Jehan de BERBIERS, de Villers-au-Bois

(AD59, B1734, folio 43v)

En 1522 dans le bois de Carency, Jehan de BERBIERS blesse d’un coup d’épée Frérot LE COVREUR qui abattait illégalement un chêne. Ce dernier avait d’abord tenté de s’enfuir, mais rattrappé avait menacé Jehan de BERBIERS de sa cognée. Frérot LE COVREUR meurt quatre mois après sa blessure.

Charles etc, savoir faisons à tous présens et avenir, nous avoir receu l’humble supplication de Jehan de BERBIERS, demourant au villaige de Villers, sergant et garennier au bois de Charency appartenant au visconte de GAND notre capitaine et gouverneur d’Arras, contenant comme le XXI^e jour de novembre XV^C XXII, ledit Jehan allant èsdits bois pour garder iceulx, avec aucuns sergans et officiers, trouvèrent en iceulx bois Frérot LE COVREUR demourant à Estrées en la Chaulcie, ayant une cuygnye, accompaingné de Noël LENFFANT et de Jehennet ASSAIGON demourans audit Estrées, qui coppoit et abbatoit ung quesne. Oyant par iceulx officiers que ledit Frérot frappoit sur ledit quesne tirèrent celle part, et le trouvèrent abatant ledit quesne. Quoy voyant ledit suppliant s’efforça mettre la main à luy, mais ledit Frérot cessa de copper ledit quesne et se meist en fuyte. Ce voyant ledit suppliant, accompaingné de Waleram LABIERS aussi sergant et garennier desdits bois, qu’il s’en fuyoit, le suyt affin de le rataindre et mettre la main à luy de par ledit seigneur, affin le faire prisonnier. Mais ledit Frérot fuyoit tousiours tant qu’il povoit, aussi faisoient lesdits compaingnons lesquelz cuydoient eschapper et rebellans et faisans résistence ausdits officiers et à justice, leva sa cuygnyé et se met à deffence contre lesdits suppliants et sergans, lesquelz furent constrains desgaigner leurs espées. Et se deffendirent tellement que ledit Frérot qui estoit tombé par terre fut par ledit suppliant, de chaulde colle et estant animé pour le prendre, frappé et blesché au genoulx et en après prins prisonnier et mis en prison pour les amendes esquelles il estoit encourru. Et depuis estant eslargi de prison retourna à sa maison là où il, par faulte de bonne garde ou autrement, alla, le XXVII^e jour de mars XV^C XXII qui est quatre mois près, de vie à trespas. A cause de quoy ledit suppliant doubtant rigeur de justice, s’est absenté de nos pays et seingneuries où il n’oseroit retourner ains soy tenir absent et vivre en grose misérableté se notre grace ne luy est sur ce impartie. (…)

Donné en notre ville de Malines ou mois de jung l’an de grace mil cincq cens vingt et trois et de noz règnes assavoir de cely des Romains et de Hongrie le IIII^e et des Espaingnes le VIII^e ; par l’empereur en son conseil ; DARDENNE visa.