de Dringuehen maistre des eaux et forestz du comtŽ de Boulenois et de damoiselle Lucresse EMARC ses parens et amis dĠautre part.

Et ont recongneu etc É

CĠest asscavoir de la part dudict Jehan FRAMERY lesdictz Jacques FRAMERY et Jehenne MARTEL ses pre et mre, ont dŽclarŽ quĠilz recongnoissent leurdict filz pour leur aisnŽ et hŽritier apparent et quĠen faveur dudict mariage et en advancement dĠhoirie et succession, ilz luy ont faict don dĠentre vifz et irrŽcocable de la maison et seigneurie du Puche et des terres quy en deppendent sellon quĠelle se consiste et estend, scituŽe en la paroisse de Sainct Martin et en telle contenance que jouissoient Jacques DU HAMEL et Crespin DE POILLY proceddant tant de lĠhŽritage dudict sieur du Puche que de son acquet, pour en jouir de la moictiŽ prŽsentement et de lĠautre moictiŽ aprez le trespas dudict sieur du Puch, par ce quĠil sĠen est rŽservŽ lĠusufruict sa vie durant, ˆ la charge dĠen paier les rentes et renvois chacun aussy par moictiŽ. Sy luy ont encores donnŽ et donnent les fiefz terres et seigneuries dudict Hambreucq et Le Fart, se consistant en toutte justice haulte moienne et basse, droicts fŽodaulx cens et rentes et gŽnŽrallement tout ce quy en deppend, proceddant du chef et hŽritage de ladicte Jehenne MARTEL, pour en jouir du total instament le mariage parfaict et consommŽ, consentans que desdictes donnations ledict Jehan FRAMERY en puisse faire telles apprŽhensions quĠil vouldra, ˆ la charge seullement de paier ˆ la seigneurie dĠErlens cens quatre solz parisis pour aulcunes terres des deppendances du domaine du Fart. Et outre ce luy ont donnŽ la moictiŽ des relliefz droictz et arrentemens quy en sont deubz jusques ˆ prŽsent.

Et de la part de ladicte damoiselle Jacqueline MOREL, lesdictz Hierosme MOREL et Jacqueline DE SAINT MARTIN ont faict don par la voie de donnations dĠentre vifz et irrŽvocables ˆ leurdicte fille dĠune maison lieu courtz caves puis jardins et deppendances, situŽe en ceste ville de Boullongne en la Rue des Degrez, dict le Puis dĠAmour, chargŽe de cent solz parisis un double verre et deux uretz envers lĠhospital, par eulx acquises. Sy luy ont faict don de dix neuf livres de rente fonsire ˆ prendre sur la maison de la Roche scituŽe en la basse Boulongne, dont est deub de renvoy audict hospital 3 solz parisis plus 9 livres tournois un verre et deux esteufz de rente fonsire, ˆ prendre sur la maison quy fut ˆ Louys DE CHASSY scituŽe en la Grande Rue de ladicte basse ville, plus 100 solz parisis une bŽcasse de rente fonsire et une poulle et recongnoissance deube pour la maison de ROME proche et attenante ˆ celle dudict DE CHASSY, lesquelles deulx dernires parties de rentes chargŽes de 40 solz parisis ˆ la pitance et fondation de lĠabbaye Notre Dame audict Boullongne. Sy luy ont encores donnŽ 14 livres de rente constituŽe par Philippe MOREL et Robert HAIGNERƒ et sa femme et hypothecquŽe sur leurs maison place et terres scituŽe ˆ Audisque, plus 4 livres de rente fonsire deube par Isabeau LE COCQ ˆ cause de sa maison faisant partie de la CheminŽe DorŽe, pour de tout ce que dessus jouir instament ledict mariage parfaict et consommŽ. Sy ont promis paier et fournir ˆ leurdicte fille la somme de 600 escus scavoir est : 500 escus instament ledict mariage consommŽ et les aultres 100 escus un an aprs et de vestir accoustrer amesnager et meubler ˆ leur discrŽtion et comme ilz en vouldront avoir honneur, ensemble faire et paier le banquet de nopces ˆ leurs despens. A estŽ convenu que si lĠon faisoit quelques bastimens combles nouveaulx sur ladicte maison du Puch, ledict Jacques FRAMERY nĠy sera tenu paier aulcune chose, comme aussy ledict Jehan FRAMERY ne sera tenu faire autres bastimens que ceulx que bon luy semblera. A estŽ aussy conditionnŽ convenu et accordŽ que de ladicte somme de 600 escus, en seront emploiez 300 escus faisant la moictiŽ pour tenir cotte et ligne de ladicte damoiselle Jacqueline MOREL et des siens, tousiours tenans ladicte cotte et ligne.

Et advenant que ledit FRAMERY etc É

Faict passŽ et recongneu en ladicte ville et citŽ de Boullongne sur la mer en la maison dudict Hierosme MOREL le quatriesme jour dĠavril aprez midy, an mil cincq cens quatre vingtz dix huict.