Sanson BEHAREL et Jasspar GOSSELIN , de Magnicourt-en-Comt

(AD59, B1739, folio 5)

 

En 1524 Chelers, Sanson BEHAREL et Jasspar GOSSELIN sont impliqus dans le meurtre de Martin GODON, aprs une querelle de taverne, un des suppliants ayant dclar quil naurait voulu boire la sant dun frre dudit Martin.

 

Charles etc, savoir faisons tous prsens et avenir, nous avoir receu lumble supplication de Sanson BEHAREL et Jasspar GOSSELIN, josnes compaignons marier, demeurans Magnicourt en notre pays dArtois, contenant comment le XXVIIIe jour daoust lan XVC XXIIII, se trouvrent en la maison de Jehan LECLERCQ tavernier demeurant Celers, feu lors vivant Martin GAUDON, avec Henry GAUDON et Ansel GAUDON dit Laulo, frres. Et pendant quilz disnoient survindrent rcrer et boire avec eulx Colin GOSSELIN, Artus ANDRY et lesdits suplians. Et en disnant beurent les dessusnommez pluiseurs fois lun lautre, tellement que ledit feu Martin GODON bailla boire du vin en une pinte audit Sanson supliant en luy disant ces mots : Sanson jay beu vous, tenez plesgez moy. Lequel pot ledit supliant print disans ces motz : je vous plesgeray voulontiers. Et quant il eust beut, dit audit deffunct Martin : se cestoit votre frre, je ne plesgeroye point, par ce quil ma rompu deux ou trois dens en la bouche et sy ne luy avoye riens mesfait. Et incontinent aprs, lesdits suplians, Collin COSSELIN et Artus ANDRY se partirent desdits deffunct Martin et ses frres et allrent jusques la maison de Hugues FERCOT. Et tost aprs quilz furent partiz de ladite chambre, lesdits deffunct Martin et ses frres dirent ensamble, ainsi que depuis on a rapport ausdits suplians autrement ne le scevent : ces gens viennent icy pour nous menasser, allons aprs. Et voyant lostesse de la maison quilz estoient si malcontens, doubtant quil ny eussist dbat, enferma ledit deffunct Martin et ses frres en leur chambre. Lesquelz ce voyant jurrent et blasphmrent la mort de Notre Seigneur, disans que se on leur ouvrit lhuys, quilz abateroient. Au moyen de quoy icelluy ostesse fut constraincte leur ouvrir lhuys. Et sitost quilz furent dehors, ledit deffunct Martin print ung arcq et des flesches, Henry unne hallebarde et Ansel une picque. Et en ceste estat allrent aprs lesdits suplians, Artus ANDRY, Collin et autres qui sen retournoient en leurs maisons. Et voyans lesdits suplians que ledit deffunct Martin et ses frres les suyvoient, icelluy Sanson supliant dit audit Ansel GODON dit Laulo, par pluiseurs fois : Lolo o va tu, reviens en ton escot, nous ne te demandons riens ne tes frres. Mais ce nonobstant ledit feu Martin commencha thirer sur lesdits suplians et leurs compaingnons et tira deux flesches lune aprs lautre tellement que de lune dicelles Jaspar COSSELIN supliant fut bleschi au genoul. Et voiant lesdits suplians et leursdits compaingnons que on tiroit sur eulx, retournrent sur lesdits deffunct Martin et ses frres, que lors ledit feu Martin fut blessch en la cuysse dune flessche, ne scevent lesdits suplians si sest de leur fait ou non, combien que ledit sanson supliant avoit ung arcq. Duquel cop six sepmaines aprs ou environ, icellui feu par faulte de bon appareil ou autrement, seroit termi vie par mort.

Et jasoit que lesdits suplians soient trs amrement dolans et repentans de ladvenue dudit cas, nantmoins doubtant rigeur de justice ilz se sont absentez de noz pays et seigneuries et ny oseroient retourner, estre, converser ne demourer, ains les conviendra finer misrablement leurs jours en autres pays et contres, se notre grace et misricorde ().

Donn en notre ville de Bruxelles, ou mois de janvier lan de grace mil cincq cens vingt et sept, et de noz rgnes assavoir des Romains et Germanie etc le IXe et de Castille etc le XI; par lempereur en son conseil ; VERDE RUE visa.